Conseil National du PCF du 16 Janvier
Le communiqué du parti sur la Syrie du 30 décembre est une erreur Intervention de Pasquale Noizet

, par  Romilda , popularité : 1%

La crise économique se développe maintenant en risque de guerre. Nous avons affaire à une crise délibérément aggravée comme une machine de guerre contre le peuple. La rigueur aggrave la crise qui sert de prétexte pour plus de rigueur encore. L’attaque contre tous les acquis sociaux s’aggrave. Mais les réactions populaires sont marquées par un sentiment d’impuissance. C’est pourquoi Il faut fournir plus visiblement une alternative au capitalisme. Sinon, la colère qui monte peut se muer en fureur aveugle, qui sera reprise par l’extrême droite.

Les déficits ont été créés par les cadeaux fiscaux. Il faudrait revenir dessus. Il faut faire payer les riches pour des dettes qu’ils ont créées et dont ils continuent de bénéficier.

Je trouve notre programme trop consensuel, il ne va pas assez loin dans la reprise de contrôle de l’économie, dans la nationalisation des banques, de l’énergie. C’est l’Europe qui nous l’interdit. L’Europe sert d’alibi pour la casse de tous les acquis sociaux, mais rien d’étonnant : elle a été construite pour cela.

Le capitalisme fonce droit dans le mur de la dette. Comme en 1789, il peut y avoir une situation révolutionnaire ! La crise commencée en 2008 s’approfondit et s’étend. Les dirigeants occidentaux acculés sont tentés par la fuite en avant dans la guerre. Nous avons déjà vu les effets en Libye. Maintenant, la Syrie, l’Iran sont menacés à leur tour d’invasion, et le risque d’une confrontation directe de l’Occident avec la Russie ou la Chine n’est plus exclu. Nous avons une responsabilité particulière, parce que la France est au premier rang des agresseurs potentiels. Et sans vouloir ménager le régime syrien, il faut être lucide : les droits de l’homme ne sont qu’un prétexte. Je suis donc très étonnée par les termes du communiqué du parti du 30 décembre sur la Syrie :

« La France et ses partenaires européens, comme les États arabes, doivent manifester une détermination politique beaucoup plus grande pour obtenir le retour des troupes syriennes dans leurs casernes, la libération des détenus et la liberté pour les manifestations populaires. Des sanctions elles aussi renforcées doivent viser et isoler le régime de Damas. »

Faut-il parler comme l’émir du Qatar ? Faut-il parler comme Sarkozy ? Faut-il répéter sans nuance les injonctions des médias ?

Ces sanctions pénaliseraient tous les Syriens, et s’attaqueraient directement à la souveraineté de leur pays. Mais de plus elles seraient le premier pas en direction de cette intervention militaire à la libyenne que veut Sarkozy. Nos camarades communistes syriens sont divisés, certain soutiennent le régime d’autres font partie de l’opposition démocratique, mais ils sont résolument opposés aux ingérences occidentales dans leur pays. Ils ont raison ! La démocratie ne s’impose pas de l’extérieur ! On a vu ce que ça donnait, en Irak, en Afghanistan, en Libye !

Je crois qu’il faut que notre parti prenne ses distances avec la campagne médiatique à sens unique qui vise à préparer l’opinion à une nouvelle agression contre un nouveau pays arabe ou musulman : il n’est pas exact que le gouvernement syrien soit le seul responsable des violences. Des groupes terroristes manipulés par les services étrangers, y compris français, sont à l’œuvre également. L’ingérence occidentale n’a rien d‘humanitaire et il ne faut pas la cautionner. Les appels guerriers contre la Syrie, ancienne colonie française, sont particulièrement inacceptables. Ils signifient le retour de l’impérialisme et du néocolonialisme.

Je crois que la lutte pour la paix, qui implique d’exiger la sortie de l’OTAN, doit redevenir une priorité de notre parti, comme elle l’avait toujours été.

Résumé de l’intervention de Pasquale Noizet (CN du PCF 9 janvier 2011) :

La crise s’aggrave et le capitalisme est acculé, il fonce dans le mur de la dette. Quand une situation révolutionnaire devient possible, il est urgent de montrer l’alternative au capitalisme, sinon la colère populaire ira à l’extrême droite. La crise risque de se développer en guerre, et le communiqué du parti sur la Syrie du 30 décembre est une erreur : il laisse le champ libre à une agression impérialiste contre la Syrie. Nous avons une responsabilité particulière, nous au PCF pour défendre la paix. La démocratie ne peut pas s’imposer à un pays par l’invasion étrangère.

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