Les 4 hommes les plus riches du monde se sont enrichis de 219 millions de dollars en 2020
Alors que l’année a été (...)
Raphaël Thaller nous a quittés
C’est avec une grande émotion que nous avons appris le décès, ce vendredi 17 Juin, de Raphaël Thaller, économiste communiste, combattant au service des syndicats et comité d’entreprise dans les restructurations industrielles, un marxiste de terrain et de débat, loin de tout sectarisme ou suivisme, attentif aux questions et aux idées des autres, cherchant toujours à éclairer l’enjeu fondamental du rapport entre travail et capital.
Ces dernières années, il avait participé à de très nombreux débats et formations de communistes, partout, sans exclusive, apportant son expérience et sa grande connaissance de l’économie politique pour aider les militants de tous âges à s’approprier les concepts fondamentaux du marxisme, à les utiliser dans le monde tel qu’il est aujourd’hui, en cherchant à déciller le regard politique de tous les artifices que l’idéologie fabrique pour empêcher le peuple d’appeler un chat un chat et un capitaliste, un capitaliste.
Contre le fatalisme, il affirmait sans cesse la force potentielle du monde du travail, son rôle essentiel dans la société, son caractère indispensable dans le système capitaliste lui-même. Contre toutes les illusions créées par la financiarisation, il démontrait avec rigueur que pas un centime de profit ne venait d’ailleurs que de l’exploitation du travail ! Que si les processus d’extraction et de distribution du profit était toujours plus sophistiqué, aucune valeur ajoutée ne se créait sans passer par le travail.
Mais ce qui nous reste en mémoire aussi, et même d’abord, c’est sa personnalité toujours jeune, souriante, toujours blaguante et porteur de bon mots entre Rabelais et les shadoks. C’était un Croix-Roussien, de cette colline de Lyon ou l’on travaillait, et au pied de laquelle il animait l’équipe du cabinet d’expertise CIDECOS.
Quand il avait appris son cancer, il en parlait comme d’un combat à mener, comme tant d’autres. Il avait affronté la maladie avec détermination, en toute connaissance de cause, mais faisant le seul pari qui vaille en toute circonstance, celui de la vie. Le cancer ne lui a pas fait de cadeau. Après l’échec des premières séries de traitement, il avait bien compris que les choses allaient mal, mais il continuait à échanger des idées, nous disant qu’il se lançait dans la lecture de Lénine, demandant conseil sur la biographie de Jean-Jacques Marie. Il n’avait pu participer à la rencontre de l’improbable sur Linhart qui l’aurait passionné. Tout s’est accéléré ces dernières semaines, bousculant tous ses amis et camarades qui projetaient de lui répondre, de lui témoigner leur soutien, et qui se retrouvent devant le vide.
Nous exprimons notre amitié et notre soutien à sa femme et son fils, à ses proches sous le choc. Nous leur transmettons nos sentiments fraternels.
le collectif du réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF du Rhône