Bien sûr traquer et punir les coupables. Mais poser publiquement la question : comment se fait-il qu’ils aient pu (...)
Passage en force à Lyon et dans le Rhône... ou la démocratie du "cause toujours"
La conférence de section de Lyon et la conférence fédérale du Rhône, préparatoires à la conférence nationale des 3, 4 et 5 juin, se sont déroulées de manière identique. Les dirigeants ayant de la démocratie participative plein la bouche ont largement laissé s’exprimer les adhérents (lorsqu’ils étaient informés de la réunion), et même plus que de raison, puisque les délais prévus étant bien trop courts, de nombreux camarades se sont éclipsés petit à petit, les uns après les autres.
Une majorité de camarades a pu prendre la parole et, que ce soit à Lyon ou au niveau départemental, la livraison du PCF sur un plateau à Mélenchon, ainsi que sa dissolution dans le Front de gauche n’ont pas semblé évidentes, loin de là. Mais les réunions se sont toutes les deux terminées dans la confusion, comme si cette dernière était sciemment organisée pour que les conférences ne décident de rien.
A Lyon, la liste des délégués a été constituée dans le brouhaha. Il en fallait quatorze et le préposé à l’inscription était loin de pouvoir la remplir, suppliant certains de se libérer pour la conférence fédérale. J’ai bien senti une résistance à ma prise en compte dans la délégation : il a fallu que j’insiste pour que mon nom soit inscrit sur la liste. Mais il n’y a eu aucun vote, ni sur le mandat que défendraient les délégués, ni sur la composition de la liste.
Samedi 28 mai, jour de la conférence fédérale, à mon grand étonnement, je n’étais pas considéré comme délégué ! Et c’est avec stupeur que j’ai constaté que la délégation lyonnaise n’était pas complète et que certains délégués, sortis du chapeau des dirigeants, n’avaient même pas participé à la conférence de section. Cela est bien le signe d’une certaine fébrilité, car ils n’avaient pas prévu de vote à la conférence départementale : auraient-ils peur même de notre expression ?
Lors de la conférence fédérale à laquelle j’ai quand même assisté, c’est le même système qui a prévalu. Après avoir fait traîner en longueur les débats jusqu’à 14h00 (pour une conférence prévue seulement de 9h à 12h00), aucune décision n’a été prise. Sur quel mandat se rendront les délégués à la conférence nationale ? Mystère… Quelle est la liste des délégués ? Autre mystère… Il paraît qu’elle avait été décidée auparavant par le comité départemental.
Moralité : que ce soit à Lyon ou au niveau départemental, aucun vote n’a été autorisé aux adhérents, ni pour désigner leurs délégués, ni pour décider des positions que ces derniers défendraient à la Conférence nationale. Tous les communistes peuvent s’exprimer dans le cadre des réunions, pour cela il n’y a pas de problème. Mais aucun n’a le droit de pouvoir exercer sa souveraineté d’adhérent ! C’est ce que l’on peut appeler la démocratie du "cause toujours" (la démocratie participative fonctionne d’ailleurs sur ce principe), puisque les décisions sont prises en catimini par de petits comités. Il s’agit donc d’un passage en force, car les délégations sont faussées, ne reflétant pas le véritable avis des communistes et étant libre de dire et voter à leur guise lors de la conférence nationale des 3, 4 et 5 juin prochains.
Ainsi, sans me tromper, je peux prédire que la conférence nationale prendra officiellement position pour Mélenchon, décision prise par la direction nationale depuis déjà plusieurs années. Toutefois, à vouloir trop passer en force, il se pourrait bien qu’une surprise de taille les attende le 18 juin prochain…
Pascal Brula