Conférence fédérale de l’Hérault
Radicalisation du politique, politisation des luttes, pour une candidature communiste

, par  Paul Barbazange , popularité : 1%

En oppositions aux choix du Front de gauche et de Mélenchon, éclairage donné au contenu de classe possible d’une candidature communiste aux présidentielles et aux législatives. Intervention écoutée avec la plus grande attention par tous les congressistes. Aucun des partisans de la candidature Mélenchon et de la dilution du parti communiste n’a osé entrer en contradiction avec cette approche rigoureuse des faits.

L’activité soutenue de de la section de l’ouest biterrois et le très bon résultat de la candidature communiste de Christian aux cantonales y sont certainement pour quelque chose.

Peut servir pour aider à beaucoup de nos interventions.

Paul Barbazange


La section de l’ouest biterrois s’est prononcée majoritairement contre les choix de la direction nationale pour les échéances de 2012 : elle s’est prononcé contre la ligne politique de Front de gauche et contre ce qui en découle de ne pas présenter de candidat communiste à l’élection présidentielle.

Nous avons besoin d’être très attentifs à ne pas nous tromper sur l’appréciation du niveau des enjeux qui marquent cette période.

A notre avis la barre est haute. Bien au-delà de l’objectif que se fixe la résolution adoptée par le conseil national de « gagner une majorité de gauche à la hauteur des attentes ».

C’est bien la question du changement de société et des classes dirigeantes qui est aujourd’hui posée avec urgence. C’est dans cet objectif que nous proposons d’inscrire l’offre politique pour ces élections.

La situation est exceptionnelle oui ! Nous sommes face à un capitalisme déchainé, lancé dans une course folle à l’accumulation et à la spéculation que personne ne semble pouvoir arrêter et qui mène notre monde aux pires catastrophes.

Des classes dirigeantes discréditées mais plus que jamais décidées pour préserver leurs privilèges à faire payer aux peuples les crises d’un système en fin de course.

Un espace démocratique qui est réduit aux apparences. Le peuple a été dessaisi du pouvoir par une minorité, il faut parler de classe, d’oligarchie. Ceux là ont tout et ils décident de tout. Ils se sont accaparé tous les pouvoirs. Ils exercent une véritable dictature économique, politique, médiatique et militaire, ont mis les États à leur solde et verrouillé les institutions.

Aucun gouvernement, fut-il de la gauche la plus radicale, même si elle arrivait à franchir les obstacles institutionnels, ne serait en mesure d’affronter une telle situation.

Toutes tentatives de régulation, d’aménagement du système ou de changement interne sont voués à l’échec. Le capitalisme ne laisse plus de choix aux peuples qu’entre la soumission ou l’affrontement.

Des peuples à qui les crises financières, l’étalage des richesses, la perception des inégalités ont ouvert les yeux sur la réalité des politiques de classe et sur les impasses du système.

Des peuples qui n’acceptent plus de s’en laisser compter mais qui peinent à se hisser au niveau de leur rôle historique. Tous les partis politiques sont confrontés à cette situation. Les droites et leur extrême sont dans la fuite en avant dans des politiques toujours plus libérales et autoritaires. Les partis socialistes au pouvoir sombrent dans la soumission. Le PCF est devant la nécessité, sous peine de disparaître, de repenser ces choix stratégiques pour jouer pleinement son rôle de parti révolutionnaire.

Ce n’est hélas pas la voie choisie par notre direction nationale.

Mais celle de l’enlisement dans la stratégie d’union de la gauche qui est la nôtre depuis près de 40 ans. Avec le succès que l’on connait, sous les variantes programme commun, gauche plurielle, qui ont conduit notre peuple à la désespérance et notre parti à la marginalisation.

Le Front de gauche s’il a pu apparaître comme une avancée ne se dégage pas du type de construction politique traditionnel marqué par la primauté donnée aux moments électoraux. Bâti sur des accords au sommet entre organisations politiques fantômes pour construire des majorités électorales, le Front de gauche conduit soit à l’isolement à la gauche de la gauche, soit au ralliement à la social-démocratie. Et à coup sûr à la disparition du parti communiste.

Nous restons enfermés dans un cadre droite/gauche dans lequel les couches populaires ne se reconnaissent plus, où le PCF n’occupe plus qu’une place marginale.

L’opposition droite/gauche ne suffit plus à traduire la réalité politique, encore moins les rapports sociaux, marqués par une lutte de classe d’un niveau sans précédent. Elle est même utilisée pour masquer la réalité de ces rapports et pour détourner de leurs combats. Continuer à se positionner politiquement sur cet axe est un facteur de confusion et de division et ne permet pas des rassemblements à la hauteur des enjeux.

Le parti communiste doit sortir de l’espace politique étriqué dans lequel nous nous sommes enfermés avec le Front de gauche pour porter, à travers les intérêts du salariat, ceux de l’ensemble de notre peuple.

Car ce qui régit les rapports sociaux aujourd’hui c’est bien la brutalité de l’affrontement de classe. On est là dans une situation de domination de classe généralisée qui vise à mettre les conditions de vie et de travail de toute la population au service des intérêts d’une caste de privilégiés. Ce système de domination est devenu intolérable.

A ce point de l’antagonisme de classe, c’est donc l’ensemble de la société, ses forces sociales, syndicales et politiques qui sont amenées à se positionner sur l’affrontement Capital/Travail.

Quand partout pointent les limites d’un système et la nécessité d’en changer la séparation entre le syndical et le politique n’est plus opérante.
La crise du système oblige à des recompositions politiques et syndicales dans le sens de la radicalisation du politique et de la politisation des luttes.

Il ne s’agit donc plus de rallier à gauche pour constituer des majorités électorales, mais de rassembler le monde du travail et notamment les salariés et ceux qui sont liées au salariat, sur leurs intérêts de classe, avec l’objectif de mener la lutte de classe jusqu’au bout, jusqu’au changement de société et au remplacement des classes dirigeantes.
Ce qui au fond travaille la société française c’est la nécessité historique que le monde du travail prenne toute sa place dans la direction des affaires du pays pour la maitrise de ses moyens de production, de ses conditions de travail et de vie.

C’est une exigence d’aujourd’hui !

Plus que la multiplication des fronts, c’est donc dans les luttes et dans la vie un front de classe qu’il faut bâtir jusqu’à sa traduction politique y compris électorale. Voilà le défi posé, d’après nous, au parti communiste et à ses militants !

Nous nous prononçons donc pour ces échéances électorales à l’opposé des choix de la direction nationale, pour un candidat communiste à l’élection présidentielle, sur une stratégie de lutte de classe.

Intervention prononcée par Christian Harquel, secrétaire de la section de l’ouest biterrois, conférence fédérale du PCF 34, samedi 14 mai 2011.

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