Elections européennes, c’est au congrès de décider !

, par  Michel Ruchon , popularité : 2%

Après la parution de la résolution du CN sur les élections européennes et le rapport d’Anne Sabourin, je crois que l’on met la charrue devant les bœufs : on engage la campagne des élections européennes (contenu et liste) avant que le Congrès réputé extraordinaire ne prenne position avec débat sur l’Union européenne et l’euro.

Le texte de la résolution fait le constat de la victoire du capitalisme (pudiquement appelé libéralisme), montre le dégât des politiques de l’UE, la casse de l’emploi, la pauvreté mais ne remet pas en cause la construction de cette UE comme si on pouvait séparer l’outil (l’UE) de ce pourquoi il a été construit depuis le début (renforcer le poids du Capital, sous domination allemande et atlantique).
On ne trouve pas dans cette résolution le terme d’indépendance nationale, que l’on trouvait il y a 22 ans et plus, comme si c’était un gros mot conduisant nécessairement à penser nationalisme étroit et xénophobie.

Selon moi, il y a bien eu glissement de notre position sur l’UE en 1997 (« la liquidation des monnaies nationales, loin de favoriser le rapprochement des peuples, contribuera à les opposer », c’est ce qu’écrivait dans l’HD du 30/01/1996, Pierre Ivorra, journaliste économique dont j’apprécie souvent la teneur des articles ; aujourd’hui, la direction du parti dit carrément le contraire !) au moment où le parti a décidé de rentrer dans le gouvernement Jospin, au moment du Traité d’Amsterdam, juste avant l’arrivée de l’euro.

On a encore contribué, cependant, à la victoire du NON lors du référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005 puis on s’est glissé dans l’acceptation de l’UE en rêvant d’une Europe sociale et démocratique à construire de l’intérieur. On devrait pourtant tenir compte de l’expérience grecque ! On s’étonne que l’électorat populaire s’abstienne ou vote FN qui apparaît maintenant le seul opposant à l’UE.

L’indépendance nationale, la souveraineté nationale, c’est une autre façon de dire démocratie ; la souveraineté, cela doit inclure la souveraineté monétaire ; c’est la Révolution française qui a rehaussé la question de la Nation, comme cadre de la vie politique dans le lequel se reconnaît un peuple ; c’est une aberration que le FN puisse apparaître comme le défenseur de la nation !

Avec le traité de Lisbonne (2008) voté par la droite et une grande partie du PS, la politique économique d’inspiration ordo-libérale (les fondateurs de l’ordo-libéralisme sont des économistes allemands) a été comme sanctuarisée, c’est à dire qu’on ne peut pas en débattre, donc il n’y a pas de démocratie. Pour changer quoi que soit en Europe, il faudrait un alignement de planètes très improbable puisqu’il faut le plus souvent un vote des 28 pays et les traités européens sont à modifier de fond en comble si l’on veut une autre politique.

Le projet que l’on propose comme celui d’un fonds européen pour les services publics abondé par la BCE montre qu’il y a de l’argent que l’on pourrait utiliser autrement mais le cadenassage de l’UE est tel que cela l’interdit en pratique.
Il est important qu’il y ait des députés communistes au parlement européen puisque cette instance existe ; nos parlementaires ont joué un rôle important tant sur la question des migrants (M.Ch. Vergiat) que sur les questions des traités (Tafta, Ceta, etc.. avec P. Le Hyaric) mais il faut rappeler que les parlementaires n’ont pas l’initiative des propositions de loi (c’est la commission européenne non élue qui a l’initiative) ; la campagne pour les européennes devrait permettre d’exprimer une autre orientation sur l’UE, de façon à regagner un vote populaire (la Picardie, le Nord Pas de Calais, le Bourbonnais, le Midi avaient voté massivement contre Maastricht en 1992 et la crise y a été violente et beaucoup s’abstiennent ou votent FN maintenant) et mordre sur un électorat de gauche européiste et qui craint que sans l’UE, ce soit la catastrophe. A ces derniers, il faut dire que l’on souhaite la coopération la plus large en Europe et en dehors de l’Europe sur plein de sujets (industrie, spatial, culture, etc..) et que cela peut se faire en dehors du carcan de l’UE ; aux premiers, il faut réaffirmer ce que l’on disait il y a plus de 20 ans et que l’indépendance nationale, ce n’est pas le repli frileux et xénophobe que leur propose le FN.

En tous cas, au préalable, il faut un débat dans le parti, dans le cadre du Congrès à venir.

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