Hommage à Nelson Mandela, Lens, 8 décembre 2013 Intervention de la section de Lens du PRCF

, par  Georges Gastaud , popularité : 3%

Chers amis et camarades,

Lénine dit quelque part que la manière dont la bourgeoisie achève de salir les grands révolutionnaires consiste à les encenser à titre posthume après les avoir persécutés leur vie durant. C’est ce qui se produit aujourd’hui. La bourgeoisie mondiale encense Mandela après l’avoir emprisonné pendant 27 ans. Elle veut cacher que les grands États capitalistes, France incluse, se sont désintéressés de Mandela pendant des décennies où sans honte, les grands patrons de notre pays importaient les diamants sud-africains et les oranges Outspan tâchées du sang de l’apartheid.

C’est pourquoi ne disposant que de deux minutes, je rappellerai trois vérités censurées par ceux qui ne voient en Mandela que le grand conciliateur qui, à leurs yeux, aurait empêché la transition démocratique en Afrique du sud de virer à ce que la bourgeoisie mondiale redoutait le plus : une Afrique du Sud socialiste qui reste hélas à réaliser pour réduire les énormes inégalités subsistant aujourd’hui entre la bourgeoisie blanche ou noire de Pretoria et le prolétariat misérable de Soweto.

Première vérité censurée : la lutte anti-apartheid a été portée de A à Z par le Parti communiste sud-africain et par le syndicat de classe COSATU. Mandela a d’abord été membre du PC sud-africain qui, le premier, a levé le drapeau de la révolte noire et anticoloniale. Honneur à Mandela, mais honneur aussi à Chris Hani, dirigeant noir du PC sud-africain, assassiné par le régime raciste au début des années quatre-vingt-dix. A quand une place Chris Hani à Lens et dans les villes environnantes ?

Deuxième vérité : le régime d’apartheid et tous les régimes gorilles qui l’entouraient, colonialisme des fascistes portugais en Angola et Mozambique, pays réduits à l’état de ghettos en Rhodésie et en Namibie, ne seraient jamais tombés, étant donné le soutien qu’il recevait de Reagan, de Thatcher et d’Israël, si Fidel Castro n’avait pas envoyé en Afrique un contingent militaire internationaliste. C’est à Cuito Carnavale, en Angola, que l’armée cubaine a écrasé l’armée de l’apartheid, et c’est seulement à partir de cette date que la partie la moins barbare du régime raciste a accepté de sortir Mandela de sa prison. Le but étant de sacrifier l’apartheid pour sauver la propriété capitaliste des moyens de production, qui est hélas toujours en place aujourd’hui, malgré certains progrès démocratiques évidents mais fragiles. Honneur à Cuba socialiste dont le président était aujourd’hui le dirigeant plus autorisé à rendre à Mandela un hommage sincère.

Troisième vérité : en France, ce sont les communistes, au premier rang desquels Georges Marchais, qui ont soutenu la lutte anti-apartheid pendant que d’autres ne s’intéressaient qu’à l’anticommuniste Walesa ou qu’ils présentaient les talibans, aux prises avec le régime laïque de Kaboul, comme des « combattants de la liberté ».

Je termine en disant, avec Marwan Bargouti, dirigeant du Fatah emprisonné en Israël, que la victoire de Mandela restera incomplète tant que le peuple palestinien, dont Nelson était solidaire, sera opprimé. La lutte anti-apartheid n’aura vaincu que le jour où, en Afrique du sud, la police du régime actuel cessera de tirer sur les mineurs noirs en grève et où, en France, le pouvoir en place cessera de verser des larmes de crocodile tout en expulsant des enfants sans-papiers à la sortie des écoles dans l’unique but de faire oublier le renoncement à changer la société.

Mandela, Chris Hani, votre combat est plus vital que jamais chez vous, mais aussi, hélas, chez nous !

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