Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil National des 25 et 26 mai
UE, consulter tous les communistes.
Intervention de Paul Barbazange
Le débat sur les élections européennes dimanche au CN a rassemblé beaucoup moins de militants (moins de 100) que celui sur les municipales samedi (près de 200 présents avec les invités). La fête des mères y est peut être pour quelque chose. L’essentiel pourtant n’est-il pas aussi dans cet affrontement politique au plan de l’Europe géographique ? Que deviendraient nos 36.000 communes dans une UE intégrée ? Quelles dispositions prendre pour que ces deux campagnes se mènent de front ?
Le contenu du rapport introductif mettant en avant dans toute l’Europe la vague de ce que la bourgeoisie nomme "Euroscepticisme", la forte avancée des jugements hostiles à l’UE dans l’ensemble de la population française, gain de plus de 10 points depuis le référendum de 2005, me conduisent à rappeler d’autres éléments de la position du PCF. En 2009 avec les sections de l’ouest héraultais, nous avions mené la campagne des européennes sur le mot d’ordre "Faisons péter l’Europe capitaliste". Je me souviens l’avoir dit dans cette assemblée et avoir essuyé quelques interrogations moqueuses. Ce choix, pris à une large majorité, après un vrai débat avec les communistes nous a permis à l’époque, il y a quatre ans de caractériser l’Union Européenne -l’Europe c’est une dénomination géographique-, comme une structure bloquée, bloquante, dangereuse. Nous avions ainsi d’ailleurs pris sur le fond politique, nos distances avec le candidat Front de gauche d’alors dans la grande circonscription, Jean-Luc Mélenchon. Depuis nous n’en avons plus jamais entendu parler en tant qu’élu européen.
En adoptant un tel positionnement, nous n’innovions pas. Nous prenions en compte le niveau du vote populaire dans nos villes et villages, parfois 75% de Non au référendum de 2005. Un vote majoritaire des électeurs socialisants sur ce mot d’ordre. Mais c’est bien au-delà de cet épisode électoral que se construit notre opposition radicale à l’intégration capitaliste organisée dans l’U.E.
Nous avons en 2009 développé dans les conditions du moment et du lieu nos analyses communistes historiques de ce qu’est l’intégration politique européenne depuis les cartels, la CECA, le plan Monnet et l’apport gaulliste. Rien dans les développements actuels n’infirme cette analyse. Dans le cadre du Languedoc-Roussillon, en 1979 pour les premières élections européennes, nous avions avec les 5 fédérations mené campagne sur l’idée que le capitalisme voulait faire de notre région le "Bronze-cul de l’Europe", sur notre énergique résistance nous avions rassemblé 30.000 manifestants à Montpellier. "Vivre, travailler, décider au pays" était alors un mot d’ordre de masse donnant au PCF, organisation de la classe ouvrière, un rôle exceptionnel. Plus de 30 ans après, alors que le chômage dans le département est passé de 7.000 à plus de 100.000 citoyens, notre opposition à l’UE ne peut être que plus radicale. Il ne s’agit pas d’Eurosepticisme, il s’agit de la nature du combat de classe à mener dans le cadre national et en Europe.
Le rapporteur a laissé poindre quelques modifications possibles de notre Eurocompatibilité. J’estime que nous sommes très loin des comptes. Nous devons développer cette orientation totalement hostile aux résultats et aux objectifs actuels de l’intégration européenne dans le cadre capitaliste aux élections européennes de 2014.
En disant cela, je n’oublie pas nos décisions de congrès majoritaires et leur contenu. Je pose simplement la question de leur actualité. Nous avons près d’un an pour mener ce débat. Menons-le dans la vie, avec tout le PCF et de si nombreux démocrates. Hollande a ratifié les décisions de Sarko et de Merkel. Cela pèsera sur les élections municipales, celles-ci se joueront aussi sur les questions nationales et européennes. Le contenu des européennes ne pourra pour les communistes se régler en 6 semaines entre le deuxième tour des municipales et le scrutin européen.
C’est dès maintenant et pendant toute la campagne de ces deux élections qu’il faut construire avec tous les communistes une politique de rassemblement anticapitaliste. Tous les communistes doivent être consultés individuellement.