Venezuela : échec au coup d’État !
Evo Morales accuse Washington de "préparer" un coup d’Etat au Venezuela et Maduro annonce "chronique d’un coup d’etat annoncé"

, par  Danielle Bleitrach , popularité : 2%

La Bolivie accuse les Etats-Unis

La Bolivie a toujours été le pays des coups d’Etat, fomentés par une armée composée de soldats de fortune avec des caudillos à leur tête. Ce pays en majorité indien et où ces derniers vivaient dans la peur et l’humiliation, dès l’élection de l’un des leurs, Evo Morales a vu se lever les troupes fascistes, organisées dès la fin de la IIème guerre mondiale par Klaus Barbie, le nazi (cf. la présence des anciens nazis en Amérique latine) avec l’assentiment des franquistes espagnols toujours au pouvoir, des Etats-Unis et de la plupart des gouvernements occidentaux y compris le Vatican, sait de quoi il est question. A plusieurs reprises Evo Morales a du renvoyer des "ambassadeurs" des Etats-Unis, les coups d’Etat et attentats à sa propre vie ayant été préparés quasiment officiellement dans l’ambassade.

C’est une tradition douloureuse pour les pauvres de l’Amérique latine maintenus dans l’oppression et l’obscurantisme par la peur, et on a vu au Chili comment l’alliance des propriétaires terriens, les grandes compagnies américaines du cuivre en particulier, l’armée et l’ambassade des États-Unis avaient fait tomber la nuit sur ce pays et sur une bonne partie du continent. Ce furent d’atroces tortures et des meurtres de masse... Comme je l’ai écrit dans un article récent, le Venezuela et Chavez étaient le symbole d’une double reconquête démocratique, celle face aux Etats-Unis et celle face à une classe dominante inféodée aux mêmes Etats-Unis.

Le président bolivien, Evo Morales, a accusé mardi les Etats-Unis de "préparer un coup d’Etat" au Venezuela, après le commentaire de la Maison Blanche jugeant "nécessaire" un audit de l’élection présidentielle. Le président Morales a estimé que Washington cherche à "créer l’instabilité" au Venezuela "pour ensuite justifier une intervention". "Face à la provocation et l’agression du gouvernement américain envers le ’compañero’ Maduro et son peuple révolutionnaire, nous allons défendre ce peuple" qui "parie sur les changements sociaux, économiques et politiques", a-t-il ajouté. Evo Morales, élu en 2006 et premier président amérindien de Bolivie, a, par ailleurs, indiqué qu’il se rendrait à Caracas pour l’investiture du président Maduro vendredi.

Le président Maduro fait part de la chronique d’un coup d’état annoncé et de l’échec de la grève générale

En revanche Nicolas Maduro a annoncé à la radio Télésur que l’appel à la grève générale par l’opposition avait été un échec grâce à la mobilisation populaire et au rôle de l’armée. Notons qu’il avait annoncé dès son élection que les bulletins de vote seraient recomptés mais qu’il n’était pas question durant ce temps-là de laisser le pays sans gouvernement. Ce qui témoigne bien du caractère préparé de l’appel d’Obama et de sa marionnette l’OEA au recomptage. A Télésur, le président a également souligné qu’un certain nombre d’officiers de l’armée qui avaient pris des contacts avec l’opposition pour organiser le coup d’Etat, étaient actuellement interrogés...

Le président élu du Venezuela, Nicolas Maduro, a affirmé, depuis déjà quelques heures, que l’appel à une grève générale de la droite s’oppose à la volonté populaire exprimée dans les élections du dimanche 14 avril dernier. "Nous avons invité les travailleurs, les étudiants, à poursuivre leurs travaux et il en a été ainsi".

"Nous avons appelé au travail et le travail a continué (…) Ils ont échoué dans leur plan de réaliser une grève générale", a-t-il réaffirmé.

Le mandataire vénézuélien a dénoncé les actes violents et de vandalisme qui ont été perpétrés la veille par des groupes de l’opposition qui ignorent les résultats des élections présidentielles et dans lesquels sept personnes ont été assassinées alors que 61 ont été blessés.

De la même manière, il a fait porter la responsabilité de ces actes de violence à l’ex-candidat Capriles responsabilisé par ces faits violents et il a affirmé qu’il devrait répondre pour les meurtres qui ont été perpétrés.

Meurtres, violences et assaut contre le palais du conseil d’état électoral

Le nouveau président a également a condamné les assauts contre la maison de la présidente du Conseil National Electoral (CNE), Tibisay Lucena.

Dans ce contexte, il a annoncé que le gouvernement a en sa possession les vidéos qui démontrent la nature de l’opération et les agresseurs de la maison du Conseil Electoral. Rappelons que c’est l’armée et un organisme indépendant qui sont chargés de la tenue des élections et de leur comptabilité. L’assaut avait-il pour but de détruire les bases du comptage pour mieux permettre le coup d’Etat, voire l’intervention des Etats-Unis qui ont des bases à proximité en particulier en Colombie ? Maduro a dénoncé le fait que ces actions de violence sont des éléments d’un plan pour détruire la vie démocratique au Venezuela. "C’est la chronique d’un coup d’Etat annoncé et nous le dénonçons en tant que tel". Et le président a appelé le peuple à la paix et à la sérénité absolues. "Nous ne tomberons pas dans les provocations".

En finir non seulement avec le riche Venezuela, reprendre la main sur les richesses pétrolières, privatiser sous couvert d’avoir une "économie saine" celle qui assure chômage de masse et profits pour la minorité, tel sont les objectifs de ce coup d’Etat. On a déjà vu ça avec Pinochet, l’Argentine, etc... Le Venezuela a non seulement d’énormes réserves pétrolières, gazières et minérales, mais il est le fer de lance d’une Amérique latine souveraine qui refuse le pillage de ses ressources.

Conclusion, le silence de nos médias sur ce qui se passe en Amérique latine, notons-le, avait été le même en 2002, ou le black out avait été total sur le coup d’Etat jusqu’à ce que le peuple vénézuélien appuyé par l’armée loyaliste impose le retour du président. Tandis que mobilisés en particulier par Fidel Castro, toutes les forces progressistes étaient mobilisées sur Internet pour dire ce qui se passait au Venezuela.

Danielle Bleitrach (à partir de notes d’agences)...

Voir en ligne : Sur le blog de Danielle Bleitrach, "Histoire et société"

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