Sur l’invasion de la langue anglaise

, par  Jacques Cros , popularité : 3%

J’ai écouté une interview de Georges Gastaud, professeur agrégé de philosophie, et président de l’association COURRIEL, dont le sigle signifie COllectif Unitaire Républicain de Résistance, d’Initiatives et d’Émancipation Linguistique, sur France bleu Nord.

Je suis assez en accord avec la dénonciation de ces anglicismes qui envahissent la langue française. Monsieur Gastaud cite de nombreux exemples dans le domaine commercial. Il aurait pu développer l’utilisation presque systématique de la langue anglaise dans le registre des nouvelles technologies. Je peux préciser à ce sujet que cet état de fait est gênant pour les scientifiques qui comme moi ne pratiquent pas cette langue.

Au demeurant il me semble que cela correspond à la supériorité du monde anglo-saxon dans les domaines économiques et techniques. On peut craindre à terme un affaiblissement de la langue de Molière, voire même sa marginalisation. Allant de pair on peut considérer que nous sommes engagés ici dans une manière de pensée unique.

Dans son interview le président de COURRIEL ne s’en prend pas aux langues régionales sauf pour s’appuyer sur l’article 2 de la constitution qui justement fait barrage à leur défense.

Mon opinion ici est que Monsieur Gastaud a tort et qu’il serait judicieux d’amplifier la résistance pour leur sauvegarde. Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit à quiconque mais d’enrichir la collectivité de l’apport original des langues et cultures régionales.

Au demeurant la connaissance d’une langue régionale n’est pas un obstacle à la maîtrise du français, au contraire !

S’opposer à la disparition des langues régionales, victimes d’un jacobinisme outrancier, c’est aider la langue française, menacée par une certaine mondialisation. Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre et comme disait mon arrière-grand-père « lo piquet es pas jamai dintrat dins lo cap d’un bourriquet ! » Aussi la majorité présidentielle n’a rien prévu pour les langues régionales dans son projet de loi pour l’Ecole !


pour mémoire, le communiqué du PCF Béziers pour la manifestation occitane du 17 Mars 2007

Réunis en séance de travail au 2 rue Voltaire le 12 mars 2007 pour organiser la campagne des prochaines élections, les secrétariats des sections du PCF de Béziers et du Sud Biterrois ont adopté la déclaration ci-dessous.

Les occitanistes ont choisi Béziers et le 17 mars pour la manifestation en faveur de la langue et de la culture occitanes. Les communistes y seront !

La défense de l’identité régionale est en effet dans le droit fil du manifeste « Mon pais escorjat » qui avait posé la question de la diversité des régions de France.

Aujourd’hui le problème s’est encore élargi. Ce n’est plus un appauvrissement de la richesse de notre pays par un centralisme national excessif, c’est véritablement à un nivellement mondialisé vers le bas que nous sommes confrontés.

On uniformise sous la houlette de la puissance économique la plus forte. Après l’occitan en tant que langue ce sera peut-être le français qui sera dévalorisé. La langue anglaise sera qui sait la langue maternelle de tout le monde. La cuisine sera réduite aux hamburgers et autres hot-dogs.

La musique et les chansons traditionnelles de l’Occitanie ou de la Provence auront été éliminées du répertoire des artistes.

Les vignes auront disparu du paysage et les viticulteurs de nos villages. Le milieu rural que nous avons connu sera livré aux bétonneurs en mal de profit. A la trappe « Lo biais de viure » qui caractérisait le monde occitan avec son humour spécifique. Ainsi que le notait Padena lors d’une causerie sur l’humour occitan faite en 2001 dans le cadre de la Festa d’Oc quand il ne restera que l’humour Mac Do on ne rigolera pas tous les jours !

Pire encore, à l’image du modèle de civilisation qu’avait imposé Rome à tous les peuples sous sa domination, les USA nous offriront la perspective d’une pensée unique et naturellement à leurs yeux sécurisante.

C’est parce que nous sommes convaincus de l’intérêt de l’apport de chacun au patrimoine commun que nous refusons le processus de réduction de la diversité dans lequel nous sommes engagés.

La langue occitane ne saurait devenir comme le latin une langue morte qui ne serait plus étudiée que par des érudits penchés sur des grimoires.

Pour commencer, il faut donner à l’École Publique les moyens de renouer avec le passé linguistique de l’aire occitane.

Et naturellement au plan économique, il faut affirmer la volonté de sortir de la logique d’un libéralisme mondialisé qui conduit à la ruine d’un pays et des gens qui le peuplent.

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