PSA : Pour amorcer une discussion sur le socialisme (conclusion) En quoi le socialisme apporterait-il des éléments de solutions aux problèmes qu’affrontent les travailleurs de cette entreprise ?

, par  Jean-Claude Delaunay , popularité : 4%

Cet article conclut les deux articles précédents concernant l’utilité du socialisme dans les batailles contre les restructurations industrielles et l’analyse critique des concepts de révolution informationnelle et de sécurité emploi formation.

- première partie : PSA : pour amorcer une discussion sur le socialisme
- suite : Critiques des concepts de révolution informationnelle et de sécurité emploi formation

11. Retour sur PSA et sur le socialisme

Je vais essayer, maintenant, de faire le retour sur PSA, sur les grandes entreprises et le socialisme.

PSA : l’immédiat

Ma première remarque consiste à dire que mon texte est situé au-delà des problèmes actuellement rencontrés par PSA et au-delà de l’entreprise PSA elle-même. Pour ce qui concerne les problèmes actuels, le gouvernement ne devrait avoir aucune hésitation. La perte du marché iranien par suite du respect par PSA de l’embargo contre l’Iran devrait être compensée, puisqu’il s’agit d’un dommage causé par une décision de politique étrangère, quitte à ce que cette compensation monétaire soit assortie de clauses strictes concernant son usage, et notamment l’arrêt du plan, en route, de suppression d’emplois et de sites. La situation des salariés de PSA serait ainsi momentanément sauvegardée.

Et après ?

Mais il est malheureusement vraisemblable que d’autres plans de compression des emplois seront présentés, Iran ou pas Iran.

Ensuite, parmi les solutions que j’ai repérées plusieurs prennent place dans le moyen-long terme (par exemple MGB déclarant qu’il allait falloir parler des salaires pendant les 5 ans à venir, ou encore AG intervenant pour que soit proposée dès aujourd’hui une politique industrielle offensive).

Cela redonne à ma question initiale sa légitimité. Le « socialisme » pourrait-il apporter « quelque chose » aux salariés de PSA et à ceux d’autres entreprises « en difficulté » en France. Quelles pourraient être les caractéristiques de cette proposition ? De quel socialisme pourrait-il s’agir ? Je suis loin de prétendre à la vérité ou à l’exhaustivité. J’espère seulement que ma démarche est une façon concrète de commencer à traiter de l’exigence du socialisme dans ce pays.

Le socialisme ? Quelle perspective temporelle ? Pour quoi faire ?

L’enveloppe nouvelle dans laquelle les communistes conçoivent la société à venir, certains d’entre eux l’appellent « socialisme ». On est loin d’avoir fait le tour de toutes les réflexions possibles à ce sujet.

Je ne pense pas, par exemple, que le capitalisme, que je ne confonds pas avec le capitalisme monopoliste financier mondialisé, va disparaître rapidement en tant que système décentralisé et marchand. Il a encore de la marge, celle d’abord que lui procurent les pays émergents, celle ensuite qui lui vient de nos propres insuffisances à le remplacer du jour au lendemain.

Aussi le socialisme apparaît-il comme une possible période de transition démocratique au cours de laquelle ce qui restera du capitalisme verra progressivement, par contrainte externe, ses vertus l’emporter sur ses vices, tandis que devrait être mise en place, dans les esprits et dans les institutions, une forme nouvelle de production, de consommation, d’idéologie, de rapports entre les hommes, de rapports entre les États et les peuples. Le socialisme sera la phase exploratoire et expérimentale de la société nouvelle que le développement atteint jusqu’alors rend possible. Sa mise en place pourra s’étaler sur un ou deux siècles.

Cette façon globale et nouvelle de produire entraînera-t-elle le remplacement du qualificatif « d’industriel » ? Je crois que oui.

Au 18ème siècle, lorsque l’industrie débuta en grand et pour les masses, ce n’est pas seulement l’industrie qui fut modifiée de fond en comble, ce fut aussi l’agriculture. La société tout entière devint industrielle.

La mission historique inconsciente du capitalisme industriel fut alors de produire, tant dans les champs que dans les usines, des quantités immenses de biens (en fait des marchandises) à des niveaux de qualité inédits dans l’histoire de l’humanité. Que se passe-t-il aujourd’hui ? Le degré avancé de socialisation objective laisse anticiper que la société en formation pourra être « socialiste » et non plus capitaliste. Mais quel contenu pour ce socialisme ? Quel pourrait être la justification historique du socialisme ? A mon avis, la réponse est simple et peut-être trouvée dans les premiers éléments de ce que nous avons observé. Les grandes entreprises capitalistes sont des entités qui, en poursuivant des finalités exercées désormais à l’échelle mondiale et selon les modalités nouvelles de la financiarisation, dominent les nations, utilisent les nations pour leurs propres fins, privatisent les nations. Le socialisme est le renversement du cours de cette évolution qui n’apporte aucun bien-être à la masse de celles et ceux travaillant dans ces entreprises. Les grandes entreprises capitalistes ont privatisé les nations. Les nations, à leur tour, sont en droit de socialiser ces entreprises.

Mais quel contenu pour le socialisme ?

Je fais ici un bref rappel de ce que la discussion propre à ce texte m’a conduit à éclairer.

S’agira-t-il, comme certains le pensent eu égard à l’émergence de nouveaux pays, d’un socialisme de décroissance ? En raison des limites des matières premières et de l’espace, il s’agirait de partager le gâteau mondial dans la décroissance des économies développées et dans la faible croissance des économies sous-développées.

S’agira-t-il d’un socialisme industriel ? Les masses populaires retrouveraient leur aptitude à reconstruire et développer une industrie que le capitalisme financier mondialisé, cherchant vainement à la remplacer par des activités financières, a saccagée, au moins dans certaines parties du monde.

S’agira-t-il d’un socialisme informationnel ? L’information est le double des choses et des pensées comme l’ombre est le double des choses. Disposant de puissantes technologies adaptées au traitement de ces doubles, les hommes seraient, par l’intermédiaire de ces derniers, en mesure de construire une société nouvelle, infiniment productive et intelligente.

S’agira-t-il d’un socialisme relationnel et de service ? Ce système reposant sur le triple pilier, 1) de la prédominance de la production non matérielle sur les activités de la production matérielle, 2) de la maîtrise de l’information à l’aide de laquelle on peut décrire et aménager ces relations au sein de la complexité, 3) du rôle nouveau des hommes dans les procès de travail, tant pour renouveler, compléter, mémoriser en permanence l’information que pour assurer les activités relationnelles et de service dont la société a besoin.

Ces « socialismes » ne sont pas équivalents. Je vais laisser de côté les approches du socialisme de la décroissance et du socialisme de l’industrie. Elles ont une rationalité et une certaine force dans l’idéologie ambiante. Mais elles sont très insuffisantes et relèvent de l’idéologie. Je n’en dirai pas davantage à leur propos.

Le socialisme informationnel, en revanche, n’a pas été critiqué de manière suffisante. Or, pour les raisons que j’ai dites, c’est une idéologie dont les effets politiques sont extrêmement pervers.

Mais c’est une idéologie qui marche. La raison en est, selon moi, que c’est « une idéologie d’ingénieur ». Les ingénieurs, en France, sont encore animés, pour un grand nombre d’entre eux, par l’idée de la perfection technique comme facteur dominant de tout le reste. Le capitalisme n’engendre pas seulement le fétichisme de la marchandise, il engendre tout un ensemble de fétichismes, celui, notamment, de la technique. Les ingénieurs conçoivent des casseroles « techniquement parfaites », estimant que, parce qu’elles sont techniquement parfaites, elles sont vraies. Ils pensent que ce sont les seules possibles. Ils sont tout surpris d’observer que personne ne les utilise. Or elles ne peuvent être vraies que si elles sont utilisées. Le critère de la vérité sociale est l’usage, le service rendu, et non la technique de production.

Ces ingénieurs sont des idéalistes de la technique pour lesquels l’usage n’a pas d’importance, ou n’a d’importance que secondaire. Les intéressés suivront. Selon eux, ce n’est pas l’usage qui doit déterminer la technique, c’est la technique qui détermine l’usage. Cet état d’esprit a engendré « un socialisme d’ingénieur », « un socialisme scientiste » que Marx et Engels ont contribué à promouvoir, notamment dans leurs premiers écrits du Manifeste Communiste, où la technique apparaît, avec le visage des forces productives matérielles, comme le Deus ex machina de l’histoire.

Je crois que ces remarques sont en phase avec les observations que l’on peut faire aujourd’hui à propos des voitures. Qu’est-ce qu’une voiture ? C’est un ensemble d’usages et de services. Cette approche me paraît cohérente avec l’idée d’un socialisme relationnel et de service. Le socialisme, c’est, ce devrait être une société au service de celles et de ceux qui la font marcher et qui y vivent. Jusqu’à ce jour, les entreprises ont produit des biens et les consommateurs ont eu pour tâche de les absorber.

Aujourd’hui, les consommateurs prendraient le pouvoir et exigeraient des entreprises qu’elles produisent ce dont ils ont besoin, eux et leur famille. Le renversement de l’exercice du pouvoir économique sur le marché aurait pour complément nécessaire le renversement de l’exercice du pouvoir dans les entreprises.

Je n’oublie pas l’information dans cette histoire, car il n’y a pas de services, de relations, de production non matérielle sans informations. Chaque entreprise est devenue un système d’informations. Il me semble qu’aujourd’hui, avec PSA, avec toutes les entreprises « en difficulté », on ne devrait pas seulement parler de salaires. On devrait parler d’intervention, de droits économiques nouveaux. Mais on devrait le faire de façon précise et non en suivant des inspirations du vent. L’entreprise PSA est un système d’information. Quelle devrait être, dans la perspective du socialisme, l’intervention des travailleurs dans cette entreprise en tant que système d’information ? Quelle devrait être, dans la perspective du socialisme, l’intervention des travailleurs dans cette entreprise en tant que système de décisions ? Et ainsi de suite.

Je n’oublie pas l’information car, dans une certaine mesure, l’information n’existe pas sans l’intervention permanente du travail. C’est du moins ce que je crois et c’est un élément qui renforce ma confiance dans la capacité des communistes à entraîner la fraction la plus active des travailleurs dans la construction du socialisme. Mais en même temps, cette information, je la rattache au service. Cette information, sans vous elle n’existe pas, elle est défaillante, elle est pleine de trous, ça ne marche pas. Votre travail est un service irremplaçable. Vos ordinateurs, on veut vous faire croire qu’ils ont intériorisé votre cervelle. Mais ce sont des fantômes vivants. Sans vous, ils ne sont rien. Non pas parce que vous leur double-cliquez sur le ventre, mais parce que vous les alimentez en permanence. En cela, d’ailleurs, vous êtes comme tous les travailleurs de l’entreprise, du balayeur au manager suprême, vous rendez service.

Encore une fois la complexité

Je reprends maintenant les grands traits de mon analyse du capitalisme industriel et de son évolution au cours des trois derniers siècles, car je voudrais dire deux mots de la complexité. Le capitalisme industriel a été le système le plus efficace de « production des choses » dans l’histoire de l’humanité. Il s’est épanoui aux 18ème-19ème siècles en Europe et en Amérique du Nord comme système de production de marchandises individuelles. Il a notamment produit des voitures et des cycles, avec PSA.

Le capitalisme industriel de haute technologie s’est épanoui au 20ème siècle. C’est un système qui produit non seulement des choses individualisables (des brosses à dents, des roues de bicyclette) mais des biens collectifs (des avions, des infrastructures, des villes).

Nous sommes entrés, pendant la deuxième moitié du 20ème siècle, en France, dans une société infiniment plus complexe que celle du siècle précédent. Ce terme de complexité, je peux lui donner un sens économique à peu près défini [1]. La société du premier âge du capitalisme industriel fut, selon moi, plus complexe que la société féodale. Un degré supérieur de complexité a été atteint par suite du développement de la production non matérielle caractéristique de notre époque (science, éducation, santé, administration générale, activité bancaire, management, activités de service). Nous sommes entrés dans une société où il faut produire de la relation pour produire des biens et où la production de relations est une activité appréciée en elle-même par les usagers. La société en cours de formation sera plus complexe que la société du capitalisme industriel. Mais elle pourra être également « plus riche » en démocratie dans la mesure où l’on doit produire en priorité de la relation sociale pour produire des biens et du bien-être. La protection de l’environnement ou la sécurité sont des relations. Or produire, par exemple, des voitures non polluantes ou des voitures protégeant autant que possible leurs passagers est une exigence de l’époque.

Ce qui veut dire que les activités relationnelles, tant relations entre les personnes que relations entre les institutions, tant relations entre les institutions et l’entité nationale, tant relations entre les nations, tendent désormais à l’emporter sur la production matérielle et à devenir déterminantes de celle-ci. Par exemple, la production matérielle n’engendre plus l’activité scientifique. Ce sont les résultats de l’activité scientifique qui permettent des productions matérielles renouvelées ou de nouvelles productions matérielles. Voilà ce qu’est en gros la complexité. Celle-ci produit des informations et les ordinateurs sont des moyens puissants de les traiter. A leur tour, ils ajoutent des informations à cet ensemble. Mais ils sont très éloignés d’être tout puissants, je me suis expliqué sur ce point.

Or deux traits majeurs résument la situation des grandes entreprises au sein du capitalisme industriel développé.

D’une part, l’économie se complexifie. C’est ce que je viens de reprendre. Les activités relationnelles se développent indépendamment de celles de la production matérielle et la précèdent.

D’autre part, la production des entreprises est fortement extravertie par rapport au territoire national.

Le capitalisme industriel développé, dans sa phase de mondialisation financière, est donc écartelé entre ces deux exigences. Les entreprises sont mondialement extraverties en ce qui concerne leur production. Mais leur dynamisme repose sur des activités relationnelles devant être produites et reproduites en permanence, pour l’instant à l’intérieur d’un espace national.

Que devient, dans ce contexte, la conception du socialisme ? Certes, on peut se contenter de dire : le socialisme est le système économique, politique et culturel permettant de mettre en accord les activités productives et les besoins de la population. Ce n’est pas faux, mais c’est trop général.

Le socialisme à la confluence de trois exigences (et de bien d’autres derrière)

Il me semble qu’une approche plus concrète du socialisme contemporain doit être située à la confluence des trois exigences suivantes :

a) La première est celle consistant à mettre fin à l’écartèlement dans laquelle se trouvent les grandes entreprises capitalistes, entre l’extériorisation mondiale plus ou moins avancée de leur production, et leur dépendance nationale encore forte à l’égard de la production non matérielle.

b) La deuxième consiste à développer une production non matérielle conforme aux besoins nationaux, indépendante d’un quelconque façonnage par la mondialisation capitaliste.

c) La troisième consiste à lier de manière dynamique la production ainsi reconvertie aux besoins nationaux de la population. Outre la production de biens existe la production de services.

Or derrière chacune de ces exigences s’en trouvent d’autres.

- a) Pour ce qui concerne la première exigence, visant à mettre fin à l’écartèlement caractéristique des entreprises contemporaines, il me paraît nécessaire de soulever plusieurs questions (outre celles de la mise à mort des institutions et des modalités de fonctionnement du capitalisme financier mondialisé) [2] :

  • Quel doit être le territoire maximal d’une entreprise contemporaine ? Ou encore : les entreprises doivent-elles, inévitablement, être mondialisées ? Lorsque Gaz de France a été rattaché au groupe Suez, une partie de la presse a souligné que « enfin, la France prenait place parmi les grands de l’énergie ! ». Mais quel peut-être l’intérêt pour « la France » précisément, et pour les Français, que Gaz de France soit mondialisée et rattachée à une grande entreprise financière ? On voit bien le taux de rentabilité espéré derrière cette stratégie. Mais les Français ? Une question identique a été posée concernant EDF. Quel intérêt qu’EDF investisse au Paraguay ou en Grande-Bretagne, tant pour les étrangers concernés que pour le Français eux-mêmes. Cette question doit être soulevée pour ce qui concerne PSA et pour toutes les entreprises mondialisées.
  • Pourquoi et comment prendre place dans et sur le territoire européen ? [3] On peut estimer, par exemple, que le marché français est trop étroit pour une entreprise comme PSA, compte-tenu du niveau déjà atteint de la productivité ainsi que des techniques. Mais dans le cadre du marché européen, comment articuler le rapport entre l’Etat français, le marché européen, les entreprises PSA hors de France et l’ensemble du secteur automobile, par exemple ? Ces questions découlent logiquement d’une interrogation différenciée sur le territoire pertinent relatif à chaque secteur d’activités.
  • Une façon de résoudre ces difficultés peut consister à dire : « La base est le territoire national. Pour le reste, "on" procède par coopération ». Mais encore faut-il qu’il y ait volonté de coopération ! Cette "solution", à mon avis, est un cache-misère. Au plan européen, par exemple, où, à peu près dans chaque pays existe une industrie automobile, la possibilité de conclure des accords de coopération concernant ce secteur devrait être examinée cas par cas. Qu’en pensent les travailleurs de ces autres entreprises ? Peut-être des accords de coopération auront-ils une certaine audience dans les pays émergents. Mais cette efficacité devrait être de courte durée, car ces pays sont en mesure d’acquérir dans un délai bref (une à deux décennies) l’expérience de ces productions matérielles.

Ce que je souhaite souligner, à travers ces questions, est le phénomène suivant. Puisque les entreprises mondialisées produisent de manière extravertie, une façon de les « socialiser » consiste à réduire le champ de leur d’action. Cela peut signifier une innovation particulière, comme par exemple le suggère Bramy, ou bien une réduction de l’activité d’ensemble et de l’emploi pour les entreprises concernées. Cette réduction de l’activité se traduira-t-elle par la réduction du temps de travail ? Par des déplacements vers d’autres activités ? Je pense que les communistes doivent examiner cette question : quel doit être, selon eux, "le modèle de l’entreprise socialiste" ? La grande entreprise socialiste doit-elle se mouler sur l’entreprise capitaliste de dimension mondiale aspirant à devenir un monopole mondial ? L’entreprise socialiste doit-elle, au contraire, être volontairement limitée dans ses ambitions territoriales ? Quelle que soit sa dimension, doit-elle fonctionner comme "un champion national" ?

- b) Cela me conduit à évoquer la deuxième exigence.

Je crois que la définition d’un champ territorial raisonnable (non mondial, ou mondial sous certaines conditions) est préférable au choix de la mondialisation capitaliste dans la mesure où il est alors possible de planifier la structure et la croissance de la production non matérielle nécessaire.

La concurrence engendrée par la mondialisation capitaliste est si forte que, même sans les phénomènes de financiarisation et de rentabilisation des titres, elle concentre sur les entreprises toutes les ressources disponibles et corsète aussi bien ses dépenses salariales que ses contributions fiscales ou parafiscales.

Dans le programme du Parti socialiste, l’option retenue consiste à dire « Nous sommes d’accord avec la compétitivité actuelle », ce que j’interprète comme un accord avec le capitalisme financier mondialisé et le déroulement mondial de la concurrence, comme on peut l’observer aujourd’hui.

La réserve apportée dans ce programme consiste seulement à ajouter « Nous ne voulons pas d’une compétitivité low-cost ». Tout cela est bien gentil, mais la mondialisation capitaliste est "désarticulante" des économies nationales et, finalement, très coûteuse. C’est pourquoi le rejet de la concurrence low-cost ne peut conduire, selon moi, à lui préférer une concurrence high-cost. Cette dernière, selon moi, se révèlera illusoire. Car les besoins des entreprises, dans le contexte de la mondialisation capitaliste, sont infinis. En revanche, leur contribution au financement de la production non matérielle sera toujours modeste, même si leur besoin de cette production particulière est grand. Et la concurrence capitaliste mondiale est si forte qu’existera en permanence le besoin de compresser l’emploi.

- c) J’aborde maintenant très rapidement le troisième point.

La liaison dynamique entre la production ainsi reconvertie et les besoins de la population est assuré par les salaires. On retrouve ici le propos de MG Buffet. Mais comme on peut le comprendre, les salaires ne sont pas le seul phénomène dont il faudrait parler dans les cinq ans à venir, dans les murs de l’Assemblée nationale et ailleurs. Verser des salaires sans clore la mondialisation capitaliste financière reviendrait à verser de l’eau dans un panier percé. Il en serait de même, me semble-t-il, d’une politique industrielle qui ne se poserait pas d’autres questions que celles du développement industriel et des salaires.

Les contradictions au sein du peuple salarial

Pour en terminer avec ce texte, et je crois que le point que je soulève est approprié à la situation de PSA, tous ceux qui souhaitent voir se mettre en place une société socialiste en France, peuvent-ils se satisfaire de parler de nouveaux droits des travailleurs sans approfondir ce qu’est le travail aujourd’hui, en tant qu’ensemble de compétences et de rôles différents dans le processus de production et de commercialisation ? Il est clair qu’existent « des contradictions au sein du peuple salarial ». Ces contradictions ne découlent pas uniquement des pressions exercées par le management capitaliste. En supposant que ces pressions soient anéanties, il y aura encore la forte pression du marché, français et autre, avec des consommateurs français qui, entre parenthèses, sont peu fidèles aux produits de leur pays, beaucoup moins que le sont les consommateurs allemands, par exemple.

Conclusion sur le point 11

A un moment donné, il faut s’arrêter. Si ce texte a eu une quelconques utilité, d’autres en reprendront l’inspiration ou la modifieront ou en feront ce qu’ils ou elles voudront, peu importe, je passe le relais.

Je crois qu’il faut parler du socialisme. Je crois qu’il faut réfléchir à l’aide et dans le cadre de cette conception. Sa signification est simple.

Au plan de la production, les entreprises doivent être au service des consommateurs du pays dont elles exploitent les salariés. Les salariés doivent trouver leur compte dans cette relation harmonieuse. Contribuant eux aussi, et en priorité par leur travail, à satisfaire les consommateurs, ils doivent en tirer compensation.

Mais le socialisme n’est pas seulement une responsabilité sociale particulière dans le domaine de la production. C’est aussi une responsabilité sociale particulière dans le domaine de la consommation, finale et productive. Les entreprises sont socialement responsables de ce qu’elles consomment et de la façon dont elles consomment. Les particuliers sont socialement responsables de ce qu’ils consomment et de la façon dont ils consomment.

Le socialisme, ce devrait être également un comportement général, une aspiration, une idéologie.

Enfin, le socialisme, ce devrait être une politique, c’est-à-dire la prise en charge des trois aspects que je viens d’indiquer, et d’autres sans doute, pour leur aboutissement permanent.

Le socialisme tel que je le conçois n’a pas que des amis. Mais il n’a pas non plus que des ennemis. Théoriquement, les ouvriers de l’industrie, de l’agriculture, du commerce, mais aussi tous les métiers participant à la construction de la société nouvelle, tous les salariés, devraient soutenir le socialisme. Un gros travail de conviction est à entreprendre. Nous sommes loin du compte. Il n’y a pas de temps à perdre.

Dans la phase initiale, le socialisme est redistributeur. Mais l’essentiel de son intervention, dans la durée, ne peut pas être la redistribution. Les trésors s’épuisent. Le seul trésor inépuisable faisant la richesse des travailleurs, c’est leur travail. Le socialisme, c’est la société aménageant au mieux la production et l’usage de cette richesse. Les riches peuvent se barrer avec leurs sous aux Etats-Unis. Il restera toujours aux pauvres la richesse de leur travail. Bien que la France soit un pays relativement riche, comparé à bien d’autres dans le monde, ce n’est pas un pays d’abondance. Je pense que l’on y travaillera encore longtemps. Ce que demandent les travailleurs ce n’est pas de ne pas travailler. Ils, elles veulent travailler, mais raisonnablement et de façon équitable entre les régions, entre les secteurs. Ils veulent bénéficier d’un bien-être certain, dans la durée. C’est ça le socialisme.

S’adresser aux travailleurs dont les grandes ou petites entreprises sont menacées par le fonctionnement du capital mondialisé et financiarisé, serait un premier pas. Que pourrions-nous dire à ces compatriotes, à ces salariés ?

Je crois que nous pourrions leur dire que leur entreprise est typique de ce que nous prétendons résoudre avec le socialisme. Leur entreprise, si c’est une grande, a perdu ses repères, tant avec eux-mêmes, salariés, qu’avec la société dans laquelle elle fonctionne et pour laquelle, théoriquement, elle fonctionne.

Cela dit, même si ce constat est évident, immédiat, le temps de mise en place d’une société socialiste, dans sa production, dans sa consommation, dans ses comportements, dans ses institutions, dans son organisation, dans son idéologie, dans sa politique, cela prendra du temps et des efforts.

Nous ne pouvons donc pas promettre tout, tout de suite. Et nous ne pouvons rien promettre qu’ils ne veuillent vraiment. Mais tout en les aidant dans leur combat du moment, ils, elles, peuvent nous aider aussi. Nous devons solliciter leur intervention active dans un certain nombre de domaines, pour faire avancer la cause du socialisme :

D’abord, mettre à mort le capitalisme mondialisé et financiarisé. La circulation des capitaux doit être contrôlée à nouveau, comme elle le fut après la deuxième guerre mondiale. Il n’y a pas de politique économique indépendante, de politique monétaire indépendante, dans le libre mouvement permanent des capitaux. La vente des entreprises devrait être très sérieusement contrôlée. Je crois qu’un certain nombre de dettes devront être effacées. Les transactions sur les marchés financiers devront être également contrôlées. Le socialisme français ne pourra se faire à la corbeille.

Le socialisme d’une part prendra du temps à s’établir. D’autre part il ne sera pas mondial. Des zones prendront forme. On ne peut pas imaginer que l’Amérique du Nord sera à l’avant-garde du socialisme.

Il faut réfléchir aujourd’hui à ce que pourrait être, à ce que devrait être une entreprise socialiste. Serait-ce une entreprise mondiale ? Une entreprise limitée dans ses ambitions productives ? Un champion national ? En tout cas, l’extraversion dans laquelle s’engluent les grandes entreprises et dans laquelle périssent leurs salariés, doit trouver une fin, une solution.

Voici un point de réflexion avec ce que dit l’actuel Parti socialiste. Que signifie le fait de dire dans leur programme « Nous sommes pour la compétitivité mondiale, et nous ne sommes pas pour un soutien « low-cost » aux entreprises qui l’affrontent » ? Je pense qu’ils se gourent complètement. Mais il faut trouver l’argumentation fine et convaincante pour le prouver à leurs électeurs, à ceux qui croient ou qui espèrent en eux.

Je crois que nous pourrions améliorer et rendre plus fine notre perception de la démocratie dans l’entreprise. Dans mon texte, j’ai évoqué deux systèmes : le système d’informations, le système de de décisions. Ils ne sont pas identiques. Quels autres systèmes évoquer ? Dans chacun d’eux, quels droits faire prévaloir ?

Incidemment, comment régler mieux et au mieux les rapports entre les différentes catégories de salariés ? Il n’y aura pas d’avancée, de consolidation socialiste, si ce genre de problème basique n’est pas attaqué de front, en dehors des verbiages sur « le peuple ».

Je rappelle aussi ce que j’ai écrit, dans ce texte notamment, sur le rôle d’un parti révolutionnaire, sur l’amalgame qu’il doit favoriser entre les classes sociales du monde moderne. Un parti de ce genre doit être un modèle réduit de société, ou des ouvriers puissent se reconnaître, où des médecins puissent se reconnaître, où des femmes de service puissent se reconnaitre, où des enseignantes puissent se reconnaître, et ainsi de suite.

Car le socialisme, fût-il dans nos esprits le plus beau du monde, doit être accepté et repris en charge par la grande majorité de la société.

Le socialisme tel que me le suggèrent les théories actuellement hégémoniques au sein du PCF me semble inadapté. Ce serait un socialisme technique et techniciste, mondialiste, et je le crains, démagogique. J’en ai donné une critique. Je ne dis rien de plus. Que chacun, chacune dise son avis. Je ne cherche pas à remporter un match et je n’ai aucun problème d’immortalité à résoudre.

Évidemment, puisque l’on évoque la question de la territorialisation des entreprises, quid du territoire européen et, autre question, quid de l’Europe ? J’ai donné mon avis dans une note, juste pour contribuer à la discussion collective. Je vais dire cependant ce que je crois, encore une fois. Je ne pense pas que, compte-tenu des forces de production, de leur niveau de développement, nous puissions rester cantonnés dans nos nations respectives. L’Europe socialiste m’apparaît comme une nécessité. Mais il faut la définir précisément, tant au plan territorial qu’institutionnel et de contenu.

En tant que partisan du socialisme, je n’ai aucune excuse à chercher si je dis que l’Europe dispose de valeurs que j’estime irremplaçables. Ce sont les valeurs que nous a léguées la chrétienté, plus généralement le monothéisme judéo-chrétien, ou, en tout cas, celles que je retiens de ce legs. Ce sont les valeurs que nous ont légué nos ancêtres, réels ou mythiques, ayant lutté contre les appareils religieux. Ce sont les valeurs du socialisme et des luttes sociales. Ce sont les valeurs d’une histoire où l’Etat joue un certain rôle arbitral. Au bout du compte, l’Europe est une civilisation de la personne. Nous devrions être plus offensifs avec "nos valeurs". Je ne vois pas pourquoi nous avons honte de les faire prévaloir, à l’égard de tous ces chrétiens démocrates qui ne sont ni chrétiens ni démocrates.

L’époque actuelle devrait être celle de la défense des valeurs que l’on estime irremplaçables. Je suis favorable à un socialisme fondé sur le respect des personnes et de la personne en même temps que sur leur responsabilité. Le socialisme, ce n’est pas seulement un raisonnement sur les structures. C’est aussi une morale. Il est sain que les raisonnements sur les structures soient en accord avec la morale.

Voilà. Cette conclusion est aussi un énoncé de convictions. Un dernier mot. Il fut un temps où, pour parler de socialisme, on aurait commencé par discuter de l’expropriation des capitalistes. Je n’ai aucune réserve sur ce point. Il y a belle lurette que les entreprises sont la propriété de celles et ceux qui y travaillent. Mais à mon avis, les masses populaires, les dirigeants syndicaux, même les plus hardis, n’ont pas la volonté de diriger à la place des capitalistes. Nationaliser, c’est facile. Mais diriger, c’est autre chose. Je mets mon opinion en discussion. J’aimerais me tromper lourdement.

Le management est une connaissance, un métier, une responsabilité. C’est une science d’autant plus difficile qu’elle devra être pratiquée dans un environnement encore hyperconcurrentiel. Les syndicalistes, les gens concernés par la révolution socialiste, n’en feront pas l’économie.

La nationalisation socialiste, je suis pour. Je crains malheureusement que pour un certain temps encore, surtout si les salariés hésitent à prendre leur suite, les capitalistes aient des choses à nous dire à propos de la gestion de leur entreprise. Après tout, pourquoi pas, si les ouvriers, les autres salariés ont eux aussi la possibilité réelle d’intervenir à ce niveau, apprenant ainsi peu à peu, à remplacer complétement les gestionnaires capitalistes.


Merci par avance aux camarades qui auront eu la patience de lire ce texte.

Jean-Claude Delaunay

Communiste, Villejuif

29/08/2012

[1La matière première de la complexité économique est, selon moi, « la relation économique » telle qu’elle est façonnée par les rapports sociaux, les technologies, les connaissances. Dans ce contexte, la « complexité économique » contemporaine désignerait le nombre d’individus concernés par les relations économiques complexes, leur organisation institutionnelle, l’étendue spatiale de ces relations, leur vitesse d’accomplissement et de recommencement, leur profondeur temporelle perçue à travers les phénomènes de planification et de financement. J’appelle « production non matérielle » le processus de production de toutes ces relations économiques, en distinguant parmi elles deux grandes catégories de relations. 1) Celles qui ont une portée macroéconomique évidente, comme la recherche scientifique, la formation, la santé, l’administration générale, le financement, la planification, le transport, le commerce. 2) Celles qui ont une portée microéconomique, comme les services à la personne et aux ménages, le divertissement. Cette distinction est évidemment arbitraire, d’autant que les relations macroéconomiques telles que l’enseignement, par exemple, ont aussi une dimension microéconomique. Cela dit, il devrait être possible sur cette base, d’établir des typologies et des classements efficaces. Toutes ces relations produisent de l’information (tout un ensemble différencié d’informations) que les ordinateurs permettent de gérer convenablement, sous la direction du travail humain.

Ce que je prétends est que les services modernes sont les activités permettant le déroulement concret de la complexité contemporaine et que l’information n’est que le moyen par l’intermédiaire duquel les services peuvent eux-mêmes fonctionner de la façon la moins coûteuse. Les services modernes ne sont pas les mêmes que ceux que connaissait Vercingétorix. Les services changent eux-aussi, même s’ils sont, comme on le dit à tort « immatériels ». Cela étant dit, la science n’est pas « une information ». La science fait partie de la production non matérielle dont elle est certainement l’activité motrice.

En résumé, pour comprendre la société en cours de formation, il faut placer l’information à l’intérieur des services. L’information est l’un des moyens des services. Il faut ensuite situer les services dans le contexte de la complexité économique. Ils en sont les enzymes. Ils en permettent le fonctionnement social. Il faut enfin placer la complexité à l’intérieur du capitalisme industriel développé. On peut alors observer que la classe des capitalistes tirant avantage du capitalisme industriel développé, désormais mondialisé et financiarisé, cherche à se maintenir en place à toute force. Avec eux, la société devient de plus en plus compliquée, ce qui se traduit par des crises à répétition et de la misère générale. Il s’agit donc de rétablir l’ordre et la simplicité dans la complexité. Le socialisme est ce moyen, en faisant que la société fonctionne au service du plus grand nombre.

[2Le capitalisme financier mondialisé doit être mis à mort. Si les communistes ne réussissent pas à faire comprendre la nécessité de cette mise à mort, la situation ne s’améliorera pas. Mettre à mort ce système revient d’abord à mettre à mort l’ensemble des créances et des dettes auxquelles il a abouti et qu’il fabrique tous les jours. Cela supposerait aussi de mettre un terme à la libre circulation des capitaux. Je pense que la vente des entreprises devrait être très sérieusement contrôlée, peut-être interdite sans autorisation centrale. Comme je l’ai indiqué dans mon texte, la vente des entreprises vient ajouter un poids supplémentaire à l’exploitation régulière du travail. Peut-être la vente de PSA, en entier ou par fraction, devrait être l’objet d’un régime spécial, comme la vente de toute entreprise. Mais je reprends mon propos sur la mise à mort du capitalisme financier mondialisé, en citant la fin du texte de Paul Graig Robert, que les familiers du site de RC ont pu consulter récemment (RC, 22 Août 2012). Voici ce qu’écrit ce Secrétaire d’Etat en conclusion de son texte : « Tout le monde veut une solution, par conséquent j’en fournirai une aussi… Le gouvernement des E-U devrait tout simplement annuler les 230.000 milliards de paris dérivés, les déclarant nuls et non avenus. Comme il ne s’agit pas de vrais avoirs, mais simplement de paris sur des valeurs notionnelles, le seul effet de la fermeture de tous ces swaps (essentiellement des contrats de gré à gré) serait d’enlever 230.000 milliards de risques… du système financier ». Cela ne signifierait pas une abolition de 230.000 milliards de dettes mais une abolition de 230.000 milliards de risques. Je vais, pour clore cette note de bas de page, faire la remarque stupide suivante. Au cours du siècle dernier, le capitalisme a connu deux grandes guerres. Au cours de ces guerres, il a momentanément « nettoyé » les suraccumulations de capitaux qui pesaient sur son fonctionnement. Aujourd’hui, les économies capitalistes sont dans une situation de crise énorme. Elles ne vont pas se faire la guerre. Elles vont hésiter. Elles vont écrabouiller quelques Kadhafi. Elles vont tuer des Irakiens, des Afghans ou des Syriens. Elles vont promouvoir des islamistes au rang de « démocrates sincères ». Mais elles ne vont pas se faire la guerre. On peut penser par ailleurs que l’inflation, compte tenu de la concurrence mondiale sera contenue et insuffisante à dévaloriser les dettes. Par conséquent, la dévalorisation de l’excès de capital doit ou devra résulter d’une intervention politique volontaire. Dévaloriser massivement le capital revient à supprimer massivement des créances et donc massivement des dettes. C’est un peu ce que suggère P.G. Robert, même si ce n’est pas tout à fait ça.

[3Je n’aborde pas ici la question de savoir s’il faut, ou non, sortir de l’Europe actuelle. Je crois que cette Europe est à peu près complètement pourrie. Or les socialistes français, qui ont fait semblant d’esquisser, dans leur programme de 2011, le soupçon d’un petit semblant de critique de leur responsabilité dans les pratiques et la configuration des institutions européennes actuelles, sont incapables, dans l’état actuel du rapport des forces, de conduire avec fermeté une critique socialiste de l’Europe. Ce sont, au plan européen, des chrétiens démocrates, c’est-à-dire des gens totalement dépendants de l’idéologie des grands possédants. L’Europe doit être reconstruite. Mais il faut s’en donner les moyens politiques. Je suis personnellement favorable à ce que l’on mette en place, en France, une stratégie de rupture avec l’Europe actuelle, car le réaménagement social ou socialisant de l’Europe ne se produira pas. Cela étant dit, les forces productives ont atteint un degré de développement qui appelle, je crois, une construction européenne, une autre construction de l’Europe. Une stratégie de rupture avec l’Europe doit être accompagnée d’un projet européen, socialiste, qui aille au-delà des slogans sur l’Europe des peuples contre l’Europe du Capital. Réfléchir à ce que pourrait être l’Europe pour les travailleurs salariés de PSA paraît être l’un des moyens de réfléchir concrètement à l’avenir européen.

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    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

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