Grèce : après les élections
Un « gouvernement de gauche » n’est qu’un « radeau de sauvetage qui prend l’eau » pour ceux qui souffrent Déclaration du parti communiste grec

, par  communistes , popularité : 2%

Le responsable de Syriza, Alexis Tsipras, qui a reçu le 8 mai le mandat exploratoire de la part du président de la République de former un gouvernement et a noué des contacts avec les divers chefs de parti, a recours à des combines tactiques et des effets de manche qui font la une des médias.

Le responsable de Syriza a contacté la secrétaire-générale du KKE, Aleka Papariga, par téléphone et a demandé de la rencontrer dans le cadre des contacts qu’il prenait avec les divers dirigeants de parti concernant la formation d’un gouvernement. Aleka Papariga a répondu qu’il n’y avait pas matière à discuter autour d’une telle rencontre.

Dans son communiqué, Alexis Tsirpas a réaffirmé sa proposition d’un «  gouvernement de gauche » avec comme objectif « la redistribution du fardeau fiscal, le traitement des questions fiscales en terme de justice sociale, la reconstruction productive du pays et une planification écologique du développement ».

Les conditions minimales fixées par SYNASPISMOS-Syriza pour coopérer sont :

« La nécessité d’une annulation immédiate de la mise en œuvre des mesures du mémorandum et en particulier ces lois ignominieuses visant à réduire encore plus les salaires et les retraites.

L’annulation des lois qui abolissent les droits fondamentaux des travailleurs, en particulier la loi qui fixe qu’après le 15 mai, ce sera la fin de l’extension des conventions collectives existantes, et la fin des conventions collectives elles-mêmes.

La mise en avant de changements immédiats dans le système politique allant dans le sens d’un approfondissement de la démocratie et de la justice sociale, en premier lieu en changeant la loi électorale, en introduisant la proportionnelle intégrale, ainsi que l’abolition de la loi concernant les responsabilités des ministres.

Le contrôle public du système bancaire, qui aujourd’hui, malgré le fait qu’il ait reçu près de 200 milliards d’euros en liquidités et en garanties provenant de fonds publics, reste entre les mains des dirigeants qui l’ont mis en faillite. Nous exigeons que le rapport Black Rock soit publié immédiatement. Les banques doivent devenir des instruments pour le développement de l’économie et le renforcement des petites et moyennes entreprises.

La création d’une Commission d’audit pour explorer la partie odieuse de la dette publique, un moratoire sur son remboursement et la recherche d’une solution Européenne juste et viable  ».

Dans son communiqué, le bureau de presse du KKE commente ainsi les déclarations d’Alexis Tsipras :

Dans sa déclaration d’aujourd’hui, A.Tsipras a usé du mandat qu’il a reçu pour venir appuyer sa prochaine campagne électorale, en réalisant des déclarations partielles qui ont tout l’aspect d’une déclaration de campagne pré-électorale s’adressant aux plus désespérés des électeurs afin de les fourvoyer et de récupérer leurs voix.

En dépit du fait fondamental qu’un gouvernement doit traiter plus de 4 ou 5 questions – il doit traiter en fait toutes les questions – A.Tsipras est passé outre cette réalité comme si elle n’existait pas. Le KKE met en avant les éléments suivants :

Le mémorandum et l’accord de prêt ne vont pas être abolis par les propositions de A.Tsipras. En dépit de cela, il a présenté certaines propositions, comme autant de sorties de crises favorables au peuple, qui passent sous silence l’offensive anti-populaire généralisée des monopoles et de leurs partis, les engagements pris par tous les Etats-membres de l’UE, telle la « stratégie Europe 2020 », des politiques comprises dans le mémorandum et l’accord de prêt.

Les propositions de A.Tsipras affirment clairement que les travailleurs seront appelés à payer de nouveau une grande partie de la dette dont ils ne sont pas responsables, tandis que le peuple a besoin de l’annulation de la dette. Dans le même temps, ces propositions ouvrent la voie aux privatisations et à la mise en place de nouvelles mesures anti-ouvrières par les capitalistes (salaires à 400 euros, de rapports de travail flexibles etc.). Elles laissent intacts tous les changements réactionnaires réalisés dans l’éducation, la sécurité sociale et la santé.

Les déclarations concernant le contrôle public des banques dans les intérêts des PME sont une duperie délibérée, puisqu’elles les condamnent à contracter de nouveaux prêts dans les conditions actuelles d’étouffement et d’encerclement par les monopoles.

Les affirmations d’A.Tsipras concernant la « reconstruction productive avec une sensibilité pour les questions écologiques » sont liées à la même voie de développement qui a déjà mené à la crise profonde et à la faillite du peuple, tandis qu’elles ignorent la Politique agricole commune (PAC) et ses conséquences pour les pauvres paysans.

Le silence sur les engagements permanents des traités signés par les gouvernements Grec dans le cadre de l’OTAN et des plans impérialistes pour intervenir en Méditerranée orientale, est extrêmement caractéristique de la soumission de SYNAPSISMOS/Syriza à la classe dirigeante et à ses alliés internationaux. Un tel gouvernement ne fera que compliquer et aggraver les problèmes du peuple.

Il faut que le peuple se détache de ceux qui continuent à les appeler à suivre la « voie à sens unique » cauchemardesque de l’UE, qu’ils adoptent une façade pro ou anti mémorandum.

La bataille se jouera avant tout en Grèce, et pas uniquement au sein de l’UE. De plus, le fameux « vent Européen du changement » qu’Hollande serait censé apporter, n’est pas lié au mouvement des peuples mais à la lutte des monopoles dans chaque pays pour la domination.

09.05.2012

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