Un spectre hante l’Europe : le communisme, dit le Manifeste. Dans son appel à manifester, le Front de Gauche du Chablais, un spectre hante cette organisation : le mot « communiste » et le mot « PCF ». Dans cet appel, le mot communisme a disparu. Le grand capital aime. Communiste, c’est synonyme de lutte des classes, nationalisations, appropriation collective. Avec Gauche, on peut envisager n’importe quoi ; on l’a vu avec Mitterrand.

Néanmoins, quand on parle « Front de Gauche », on ne peut passer sous silence l’appartenance politique des participants, en toutes circonstances, et présentement pour JL Gibelin et Pierre Laurent. Et d’un autre parti, le cas échéant : JL Gibelin est PCF, P.Laurent est PCF. Mélanchon présente ce dernier comme président du PGE, mais pas comme celui du PCF.

Le scénario se déroule comme prévu. Il s’agit bien d’un effacement – accéléré – du Parti Communiste Français. Comme en Espagne avec Izquierda Unida et en Allemagne, avec Die Linke. Pour quels résultats ? Pratiquement rien. Ou si peu.

L’attitude du Chablais est conforme à la tactique fomentée par MG. Buffet, les frères Laurent et JL Mélenchon depuis trois ou quatre ans. MGB a déclaré devant les étudiants de Lyon : le communisme a échoué. Donc pour elle, le goulag, c’était du communisme (reportage relevé dans l’Huma). A l’Assemblée, elle a partagé l’attribution financière en 3 parts égales : 1/3 pour 18 PCF, 1/3 pour 4 Verts, 1/3 pour les outre-marins. Curieuse arithmétique !

Le Programme partagé est suffisamment vague pour se réduire ensuite au strict minimum ; il constitue un minimum syndical, bien inférieur au programme commun de la gauche de 1972 et aux propositions de Mitterrand. Il faut le scandale du dernier résultat de Total pour conclure à la nécessité d’une nationalisation. S’il faut attendre les résultats des entreprises du CAC 40 et autres, pour en décréter la nationalisation, on va continuer à

POSER DES RUSTINES, alors qu’il FAUT CHANGER LA ROUE !

A Villeurbanne, on a entendu du syndicalisme, l’attaque contre le Code du Travail, l’importance de la loi, de la nécessité d’augmenter les salaires, du sociétal à propos des droits des Femmes, mais pas de grandes avancées de civilisation, ce que nous ont apporté les penseurs du 19ème siècle : l’abolition du travail salarié, l’administration des choses remplaçant le gouvernement des gens, etc… Et pour aujourd’hui, une appropriation collective de la totalité des grandes entreprises (pour commencer).

A Thonon : cette manifestation est nécessaire et bienvenue.
A Annecy, une pétition est en cours pour donner le nom d’Ambroise Croizat au nouveau siège de la Sécurité Sociale : http://www.petitionpublique.fr/?pi=Croizat.

Croizat, il était communiste, pas Front de Gauche ; existe-t-il une hésitation à signer pour certain-e-s ? Il a créé les Comités d’Entreprises et de multiples avancées, qui se retrouvent partiellement dans le Programme Partagé. Il avait de l’avance ! Avec Marcel Paul, il a imposé l’égalité des salaires entre Femmes et Hommes.

L’affluence dans les meetings atteste d’un besoin énorme de la population pour construire une autre société ; le candidat du FDG est le seul (médiatisé) qui aborde les vrais problèmes. On ne peut que regretter l’absence d’un candidat communiste. Qui aurait dit beaucoup plus de choses essentielles et plus radicales, marxistes. Et de façon calme et posée, sans polluer l’écoute avec une technique de one-man-show. « Ni Dieu, ni César, ni Tribun » dit le texte de l’Internationale !

L’attitude consistant à faire disparaître les PC d’Europe occidentale rejoint les attaques dans les pays de l’Est, avec la bénédiction de Bruxelles et Strasbourg, qui ont élaboré un texte mettant un trait d’union entre communisme et nazisme (oubliant les 25 millions de morts soviétiques qui ont permis de nous libérer du nazisme). La répression est incessante en Pologne, en ex Tchécoslovaquie, en Hongrie. Et d’autres et maintenant en Italie.

Une pétition est à signer contre cette répression anticommuniste au nom des Amis d’E.Gierek : Non à la chasse aux sorcières en Pologne et en Europe.

Noël Collet, février 2012