Le rêve qui nous maintient plutôt que nous le maintenons - commentairesLe rêve qui nous maintient plutôt que nous le maintenons2011-03-27T11:09:14Zhttp://lepcf.fr/Nouvel-articlele-reve-qui-nous#comment1432011-03-27T11:09:14Z<p>Elections cantonales, quelques réflexions que je livre aux débats</p>
<p>de : Bernard Trannoy <br class="autobr">
mercredi 23 mars 2011 (20h45)<br class="autobr">
<span class="caps">PCF</span> Bassin d'Arcachon</p>
<p>Analyse du vote <span class="caps">FN</span> et de l'abstention.<br class="autobr">
Deux type d'analyses sont possibles qui débouchent sur deux positions politiques différentes et de fait provoquent l'apparition de comportements différents voir opposés entre militants et électeurs communistes, mais pas seulement, cela va bien au-delà.</p>
<p>Première lecture possible :<br class="autobr">
Le développement de l'abstention et du vote <span class="caps">FN</span> est la conséquence de la politique de casse sociale menée par Sarkosy et l'<span class="caps">UMP</span> – Lecture confortable car elle nous absout de nos propres responsabilités et carences. C'<span class="caps">EST</span> <span class="caps">LA</span> <span class="caps">FAUTE</span> <span class="caps">DE</span> L'<span class="caps">AUTRE</span>. Cela déclenche, et c'est compréhensible, le bon vieux réflexe républicain</p>
<p>Deuxième lecture possible :<br class="autobr">
Cette abstention et le vote <span class="caps">FN</span> n'est que le reflet de l'état d'abandon dans lequel la <span class="caps">GAUCHE</span> dans son ensemble, à laissé le monde du travail. Et cela y compris de la part de la direction du <span class="caps">PCF</span> qui va jusqu'à confier la direction des opérations à un populiste. Et là un champ de réflexion devrait s'ouvrir, ce qui, confort supplémentaire n'est pas nécessaire dans la première lecture.</p>
<p>En un mot c'est : Que n'avons-nous pas fait<small class="fine d-inline"> </small>? Et là, le réflexe ci-dessus indiqué, n'est plus du tout évident. De quel projet ou visée sommes-nous porteur<small class="fine d-inline"> </small>? Voulons-nous porter des coups au capitalisme<small class="fine d-inline"> </small>? Et pourtant dans la crise que nous traversons 70% des français considèrent que le capitalisme est responsable<small class="fine d-inline"> </small>?? (Ou est la cohérence<small class="fine d-inline"> </small>???) Et en face des politiques qui <span class="caps">NE</span> <span class="caps">VEULENT</span> <span class="caps">PAS</span> <span class="caps">REPONDRE</span> A <span class="caps">CETTE</span> <span class="caps">ATTENTE</span>, y compris à gauche. Et là de toute évidence, nous rencontrons des fortes réticences dans ce cas à voter pour les candidats du <span class="caps">PS</span>.</p>
<p>Ces deux lectures sont bien éminemment respectables et doivent être respectées.</p>
<p>Conséquence de cette deuxième lecture :<br class="autobr">
La préoccupation fondamentale qui traverse nos concitoyens n'est donc pas dans la cuisine électorale, la combine (nauséabonde) des états-majors plus soucieux des fauteuils que des préoccupations citoyennes. En fait, le front de gauche est à cent lieues de leurs préoccupations, de leurs attentes. (Sinon ils auraient votés en masse Front de Gauche, ce qui est loin d'être le cas). Ce qu'ils voudraient entendre, c'est, comment sortir des précarités galopantes dans laquelle s'enfonce chaque jour toujours plus de nos concitoyens<small class="fine d-inline"> </small>? Quelles garanties d'accès ont-ils pour le droit au travail, le droit au logement, le droit à l'énergie, le droit à l'eau, le droit au déplacement, le droit à l'éducation, le droit à la santé (des gens meurent aujourd'hui, en France, parce que l'accès à la santé n'est plus fonction de la carte vitale, mais bien plutôt de la carte Visa (Gold si possible). La <span class="caps">GAUCHE</span> prend-t-elle en charge ces attentes<small class="fine d-inline"> </small>?<br class="autobr">
La réponse malheureusement, aujourd'hui, est de toute évidence. <span class="caps">NON</span></p>
<p>Nos «<small class="fine d-inline"> </small>camarades<small class="fine d-inline"> </small>» du <span class="caps">PS</span> veulent-ils répondre à ces attentes<small class="fine d-inline"> </small>? Pour aujourd'hui c'est, il nous faut bien en prendre acte, visiblement, <span class="caps">NON</span>.</p>
<p>Faute de volonté d'affronter la nomenklatura du <span class="caps">CAC</span> 40 et de l'économie «<small class="fine d-inline"> </small><span class="caps">CASINO</span><small class="fine d-inline"> </small>», nos «<small class="fine d-inline"> </small>camarades<small class="fine d-inline"> </small>» vont se retrouver en capacité, non seulement de ne pas faire mieux que <span class="caps">SARKO</span>. Mais peut-être sous la contrainte de faire pire. (Loin des procès d'intention, il suffit d'examiner les politiques menées sous la férule du <span class="caps">FMI</span> de Strauss-Kahn par les <span class="caps">PS</span> Espagnol, grecque, portugais.</p>
<p>Mais d'ici 2012 le <span class="caps">PS</span> peut encore réfléchir, infléchir<small class="fine d-inline"> </small>??. Sinon il est, de fait, condamné à taper sur la tête de ceux qui commettraient la maladresse de voter pour lui.</p>
<p>L'enjeu c'est, quelle société voulons-nous<small class="fine d-inline"> </small>? Qu'est-ce que le vivre ensemble<small class="fine d-inline"> </small>?<br class="autobr">
En fait, peut-être sommes-nous à un tournant dans l'histoire, saurons-nous négocier intelligemment le virage<small class="fine d-inline"> </small>?<br class="autobr">
La mondialisation parlons-en. N'est en fait que le marché unique de la force de travail. Dans ce marché les salariés sont mis en concurrence <span class="caps">LES</span> <span class="caps">UNS</span> <span class="caps">CONTRE</span> <span class="caps">LES</span> <span class="caps">AUTRES</span>. Et à ce jeu ils finissent toujours par porter les armes les uns contre les autres. A la concurrence libre et non faussée, faisons le choix de l'entre-aide et des coopérations.</p>
<p>Troisième remarque :</p>
<p>Faire de la politique autrement : La trouille des appareils.<br class="autobr">
Certes, faire en sorte que les décisions soient prises au plus près, avec ceux, avec qui les choses se construisent n'est pas de tout repos. Oui, mais dans ce cas, les nomenklaturas n'acceptent pas que les décisions leurs échappent. Les foudres s'abattent alors sur vous. Mais bon peu importe.</p>
<p>Je comprends tout à fait la position de Lionel Cholon (Canton de Cadillac, Gironde), même si je ne partage pas tout à fait la démarche, mais peu importe. Il a, de faite, l'obligation morale de porter la décision collective. (Décision de se maintenir au deuxième tour, face au candidat <span class="caps">PS</span><small class="fine d-inline"> </small>!!) C'est une question éthique de première importance. C'est être fidèle à la parole donnée, cela mérite respect, et c'est si rare. Mais l'éthique était-elle encore une valeur si partagée que cela<small class="fine d-inline"> </small>?? - Nous avons là la démonstration du carcan que constitue le Front de Gauche qui de fait, ferme plutôt qu'il ouvre.</p>
<p>Quand à ce qui se passe sur le canton d'Audenge, nous avons là, grandeur nature, les conséquences de la guerre des chefs en Gironde. Les lieutenants de Rousset emmenés par Deluga contre les soldats de Madrelle. Devons-nous trancher ce débat<small class="fine d-inline"> </small>??????<br class="autobr">
En fait nous sommes placés en permanence par le <span class="caps">PS</span> et/ou l'<span class="caps">UMP</span> devant un chantage stérilisant pour la démocratie. C'est moi ou <span class="caps">MARTINE</span>. Discours réducteur s'il en fut, véritable entorse à la démocratie. Cela pour gouverner en ne faisant qu'à un appel continuel à la trouille.</p>
<p>Nous n'avons d'autres choix, pour nous, que de rétablir les fondements de l'acte démocratique. Surtout s'abstenir d'une démarche du «<small class="fine d-inline"> </small><span class="caps">JE</span> <span class="caps">VOTE</span> <span class="caps">CONTRE</span><small class="fine d-inline"> </small>», c'est totalement stérile. Mais bien de voter <span class="caps">POUR</span> des engagements prenant en compte vos, nos attentes individuelles et collectives. Et pour cela, nous devons veiller à ce que les engagements pris soient tenus. Les élus devant rester en permanence sous le contrôle des citoyens.</p>
<p>Cela passe largement par la nécessite pour le monde du travail de s'organiser, de penser collectivement au travers l'échange, du faire ensemble, et d'agir d'une manière collective, dans l'écoute de l'autre. Le «<small class="fine d-inline"> </small>j'ai besoin de personne est pour ceux d'en bas mortifère<small class="fine d-inline"> </small>» si ceux d'en bas oubli qu'ils appartiennent a une classe sociale. Ceux d'en haut, eux ne l'on jamais, mais jamais perdu de vue. Ceux là, pensent et agissent ensemble.</p>
<p>Nous devons prendre acte (principe de réalité) que dans ces situations, la pluralité est la règle que porte les citoyens.<br class="autobr">
Le temps est révolu où peut donner à l'emporte-pièce, des consignes comme autant d'obligation à faire<small class="fine d-inline"> </small>?</p>
<p>Alors pourquoi donner des «<small class="fine d-inline"> </small>Consignes<small class="fine d-inline"> </small>» qui de toute façon ne seront pas respectées. Et dire aux autres ce que l'on ne fera peut-être pas nous même<small class="fine d-inline"> </small>?? N'a-t-on pas un devoir de vérité<small class="fine d-inline"> </small>?</p>
<p>Un jeune électeur (34 ans) m'a balancé : "J'en ai marre que l'on face appel à mon vote en me mettant un couteau sous la gorge"</p>
<p>«<small class="fine d-inline"> </small>Ceux qui pensent arrêter leur regard sur l'horizon et se bornent à regarder ce qu'on voit, ceux qui revendiquent le pragmatisme et de faire seulement avec ce qu'on a, n'ont aucune chance de changer le monde... L'utopie, c'est ce qu'il y a au delà de l'horizon<small class="fine d-inline"> </small>»<br class="autobr">
Henri Lefebvre</p>
<p>«<small class="fine d-inline"> </small>L'universel, c'est le local moins les murs. On n'accède pas à l'universel en détruisant le local, en délocalisant, c'est en abattant les <br class="autobr">
murs qui séparent les cultures locales<small class="fine d-inline"> </small>».</p>
<p>«<small class="fine d-inline"> </small>Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin des devoirs qu'ils dédaignent d'accomplir autour d'eux. Tel philosophe se flatte d'aimer les Tartares pour se dispenser d'aimer ses voisins<small class="fine d-inline"> </small>»</p>
<p>De : Bernard Trannoy<br class="autobr">
mercredi 23 mars 2011</p>
<p>En complément l'article de Sud-Ouest 21/03/2011</p>
<p>Analyse pertinentes de Sud-Ouest des élections cantonales</p>
<p>Analyse qu'aurait dû produire la direction fédérale du <span class="caps">PCF</span> de Gironde, mais pas seulement elle. Cette direction se cantonne dans une analyse en<small class="fine d-inline"> </small>%. Analyse qui a pour eux l'avantage de valoriser la stratégie FdG. L'analyse en nombre de voix tempère largement cet aveuglement. Montre que l'apport des "Partenaires" est en fait quasi nul. Cette stratégie éloigne de nous un électorat traditionnel communiste qui n'y trouve pas son compte.</p>
<p>Sud-Ouest Sur les 21 millions de Français appelés à voter dimanche, 12 millions sont restés chez eux.<br class="autobr">
Cette abstention fausse considérablement le résultat.<br class="autobr">
Regardons les partis un par un et comparons ce qui est comparable, c'est-à-dire les résultats dans les mêmes cantons entre 2004 et 2011.<br class="autobr">
L'<span class="caps">UMP</span> ne rassemble que 1,5 million de voix (sur 21 millions d'inscrits<small class="fine d-inline"> </small>!), soit un million d'électeurs de moins qu'en 2004. La chute de ses alliés se situe dans les mêmes proportions. C'est un revers cinglant qui confirme le rejet de la majorité. Personne ne le conteste.<br class="autobr">
Mais dire que le <span class="caps">PS</span> a gagné ces cantonales est une affirmation un peu trompeuse. En sept ans, le <span class="caps">PS</span> est passé de 3,2 millions de voix à 2,3 millions. Soit une perte de 900 000 suffrages. Même s'il progresse en pourcentage, ce chiffre absolu démontre qu'il n'y a pas (encore<small class="fine d-inline"> </small>?) d'adhésion au <span class="caps">PS</span>.</p>
<p>Alors, qui gagne<small class="fine d-inline"> </small>? Le <span class="caps">FN</span><small class="fine d-inline"> </small>? Et bien, contre toute attente et contrairement au cocorico de Marine Le Pen, il a perdu, sur la même période, près de 100 000 électeurs, même s'il progresse en pourcentage. Petit correctif concernant le <span class="caps">FN</span> : il n'était pas présent dans tous les cantons et là où il l'était, ses scores moyens sont plutôt autour de 18-19%.</p>
<p>Le Front de Gauche<small class="fine d-inline"> </small>? Ensemble, quoi qu'en dise Jean-Luc Mélenchon, ses composantes font moins que les seuls communistes en 2004.</p>
<p>Les écologistes<small class="fine d-inline"> </small>? Oui, on peut dire qu'eux progressent : les Verts totalisaient 500 000 voix en 2008<small class="fine d-inline"> </small>; Europe écologie atteint 750 000 suffrages cette fois-ci. Grâce, il faut quand même le dire, à un coup de main du <span class="caps">PS</span> qui lui a fait cadeau de quelques dizaines de cantons.</p>
<p>Conclusions : progresser en pourcentage ne signifie pas que l'on se renforce dans l'opinion. Et avant de protester contre l'émergence de forces qui nous déplaisent, la première chose à faire est de s'en prendre à soi-même et d'aller voter. Car c'est gros comme une vache dans un couloir : les gagnants de dimanche ne doivent leur victoire qu'à l'abstention. Ce qui signifie a contrario que tout espoir n'est pas perdu, pourvu que l'on se rendre aux urnes la prochaine fois.</p>