Le FN ou le CNR et la sortie du capitalisme - commentaires Le <span class="caps">FN</span> ou le <span class="caps">CNR</span> et la sortie du capitalisme 2013-07-22T13:41:29Z http://lepcf.fr/Le-FN-ou-le-CNR-et-la-sortie-du#comment1016 2013-07-22T13:41:29Z <p>En ce qui concerne l'alliance avec les <span class="caps">SR</span> de gauche, après avoir, dans un premier temps, «<small class="fine d-inline"> </small>par les attaches qu'elle possédait dans les campagnes russes, aidé puissamment la révolution à conquérir la sympathie des paysans [...] C'est la gauche socialiste révolutionnaire qui a organisé l'assassinat du comte Mirbach, ambassadeur d'Allemagne en Russie après la paix de Brest-Litovsk<small class="fine d-inline"> </small>» (Albert Treint, «<small class="fine d-inline"> </small>Le Socialisme Révolutionnaire contre-révolutionnaire<small class="fine d-inline"> </small>», <i>Bulletin communiste</i> n° 19 (troisième année), 4 mai 1922).<br class="autobr"> Ma référence à Treint date d'une époque qui n'avait pas encore vu celui-ci passer à la <span class="caps">SFIO</span>, après avoir appelé à «<small class="fine d-inline"> </small>plumer la volaille socialiste<small class="fine d-inline"> </small>».<br class="autobr"> En ce qui concerne le capitalisme d'Etat - c'est ainsi que Treint qualifiait l'<span class="caps">URSS</span> - «<small class="fine d-inline"> </small>La <span class="caps">NEP</span> était une retraite, Lénine ne songeait pas à le nier, mais c'était une retraite qui amenait la Russie dans la voie où elle s'était engagée délibérément, si la guerre civile ne l'avait pas contrainte de se résigner aux mesures diverses qui constituèrent ce qu'on appela<small class="fine d-inline"> </small>»communisme de guerre«<small class="fine d-inline"> </small>(Alfred Rosmer,<small class="fine d-inline"> </small>»Moscou sous Lénine 1921«<small class="fine d-inline"> </small>, <span class="caps">III</span>,<small class="fine d-inline"> </small>»Lénine expose la <span class="caps">NEP</span> au <span class="caps">III</span><sup class="typo_exposants">e</sup> Congrès de l'<span class="caps">IC</span>", éd. Pierre Horay, 1953).<br class="autobr"> Vous allez dire que je ne cite que des éléments antiparti, d'autant que Rosmer avait été exclu dès 1924.<br class="autobr"> S'il entendait qualifier de «<small class="fine d-inline"> </small>Jacobin de droite<small class="fine d-inline"> </small>» un proche - avant guerre - de l'Action française comme Bénouville, Jean Moulin s'en retournerait dans sa tombe.<br class="autobr"> Quant à Georges Mandel - c'est lui que Churchill attendait à Londres - et Jean Zay, après l'affaire du Massilia, c'est la branche collaborationniste du réseau, en la personne de Mansuy et de Develle, qui a été chargée de les supprimer.<br class="autobr"> Moi, j'ai dit fasciste, comme c'est fâcheux.<br class="autobr"> <span class="caps">OB</span></p> Le <span class="caps">FN</span> ou le <span class="caps">CNR</span> et la sortie du capitalisme 2013-07-19T22:12:05Z http://lepcf.fr/Le-FN-ou-le-CNR-et-la-sortie-du#comment1013 2013-07-19T22:12:05Z <p>En effet chacun peut y lire :<br class="autobr"> <i>«<small class="fine d-inline"> </small>… La question est : comment doivent se positionner les progressistes devant ce phénomène<small class="fine d-inline"> </small>? Est-il possible de travailler avec ce «<small class="fine d-inline"> </small>néo-<span class="caps">FN</span><small class="fine d-inline"> </small>» et en faire une «<small class="fine d-inline"> </small>force pour le bien<small class="fine d-inline"> </small>»<small class="fine d-inline"> </small>? J'entends d'ici les cris d'effroi… pourtant, pour les communistes de 1943 l'alliance avec un général «<small class="fine d-inline"> </small>à titre provisoire<small class="fine d-inline"> </small>» maurrassien entouré de réactionnaires catholiques – certains passablement antisémites - et violemment anticommunistes a du aussi sembler contre nature. Devant les dangers qui nous menacent aujourd'hui, n'y a-t-il pas là l'amorce possible d'un nouveau <span class="caps">CNR</span><small class="fine d-inline"> </small>?<br class="autobr"> Le rêve du «<small class="fine d-inline"> </small>parti creuset<small class="fine d-inline"> </small>» n'est peut-être pas là où l'on croit…<br class="autobr"> Descartes<small class="fine d-inline"> </small>»</i><br class="autobr"> Tout cela est parfaitement clair : d'après Descartes il faut aller là où votent les électeurs populaires. S'ils votent <span class="caps">FN</span> il faut prendre sa carte au <span class="caps">FN</span>.<br class="autobr"> Si les chômeurs allemands étaient dans les <span class="caps">SA</span> il fallait adhérer aux <span class="caps">SA</span>.<br class="autobr"> Descartes nous prend pour des jambons.</p> Le <span class="caps">FN</span> ou le <span class="caps">CNR</span> et la sortie du capitalisme 2013-07-19T13:00:53Z http://lepcf.fr/Le-FN-ou-le-CNR-et-la-sortie-du#comment1012 2013-07-19T13:00:53Z <p><i>Le plus sûr des moyens pour y parvenir, ne devrait-il pas être celui de la reconstruction d'un véritable parti communiste, d'un parti communiste qui ne se donnerait pas pour seul horizon celui d'un programme limité dans son application aux cadres construits par le capitalisme, mais qui en permette la sortie <small class="fine d-inline"> </small>?</i></p> <p>Vous y croyez vraiment<small class="fine d-inline"> </small>? Pensez-vous vraiment qu'à court et moyen terme il y a la possibilité de reconstruire un «<small class="fine d-inline"> </small>véritable parti communiste<small class="fine d-inline"> </small>» en mesure de représenter politiquement les couches populaires<small class="fine d-inline"> </small>?<br class="autobr"> Mon papier, que vous qualifiez un peu vite de «<small class="fine d-inline"> </small>fasciste<small class="fine d-inline"> </small>» et autres adjectifs pris dans la panoplie du terrorisme intellectuel, ne fait que poser une question : dans la situation politique actuelle marquée par l'incapacité totale de la gauche, qu'elle soit «<small class="fine d-inline"> </small>sociale-libérale<small class="fine d-inline"> </small>» ou «<small class="fine d-inline"> </small>radicale<small class="fine d-inline"> </small>», à prendre en considération les intérêts de l'électorat populaire et par conséquent un glissement de l'électorat populaire vers le Front National, quelle doit être la position des progressistes - et pas seulement des communistes - envers ce parti<small class="fine d-inline"> </small>? C'est une question qui n'a, en elle même, rien de «<small class="fine d-inline"> </small>fasciste<small class="fine d-inline"> </small>». Et ce n'est pas ma faute si une réponse semble s'imposer plutôt qu'une autre.</p> <p>Contrairement à vous, je ne crois pas que l'avenir soit dans la politique groupusculaire, celle qui consiste à attendre patiemment que la situation permette aux «<small class="fine d-inline"> </small>purs<small class="fine d-inline"> </small>» d'arriver au pouvoir tout seuls pour appliquer toute leur politique, et rien que leur politique. Dans une société complexe, cela ne se passe jamais comme ça. Au mieux, on arrive à former des alliances qui permettent d'arriver au pouvoir pour appliquer des programmes de compromis. Et encore, en tenant compte des réalités lorsque celles-ci contredisent l'idéologie. Lénine n'a pas agi autrement : il a recherché l'alliance avec les social-révolutionnaires en 1917 et est revenu sur les mesures les plus révolutionnaires pour rétablir un capitalisme d'Etat avec la <span class="caps">NEP</span>. Et si Lénine l'a fait, pourquoi pas nous<small class="fine d-inline"> </small>?</p> <p>Un «<small class="fine d-inline"> </small>véritable parti communiste<small class="fine d-inline"> </small>» ne peut se contenter de proposer un un «<small class="fine d-inline"> </small>horizon<small class="fine d-inline"> </small>» lointain. Il lui faut aussi, pour conquérir la confiance des masses, proposer des choses à faire ici et maintenant, «<small class="fine d-inline"> </small>dans les cadres imposés par le capitalisme<small class="fine d-inline"> </small>». Si le <span class="caps">PCF</span> est devenu en 1945 un grand parti populaire, c'est parce qu'il a su faire cette synthèse entre une vision eschatologique du socialisme et une politique réaliste d'alliance plus ou moins assumée avec les jacobins de droite. Il n'y a pas de «<small class="fine d-inline"> </small>véritable parti communiste<small class="fine d-inline"> </small>» sans une «<small class="fine d-inline"> </small>véritable<small class="fine d-inline"> </small>» analyse du réel. Penser qu'on peut se contenter de slogans, de qualifier de «<small class="fine d-inline"> </small>fasciste<small class="fine d-inline"> </small>» tout ce qui bouge ou pose des questions gênantes me paraît une illusion dangereuse.</p> <p>Pour ceux que l'article commenté intéresse, vous le trouverez <a href="http://descartes.over-blog.fr/villeneuve-sur-lot-panorama-apr%C3%A8s-la-bataille" class="spip_out" rel='nofollow external'>ici</a>.</p> Le <span class="caps">FN</span> ou le <span class="caps">CNR</span> et la sortie du capitalisme 2013-07-19T12:35:52Z http://lepcf.fr/Le-FN-ou-le-CNR-et-la-sortie-du#comment1011 2013-07-19T12:35:52Z <p>Contrairement à Hsuan, je ne pense pas que le <span class="caps">PCF</span> «<small class="fine d-inline"> </small>ait dû rendre les armes devant un ennemi de classe militairement supérieur. Car sinon rien ne l'empêchait de prendre le pouvoir et d'instaurer en France une Démocratie Populaire<small class="fine d-inline"> </small>».<br class="autobr"> C'est sans doute parce que ma position est que Mao Tsé-toung avait raison contre la ligne de Lin Piao au <span class="caps">IX</span><sup class="typo_exposants">e</sup> Congrès (1969), et contre celle de Chou En-lai au X<sup class="typo_exposants">e</sup> Congrès (1973) du Parti communiste chinois (<span class="caps">PCC</span>).<br class="autobr"> Par contre, je lis dans le «<small class="fine d-inline"> </small>Compte rendu de la rencontre entre le Camarade <span class="caps">J.V.</span> Staline et le secrétaire du <span class="caps">C.C.</span> du Parti communiste français, Thorez<small class="fine d-inline"> </small>», le 18 novembre 1947 :<br class="autobr"> «<small class="fine d-inline"> </small>Le Camarade Staline dit qu'il faut disposer d'armements et d'une organisation pour ne pas se retrouver désarmé devant l'ennemi. Les communistes peuvent être attaqués et alors il faudra répondre. Des situations diverses peuvent apparaître. Le Camarade Staline dit que nous, nous avons des armes et que nous pouvons en fournir si nécessaire<small class="fine d-inline"> </small>» (<i>Communisme</i>, n° 45-46, 1996, pp. 35-54).<br class="autobr"> Si le <span class="caps">CC</span> du <span class="caps">PCF</span> a ordonné de rendre les armes, c'est donc en s'affranchissant de suivre le conseil à lui donné par le praesidium du Kominform.<br class="autobr"> A propos de la provocation vainement montée contre la camarade Annie Lacroix-Riz par «<small class="fine d-inline"> </small>des antifascistes de Lille<small class="fine d-inline"> </small>» et non moins vainement relayée par «<small class="fine d-inline"> </small>l'<span class="caps">OCFR</span><small class="fine d-inline"> </small>», je pense comme toi, Gilbert, qu'une chose est de faire part - entre communistes - aux camarades du <span class="caps">PRCF</span> de sa désapprobation de leur ligne social-chauvine - qui a déjà mené le <span class="caps">PCMLF</span> à sa liquidation à partir de 1975 - une autre chose est d'attaquer publiquement une camarade devant les ennemis qui «<small class="fine d-inline"> </small>de nos chairs se repaissent<small class="fine d-inline"> </small>».<br class="autobr"> Amitiés communistes.<br class="autobr"> <span class="caps">OB</span></p> Le <span class="caps">FN</span> ou le <span class="caps">CNR</span> et la sortie du capitalisme 2013-07-17T22:16:16Z http://lepcf.fr/Le-FN-ou-le-CNR-et-la-sortie-du#comment1008 2013-07-17T22:16:16Z <p>Salut Gilbert, salut pam, salutations fraternelles à tous</p> <p>Je passe sur les accointances plus ou moins dissimulées des blogs souverainistes chauvins, godillots divers et fascistes à travers de nombreux sites «<small class="fine d-inline"> </small>républicains<small class="fine d-inline"> </small>», debout ou pas, et autres «<small class="fine d-inline"> </small>gaulois<small class="fine d-inline"> </small>», «<small class="fine d-inline"> </small>laïques<small class="fine d-inline"> </small>» et «<small class="fine d-inline"> </small>patriotiques<small class="fine d-inline"> </small>» à souhait, pour en rester au <span class="caps">CNR</span>. C'est à lui seul un vaste sujet. <br class="autobr"> Il ne faut pas en faire un fétiche ni un symbole disjoint de ses attaches historiques.</p> <p>Le <span class="caps">CNR</span> reflète le rapport des forces à cette époque, c'est-à-dire d'une part la victoire contre le nazisme et la popularité immense du parti communiste, mais aussi le fait qu'il ait dû rendre les armes devant un ennemi de classe militairement supérieur. Car sinon rien ne l'empêchait de prendre le pouvoir et d'instaurer en France une Démocratie Populaire.<br class="autobr"> A l'issue de la seconde guerre mondiale, ce rapport des forces doit être mesuré non seulement à l'aune de la lutte des classes dans notre pays mais aussi à l'échelle internationale en tenant compte de la Conférence dite de Yalta, et particulièrement des armées présentes en Europe et en France.<br class="autobr"> Le <span class="caps">CNR</span> constituait donc un <strong>compromis</strong> entre le Parti Communiste et les masses d'une part, les nationalistes bourgeois, De Gaulle et leurs alliés anglo-américains en France d'autre part.</p> <p>Ce compromis est resté jusqu'à ce jour un exemple historique de protection sociale que bien des peuples nous envient, mais qui dit compromis dit échange.<br class="autobr"> De même lors d'un conflit du travail, l'accord entre syndicat et patronat implique dans les cas favorables d'un côté la satisfaction de revendications et de l'autre l'arrêt de la grève, la reprise du travail et de l'exploitation capitaliste.</p> <p>Et ici échange de la protection sociale contre la révolution sociale évidemment, puisque le parti communiste renonçait temporairement à prendre le pouvoir et appelait le peuple à retrousser ses manches pour reconstruire le pays.<br class="autobr"> Il ne s'agit pas de porter un jugement sur l'opportunité ou l'avantage de ce compromis, encore moins de jeter l'opprobre sur ceux qui l'ont porté, mais simplement de mesurer ce qui le séparait alors de notre objectif final et Gilbert a entièrement raison de signaler le double aspect de ce programme en écrivant :<br class="autobr"> <i>«<small class="fine d-inline"> </small>…le <span class="caps">CNR</span> ne posait pas dans ses principes et ses orientations la sortie du capitalisme mais bien au contraire sa pérennisation par des réformes issues de rapports de force, pour le préserver de dispositions plus radicales dans les forces productives et leur contrôle démocratique par la population laborieuse…<small class="fine d-inline"> </small>»</i>.<br class="autobr"> <strong>Il s'agit effectivement d'un rapport dialectique, celui entre réforme et révolution, puisque l'une et l'autre se nient réciproquement. La réforme n'est pas l'antichambre de la révolution mais son antithèse, sa prévention et son évitement. A l'inverse la révolution nie toute forme de réformisme mais autorise toutes les réformes impossibles auparavant.</strong></p> <p>On lit dans le Manifeste :</p> <p>…<i>«<small class="fine d-inline"> </small>Parfois, les ouvriers triomphent<small class="fine d-inline"> </small>; mais c'est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l'union grandissante des travailleurs<small class="fine d-inline"> </small>»</i><br class="autobr"> […]<br class="autobr"> <i>Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la quantité des forces productives<br class="autobr"> Cela ne pourra naturellement se faire, au début, que par une violation despotique du droit de propriété et du régime bourgeois de production, c'est-à-dire par des mesures qui, économiquement, paraissent insuffisantes et insoutenables, mais qui, au cours du mouvement, se dépassent elles-mêmes et sont indispensables comme moyen de bouleverser le mode de production tout entier.<small class="fine d-inline"> </small>»</i>…<br class="autobr"> Une réforme ou un compromis ne peuvent pas constituer une quelconque <strong>transition</strong> au socialisme. C'est la prise du pouvoir, <i>de la suprématie politique</i>, qui constitue la seule transition possible au socialisme et qui ouvre la possibilité d'<i>arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat</i>, etc.</p> <p>Entrons un peu dans le détail :</p> <p>Hier et ni aujourd'hui, le programme du <span class="caps">CNR</span> ne constituait pas l'alpha et l'oméga du programme communiste mais visait à protéger les salariés soumis à la domination capitaliste :<br class="autobr"> <i>«<small class="fine d-inline"> </small>La sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu'en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. <strong>Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l'incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d'infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d'eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère. </strong><small class="fine d-inline"> </small>»</i> [exposé des motifs de l'ordonnance du 4 octobre 1945]</p> <p>Je passe rapidement sur le démantèlement accentué depuis les années 60, et qui nous rappelle encore une fois qu'un compromis est toujours remis en cause lorsque la bourgeoisie tient le manche, c'est-à-dire exerce sa dictature de classe. Les remboursements des soins médicaux ont été réduits systématiquement (remboursements dentaires et optiques), ticket modérateur, forfait hospitalier, définition de «<small class="fine d-inline"> </small>médicaments de confort<small class="fine d-inline"> </small>», participation forfaitaire, franchise, obligeant les assurés à s'inscrire à une mutuelle sous prétexte de «<small class="fine d-inline"> </small>responsabiliser le patient<small class="fine d-inline"> </small>» mais aboutissant à une médecine de classe dite «<small class="fine d-inline"> </small>à deux vitesses<small class="fine d-inline"> </small>». Les Administrateurs ne sont plus élus mais désignés. Le patronat s'est de plus en plus dispensé de payer les cotisations…</p> <p>Mais dès sa mise en œuvre des intérêts corporatistes s'y sont opposés. Le 14 Mars 1947 la loi Morice concède aux mutuelles une partie de la protection sociale et va à l'encontre du principe de protection sociale universelle voulu par le <span class="caps">CNR</span> et Ambroise Croizat.</p> <p>Un autre fait illustre le caractère historiquement déterminé et spécifique de ce compromis. Au lendemain de la guerre, et dans les conditions de la reconstruction, la protection contre le chômage ne figurait évidemment pas dans le programme du <span class="caps">CNR</span>. Le régime d'assurance chômage à l'initiative de De Gaulle, signé le 31 décembre 1958 par le <span class="caps">CNPF</span>, <span class="caps">FO</span>, <span class="caps">CGC</span> et <span class="caps">CFTC</span> et contre la volonté de la <span class="caps">CGT</span>, est établi en dehors de la Sécurité Sociale. Sa finalité n'est pas de protéger les salariés contre le risque du chômage mais de les contraindre à retrouver un emploi à tout prix et par conséquent de baisser les salaires.</p> <p><strong>Il apparaît ainsi que notre objectif n'est pas de reproduire un compromis déterminé par des causes historiques fort différentes de ce que nous vivons.<br class="autobr"> Egalement cette expérience montre que les compromis les plus avantageux sont tôt ou tard réduits à néant sous la dictature du capital.<br class="autobr"> Nous nous battons pour préserver ces acquis autant que faire se peut, mais notre objectif n'est pas de remplir jusqu'à la fin des temps le tonneau percé des Danaïdes ou de remonter ad vitam æternam le rocher de Sisyphe pour le voir ensuite rouler au bas de la pente, notre objectif c'est le renversement du capitalisme.</strong></p> Le <span class="caps">FN</span> ou le <span class="caps">CNR</span> et la sortie du capitalisme 2013-07-17T12:30:37Z http://lepcf.fr/Le-FN-ou-le-CNR-et-la-sortie-du#comment1004 2013-07-17T12:30:37Z <p>Le débat sur le <span class="caps">CNR</span> est utile à la fois pour des raisons historiques, et surtout pour en tirer des leçons utiles aujourd'hui. Il faut donc avoir l'approche la plus dialectique possible pour tenir compte des choses dans leur mouvement, leur contradiction, leur contexte,.</p> <p>C'est pourquoi la formule d'un <span class="caps">CNR</span> qui aurait cherché à ne pas rompre avec le capitalisme pour <i>«<small class="fine d-inline"> </small>le préserver de dispositions plus radicales dans les forces productives et leur contrôle démocratique par la population laborieuse<small class="fine d-inline"> </small>»</i> est erronée et dangereuse. Ce serait dire que les communistes ont accepté un accord qui cherchait à préserver le capitalisme... jouant ainsi le rôle de frein au mouvement historique, discours qui peut facilement dériver vers des critiques gauchistes.</p> <p>Quand on constate que 50 ans après, le capitalisme est toujours en train de se battre pour démonter ce qui reste du <span class="caps">CNR</span>, c'est un jugement hatif et peu fraternel pour les communistes de l'époque... dont nous apprécions encore aujourd'hui la vivacité militante de ceux qui sont encore là pour en témoigner.</p> <p>Il y a deux questions de fonds sous-jacentes <br><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> la première, historique, sur l'analyse du rapport de forces et de ce qui était possible dans le contexte de l'époque. On peut comparer d'ailleurs les stratégies des <span class="caps">PC</span> en France, Italie ou en Grèce dans la sortie de la guerre, le fait marquant est quand même bien la réalité à laquelle ils étaient chacun confrontés, avec une armée <span class="caps">US</span> remontant l'Italie après avoir mis en scène la Mafia en Sicile contre les communistes, une armée <span class="caps">US</span> devant accepter la direction militaire sous De Gaulle en France, ou la guerre contre la résistance communiste menée par les alliés en Grèce... Et il faut bien constater le grand succès qu'a été en France, la stratégie communiste d'union populaire dans la résistance et dans la libération, dont nous bénéficions encore des effets. Que ce succès se soit heurté très vite à la domination capitaliste de l'après guerre avec le plan Marshall et la guerre froide, que cela ait conduit à la rupture de cette union populaire en 47 ne peut pas conduire à dénoncer ce qui avait permis 45 et les ministres communistes créant la <span class="caps">SECU</span>, la <span class="caps">SNCF</span>, le <span class="caps">CEA</span>... Le capitalisme a gardé la main après 45, nous le savons bien, et nous avons appris du <span class="caps">XX</span><sup class="typo_exposants">e</sup> siècle que le capitalisme peut rester dominant sur la planète malgré un camp socialiste qui en dirige la moitié, cela ne peut pas nous conduire à juger que ceux qui ont fait les révolutions, ni même seulement les transformations sociales ou les indépendances nationales, ont eu tort... <br><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> la deuxième, plus stratégique sur les conditions de l'union du peuple. Et je pense que les communistes de 2013 sont vraiment mal placés pour évaluer ceux de 1945, alors que nous constatons à chaque grande journée de mobilisation notre incapacité collective à unir le peuple<small class="fine d-inline"> </small>! Le <span class="caps">CNR</span> représente une union large, avec une place reconnue pour les communistes, sans avoir un rôle dirigeant dans l'organisation, mais avec un rôle dirigeant dans les masses, sur le terrain. Il est certainement utile de bien comprendre comment une bourgeoisie déconsidérée a pu reprendre la main aussi rapidement. On connait le rôle des agences des <span class="caps">USA</span>, comme avec la création de <span class="caps">FO</span>, mais il est vrai que ca reste une question à mieux travailler. Cela doit-il conduire à critiquer la stratégie d'union en tant que telle<small class="fine d-inline"> </small>? Comme le dit <a href="http://lepcf.fr/La-volonte-est-indispensable-mais" rel='nofollow'>Germinal</a><i>«<small class="fine d-inline"> </small>Vouloir sans pouvoir n'est pas une réalité concrète. La volonté est indispensable mais ne suffit pas pour guider les luttes.<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. L'appréciation sur les rapports de forces et ce qui est «<small class="fine d-inline"> </small>possible<small class="fine d-inline"> </small>» est donc essentielle pour les communistes, et personnellement, je pense que les communistes de 45 en France ont tenu compte du rapport des forces qu'ils connaissaient, dans une démarche intermédiaire entre la situation de l'Italie et de la Grèce, et que leur choix ont été positifs pour les travailleurs. S'il y a a terme remise en cause de ces acquis de 45, c'est certainement plutôt dans l'incapacité du <span class="caps">PCF</span> à penser la révolution pour le socialisme dans un pays développé dans les années 60-70, et sans doute aussi dans une difficulté à porter un réel internationalisme militant jusqu'au niveau de l'état (que ce soit face à la répression en Algérie en 45 ou dans le vote des pleins pouvoirs à Guy Mollet...)</p> <p>Comme souvent, la dialectique est subtile entre le risque du solo funèbre et le risque de l'intégration, mais ce que symbolise le <span class="caps">CNR</span> reste un exemple fort qui démontre la possibilité de la transformation sociale, même dans les pires conditions de survie ou de sortie de guerre...</p> <p>Au total, autant il ne faut pas faire du <span class="caps">CNR</span> un fétiche politique, que tout le monde peut exploiter, y compris la droite qui <a href="http://pam.venissieux.org/Jean-Moulin-et-le-CNR-en-2013" class="spip_out" rel='nofollow external'>n'hésite pas à le célébre</a>r, vidé de son contenu progressiste, autant il faut affirmer son actualité comme exemple de la capacité des communistes à porter une alliance populaire large pour rompre avec la société telle qu'elle est.</p> <p>pam</p>