Volontaires pour quels combats ?

, par  Francis Arzalier , popularité : 3%

Décidément, nous vivons un siècle de cendre, où le mensonge se travestit en vérité morale, où le fanatisme religieux ou racial se pare des vertus de la démocratie.

En 1937, des milliers de jeunes Français, notamment des ouvriers, furent volontaires en Espagne dans les Brigades internationales pour combattre le fascisme. De 1941 à 1944, des milliers encore, qui étaient parfois issus de l’immigration juive, arménienne, italienne ou espagnole, furent volontaires dans la Résistance antinazie, au péril de leur vie.

Depuis une génération, la France a été balayée par un vent mauvais de contre-révolution culturelle que soufflent les "élites" conservatrices ou "de gauche", dans ses médias écrits ou audiovisuels. On n’y parle plus en 2014, à la une des quotidiens et des télés, que de ces centaines de "djihadistes", souvent issus des lambeaux les plus pauvres et les plus délabrés des immigrations africaines, passés de la délinquance mineure au fascisme islamiste. Le Monde, Libération, ces hérauts de la gauche libérale, renchérissent sur Manuel Valls, pour affoler une opinion qui rejette leur politique : « Nous sommes les derniers remparts contre les attentats djihadistes, des Nemmouche et autres assassins revenus de Syrie ou d’Irak ».

C’est oublier un peu vite que si cette cohorte de volontaires pour l’intégrisme islamiste est partie de France rejoindre les insurgés longtemps soutenus par la France et l’occident, c’est parce qu’ils combattaient le gouvernement syrien, accusé durant des années par les médias français de tous les crimes.

N’est-il pas un peu hypocrite de s’étonner à grands cris des enlèvements de citoyens français ou de leur exécution par les bandes armées islamo-délinquantes, alors que la France fait la guerre et bombarde en Irak après l’avoir fait en Libye, et menace de le faire en Syrie et à nouveau en Libye ? Les interventions militaires de ces dernières années, de Kaboul à Tripoli et Bagdad, avaient toutes pour prétexte d’éradiquer les "Djihadistes". Elles en ont multiplié le nombre par cent !

Clemenceau disait « la guerre est une affaire trop sérieuse pour être décidée par les militaires ». On peut dire aujourd’hui en France que c’est trop grave et a trop de conséquences pour être confié à des politiciens qui ne rêvent que de remonter dans les sondages sans y parvenir tant leur politique est néfaste. Il est déplorable de voir les dirigeants français jouer les "Messieurs Plus" de l’impérialisme occidental d’Afrique en Asie, en toute irresponsabilité, et en utilisant les médias à leur botte pour affoler l’opinion.

Le Monde du 8 septembre 2014, qui menace les français à pleines pages du "Grand Loup Djihadiste", révèle en un entrefilet de 6 lignes que la France est le premier des pays d’émigration vers Israël, avec plus de 5.000 départs au total en 2014. Parmi eux, des centaines de Français rejoignent les colonies sionistes, implantées par la force en Cisjordanie palestinienne, et des dizaines de jeunes Français sont allés participer à l’offensive de l’armée israélienne à Gaza.

En quoi est-il plus grave de rejoindre les bandes islamistes de Syrie ou d’Irak que d’aller contribuer sciemment au vol des terres palestiniennes et à l’écrasement des familles Gazaouies sous les bombes ?

Le mouvement progressiste français de 2014, englué dans ses petits calculs électoralistes et carriéristes, doit s’interroger : pourquoi a-t-il été incapable de donner à ces jeunes du XXIème siècle un rêve, une raison de vivre et de mourir, et laisse-t-il ce soin au fanatisme "religieux" le plus fascisant ?

Francis Arzalier

Tiré du site "Collectif communiste Polex"

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