PCF : conseil national du 12 Septembre
Union Européenne : pour un Congrès conforme aux statuts.

, par  Danielle Trannoy , popularité : 1%

Le conseil national du 12 septembre 2013 doit « Décider de la convocation et des délégués à la convention pour un nouveau projet européen » pour la Convention programmée pour le 16 novembre 2013 après le CN des 4 et 5 octobre.

A partir des documents proposés, il me semble que nous pourrions poser plusieurs conditions :

  • Consulter selon les statuts l’ensemble des communistes ;
  • Nécessité d’une une conférence nationale sur l’Union Européenne ? Ou bien un Congrès ?

Premières remarques :

Il nous semble important que la Direction Nationale précise la démarche politique. En priorité, d’annoncer comment les communistes seront consultés, associés sur la question de l’Union Européenne.

M’appuyant sur l’expérience de ces dernières années, dans ma section, tant sur l’expérience des communistes, que sur l’analyse politique de nombreux communistes, cette consultation doit s’adresser à tous les communistes.

C’est pourquoi, il sera déterminant de ne pas imposer un « nouveau projet européen » venant d’en haut. Mais pour faire un projet commun, pour bâtir une perspective, il faut faire un bilan.

- 1/ Consulter les communistes, selon les statuts :

Si nous avons noté dans le document préparatoire, le souhait d’associer l’ensemble du PCF et que le « comité du projet » fera des propositions. Ce qui nous semble primordial, c’est de permettre un bilan de l’UE du capital qui doit être l’affaire de tous les communistes.

A cette occasion, ils doivent discuter sans tabou, des objectifs fondateurs de l’UE, de l’Euro, de l’Otan, et de leurs effets sur la souveraineté de la Nation.

Ce sont donc des questions fondamentales de l’affrontement du capital-travail. Avec pour conséquence, pour le PCF, de préciser une stratégie pour faire face à l’offensive du capitalisme, à court, moyen et long terme ?

Aussi, si le PC reste respectueux de son éthique qui revendique que ce sont les communistes souverains (comme le peuple), la Direction Nationale devra être particulièrement vigilante sur le fond, la forme politique et le temps donné aux communistes et à leurs organisations de base [1].

Les communistes ne devraient-ils pas être réunis en conférence nationale s’appuyant sur les statuts ? Ou en congrès ?

A la date du 12 septembre, mis à part les membres du CN, aucun communiste n’aura eu connaissance de cette nouvelle forme de consultation.

- 2/ Pourquoi, une convention ? Pourquoi ce terme ?

Les mots ont leur importance.

Aussi : « Imposer des mots frelatés et/ou de nouvelles définitions, sans réflexion collective, peut interdire de saisir le réel, de le penser et donc d’agir ».

Donc, une « convention » : est-elle une instance décisionnelle ? Pourquoi ce terme ? Faut-il ressembler aux autres partis politiques qui fonctionnent en simulant la démocratie dans des conventions thématiques ? Rappelons que la convention du Parti Socialiste qui s’est tenue en juin dernier, n’a pas entravé la course à marche forcée vers l’intégration européenne pour servir les intérêts et les objectifs du capital et du patronat.

C’est pourquoi, nous nous interrogeons sur la question des délégations. Le CN du 12 septembre devra désigner les délégués à la convention du 16 novembre ! Pourquoi, cette désignation par le haut ? Les communistes dans leurs cellules, sections ne peuvent-ils pas être directement porteurs de la réflexion collective et élire leurs délégués ?

Hormis les adhérents, y aura-t-il d’autres « délégués », d’autres organisations ?

La question est donc : Conférence nationale ou Congrès ?

- 3/ Situation politique :

Alors que partout en Europe, en France, l’UE est rejetée par les peuples, qu’ils cherchent comment sortir de ce carcan, un grand débat populaire doit être lancé pour commencer à rompre avec le capitalisme en reprenant tous les attributs de la souveraineté nationale et populaire. Nous sommes dans une prison sans aucune possibilité de décider de l’organisation de notre société. Il faut donc rompre avec les traités, avec la monnaie unique qu’est l’Euro, rompre avec l’éclatement de l’Etat (acte lll de la décentralisation), refuser l’accord transatlantique, construire de nouveaux rapports de coopération, entreprendre une programmation de nationalisations des secteurs clé de l’économie… œuvrer pour la Paix, rejeter l’OTAN et l’Alliance Atlantique.

De toutes les difficultés rencontrées, travail, famille, droits sociaux, transports, énergie, se nourrir, toutes ont la même cause, le système capitalisme et l’Union Européenne, imposée.

Le peuple est en prison !

Il est arrivé à un « point de rupture », sans perspective, sans parole, se positionnant massivement dans l’abstention et par défaut ou colère, dans un vote d’extrême-droite. Pourtant de nombreuses luttes portent en elles des propositions de réappropriations sociales, dans des secteurs de productions importants. Les salariés sont majeurs. Ils doivent se faire entendre. Ils ont dit « Non » à plusieurs reprises. La parole doit revenir au peuple. Nous communistes nous devons agir pour cela.

C’est de la responsabilité des communistes d’ouvrir une réponse populaire aux questions de la souveraineté et de la Nation, d’ouvrir un projet progressiste rompant avec le capitalisme, d’affirmer que pour les affrontements à venir, nous avons besoin d’une organisation qui ne perde pas le Nord de la lutte de classe.

Cette rentrée ne sera pas une rentrée « comme les autres » tant la situation est grave.

De nombreux salariés luttent pour préserver leurs emplois, les salaires, mais le manque de confiance dans les partis politiques, fait craindre une crise politique grave. Le rejet de l’UE est massif car elle remet en cause tous les jours le modèle social français. Avoir dit NON (y compris le référendum pour l’Alsace), ne pas tenir compte de l’opinion devient très grave et crée un vide politique pour tous les partis.

- 4/ Reconstruire une pensée politique pour combattre le capitalisme : ne pas brouiller les pistes

Dans le texte soumis, confusions et contradictions, se juxtaposent, brouillant les pistes ne permettant pas de construire une réflexion cohérente, éloignant d’un bilan de l’affrontement capital-travail découlant de la naissance de l’UE. Car, l’enjeu pour les communistes est de ne pas se soumettre à la dictature du capitalisme, mais d’amorcer des ruptures dans le système, refusant d’être les auxiliaires de l’intégration du monde du travail aux objectifs du capital.

Par exemple, après une lecture du projet de texte :

  • On peut lire : « Nouveau projet européen ». Comment avancer vers un nouveau projet européen en niant l’expression populaire maintes fois exprimée  ? Un rejet massif traverse à plus de 60 % toutes les couches de la population, que l’abstention (massive elle aussi) révèle une forme de résistance aux politiques du capital, confirmant le vote majoritaire contre le traité constitutionnel en 2005, mais aussi contre Maastricht en 1992, à partir des positions historiques du PCF sur la création de l’UE.
  • Orienter uniquement le débat vers l’aménagement des institutions, pour une refondation… alors que la sortie du carcan de l’UE est une aspiration profonde ?
  • Comment avancer de nouvelles compétences des institutions européennes sans s’orienter vers une réappropriation de tous les attributs de de la Nation, cadre permettant l’exercice de la souveraineté populaire ? Y compris celle de « battre monnaie » pour rémunérer le travail, favoriser les échanges ici et dans le monde avec des monnaies communes et non pas « unique » tel que l’Euro imposé.
  • Sur la monnaie : aucune piste et hypothèse sur une monnaie commune et non plus unique.

Ne pas brouiller les pistes, c’est faire confiance à l’intelligence collective en s’appuyant sur toutes les luttes pour le travail, l’emploi, avec les salariés qui relancent l’enjeu des nationalisations et de l’appropriation sociale.

De même, peut-on passer à côté de l’enjeu de l’Acte III de la décentralisation sans parler de la mise en place de l’Europe fédérale des Länders, de la disparition des communes et des Etats-Nations ?

De même, quitus ne peut être donné au PGE sans avoir un débat dans notre parti. D’ailleurs les statuts prévoient (article 1.6b) : Adhésion (au PGE) en 2004 avec vote à bulletin secret. Le cas échéant, la décision de s’en retirer serait prise de la même façon. Ajout du 36ème congrès : « Le Conseil national, plus particulièrement au moment du congrès du PGE, débat de son apport aux travaux de celui-ci dans le respect de ses statuts et désigne, par un vote, sa délégation au congrès du PGE. Il favorise la participation de l’ensemble des adhérent-e-s du PCF à ce débat ».

En conclusion

Un rassemblement anticapitaliste est à construire avec tous les communistes et progressistes. Pour cela, dans un processus démocratique, tous les communistes doivent être au cœur de la démarche et individuellement être consultés, pour relever les défis historiques qui nous sont imposés.

C’est pour cela que notre Réseau pourrait avancer l’idée qu’il faut une conférence nationale sur l’Union Européenne ? Ou bien un Congrès ?

Danielle Trannoy

[1Rappel du déroulement du "débat" : CN du 12 septembre, examen des textes les 4 et 5 octobre, puis convention le 16 novembre.

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