Réponse massive et de classe au capital et à la politique antipopulaire du gouvernement social-démocrate, de l’Union Européenne et du Fond Monétaire International

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Ce texte constitue une véritable info provenant du KKE ("Coucou-hé" comme me l’a appris Eléni), le parti communiste grec, à propos des manifs de ce mercredi 5 mai.

Avec les mensonges labellisés par le capital en France, on a entendu en boucle que les "horribles" manifestants avaient tués de pauvres travailleurs en lançant des cocktails molotov, mais que de toute façon, ils n’étaient que 30.000 dans la capitale grecque, ce qui était bien peu... Et on a surtout vu les mêmes images d’affrontement et les mêmes interviews de désespoir d’une chaîne à l’autre. A contrario, le KKE condamne les provocations et nous fournit une analyse beaucoup plus politique et sereine, mais déterminée, de la lutte des travailleurs grecs. Car comme par hasard, toutes les mesures prises par le PS grec, vont dans le sens de la diminution de la rétribution de la force de travail pour augmenter la plus-value capitaliste. Manifestons notre solidarité avec le mouvement communiste grec. Il serait temps que la direction du PCF rouvre les relations avec nos camarades grecs et en finisse avec les bobos du PGE.

Pascal Brula


Le 5 mai 2010

• Participation pour la première fois de centaines de milliers de personnes aux manifestations du PAME (Front Syndical de Lutte) à Athènes et dans 68 autres villes.

• Le KKE accuse les provocateurs de la mort de 3 personnes afin de calomnier la lutte du peuple.

Le 5 mai, la grève nationale de tous les travailleurs organisée par le PAME à gelé toute activité productive en Grèce.
Le travail a cessé dans les usines et les entreprises, les chantiers et les magasins, les ports et les aéroports, les universités et les écoles. Tôt le matin, des milliers d’ouvriers et de jeunes se sont montrés présents devant les lieux de travail, défendant le droit à la grève, contre le terrorisme patronal. Des centaines de milliers de peuple ont manifesté aux réunions et manifestations qu’a organisées le PAME dans 68 villes de la Grèce.
En même temps, des groupes de provocateurs ont essayé de calomnier la mobilisation gréviste. Aleka Papariga, secrétaire générale du KKE, a démontré l’importance de la lutte politique organisée et a condamné depuis la tribune du parlement les tentatives des provocateurs, qui ont conduit à la mort de trois jeunes gens, décédés d’asphyxie causée après le jet de cocktails Molotov dans une banque.

La réunion de grève et la manifestation à Athènes

A Athènes, la réunion centrale du PAME a eu lieu sur la place OMONIA. L’orateur principal Yorgos Perros, membre du secrétariat exécutif du PAME, a noté dans son discours :

« Plus aucun sacrifice pour les banquiers, les industriels, les monopoles. Nos sacrifices iront pour défendre tous ensembles nos droits, notre vie. Pour défendre la vie de nos enfants, pour ne pas les délivrer enchaînés à l’exploitation la plus sauvage. Nos acquis ne peuvent pas être abandonnés.
Il est mensonger que leurs mesures servent à sauver le pays. Il s’agit de mesures pour sauver les patrons, les banquiers, les armateurs, qui ont été les seuls privilégiés des mesures de soutien précédentes, et pour les étrangers qui prêtent et qui vont traire, avec les rongeurs locaux du capital, la richesse produite par notre peuple.
Les mesures sont déjà planifiées et matérialisées petit à petit depuis déjà plusieurs années. Elles sont décrites dans le traité de Maastricht et le Livre Blanc et sont partie intégrante de tous les sommets de l’UE. Elles figuraient dans le programme du PASOK et de la Nouvelle Démocratie. Elles faisaient partie des neuf points d’accord entre GSEE et l’Union du Patronat Grec ».

Yorgos Perros a souligné : « Nous avons droit et nous lutterons pour notre Grèce qui sera mille fois meilleure que la leur. Même si ces mesures sont votées, elles ne seront jamais légalisées dans notre conscience. Nous n’obéirons jamais à ces lois. Jour après jour, mois après mois, nous nous regrouperons pour contrer la réalisation de ces lois, jusqu’à ce que nous renversions leurs lois et eux-mêmes ».

Le responsable du PAME a terminé son discours en notant que : « Nous les ouvriers, les travailleurs indépendants, les artisans, les petits commerçants, les agriculteurs petits et moyens, les jeunes, nous formons la majorité. En construisant notre front, notre alliance, nous devenons plus forts.
Et quand nous construirons notre front populaire, nous ne serons pas simplement forts, mais superpuissants. Car nous aurons construit le vecteur de notre pouvoir. Nous aurons construit l’outil pour planifier et produire selon nos propres besoins. Nous aurons créé le mécanisme principal, afin d’empêcher la minorité des usurpateurs et des parasites à vivre de nos richesses, de notre travail qui suffit largement à notre vie, celle de nos enfants et des générations à venir.
Ceci est notre devoir patriotique et notre grande responsabilité. Ceci est notre seule issue et nous ne reculerons pas malgré tous les sacrifices nécessaires ».

Après l’allocution, a suivi une manifestation grandiose des syndicats de classe, réunis au sein du PAME, contre la ligne de compromis prônée par les confédérations du privé (GSEE) et du public (ADEDY), qui ont favorisé pendant tout ce temps la politique antipopulaire. En dehors du PAME, à la manifestation ont participé le Rassemblement contre les monopoles des artisans et PME (PASEVE) et le Front de Lutte Etudiant (MAS).

A la tête de la manifestation du PAME, se trouvait une délégation du Comité Central du KKE, avec à sa tête sa secrétaire générale Aleka Papariga.
Les manifestants du PAME, ont marché à travers les rues principales d’Athènes jusqu’au parlement, où le gouvernement social-démocrate avait déposé le projet de loi, pour qu’il soit voté avec la procédure d’urgence. A noter que le groupe parlementaire du KKE a demandé, en utilisant le règlement du parlement, que soit respectée la majorité renforcée et non pas simple pour le vote (180 députés sur les 300).

La position du KKE pour les incidents

La manifestation du PAME a été massive et a bénéficié d’un service d’ordre. Elle a répondu avec véhémence aux actions des provocateurs, qui avaient été préparées par des groupes et mécanismes de provocation, afin de dévier l’attention, de minorer l’importance de la mobilisation, de calomnier le KKE, de gêner la dynamique des luttes et de terroriser les travailleurs.

Aleka Papariga, juste après l’annonce de la mort des trois personnes, a fait la déclaration suivante au parlement : « Les travailleurs, qui font face à la pire des attaques depuis 1974, sont capables de faire la différence entre une lutte politique organisée d’une part, qui sert à défendre leurs droits, à exprimer les protestations, une lutte qui peut prendre plusieurs formes selon les différentes situations, et d’autre part à tout essai de saper cette lutte, à toute provocation qui entraîne des victimes innocentes et donne des arguments à tous ceux qui veulent calomnier les luttes.

Nous disons que le peuple, non seulement ne doit pas avoir peur de cette provocation, mais doit prendre toutes les mesures pour protéger ses luttes, luttes qui doivent commencer sur les lieux de travail. C’est là où il a le plus mal. Le départ de la lutte doit être donné à son lieu de travail afin d’être conclue en lutte nationale.

Et, je dois dire ceci : assez de la criminalisation du peuple. Il a été criminalisé pour la crise, il a été criminalisé pour tout. Le mouvement populaire organisé ne peut pas être tenu responsable d’actions qui sont planifiés dans je ne sais quelle arrière boutique. La provocation ne passera pas. Nous continuerons nos luttes ».
La secrétaire générale du KKE a aussi donné une réponse décisive au président du parti nationaliste LAOS, Yorgos Karatzaferis, après qu’il ait montré son anticommuniste vulgaire et attaqué le KKE.

Dans sa réponse, la secrétaire générale a noté : « quand la manifestation du PAME est arrivé au parlement, se trouvaient des membres de Chrysi Avgi (Aurore Dorée, groupe d’extrême droite nationaliste), des connus-inconnus qui depuis 1994 avaient incendié l’Ecole Polytechnique d’Athènes, et qui vociféraient « qu’on brûle le parlement ». Nous les avons désarmés, leur avons pris les drapeaux du PAME qu’ils brandissaient. Nous les avons démasqués et nous avons protégé notre manifestation sur la place Syntagma en faisant des chaînes. Il n’y a pas eu le moindre incident. Peut-être que ceux qui étaient devant le parlement ont des liens de sang, permanents ou transitoires, avec M. Karatzaferis. M. Karatzaferis, joue réellement le rôle du provocateur en mission, pour imposer les mesures antipopulaires.

Le peuple a le droit, à travers le processus de la lutte politique de masse, de créer les conditions pour une révision jusqu’à un changement radical de la constitution.
Pourquoi le parlement ne change pas la Constitution depuis tant d’années ? Certainement, cette Constitution que nous n’avons pas votée, nous disons au peuple que c’est une mauvaise Constitution et qu’il doit lutter pour la changer. Mais, c’est autre chose de dire clairement et honnêtement que cette Constitution est anti-ouvrière et antipopulaire et autre chose d’être un professionnel, même pas sentimental, de la provocation ».

KKE, le 5 mai 2010

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