Selon cette gauche, l’homme n’est plus un animal politique socialisé, qui doit s’occuper du Bien Commun mais un individu indépendant, qui a le droit de vivre comme il l’entend : il peut faire ce qu’il veut de son corps, de son argent. J.C Michéa s’appuie constamment sur Marx, il a fort bien défini cette société libérale qui ne peut accepter « aucune limite morale ni naturelle » et noie, petit à petit, toutes les valeurs des générations précédentes dans « les eaux glacées du calcul égoïste ». C’est une « désagrégation de l’humanité en monades dont chacune a un principe de vie particulier » ( Engels )

Les revendications « sociétales » sont, depuis plus de 30 ans, le combat le plus important pour cette gauche libérale, minimisant voire supprimant le combat anticapitaliste.

Cette dérive a touché même le PCF ! Et fut dénoncée, enfin ! Par les communistes du Manifeste qui ont réussi à orienter le texte vers la lutte de classes.

J.C Michéa évoque, par exemple, l’écriture inclusive et l’on s’amuse beaucoup en lisant les revendications « féministes » Ainsi « l’avortement pour tou.te.s » (banderole)

Et, cette fois, article de Pierre Alain-Millet qui reçut un message, guerre 14-18 : « On n’oublie pas les Poilu-e-s » 

Ce libéralisme culturel a conduit des intellectuels de « gauche » en 68 à minimiser la pédophilie, à écrire dans des revues « Vols, viol et meurtre sont des délits d’opinion » Bibliothèque des émeutes 1992

A propos de la PMA j’ajoute, de Pierre Bergé « louer son ventre ou louer ses bras à l’usine, quelle différence ? » Pierre Bergé, le mécène chéri de la gauche caviar, qui a appelé à voter Mitterrand puis…Macron !

C’est encore cette gauche « féministe libérale » qui nomme les prostituées « les travailleuses du sexe » ( j’ai écrit un article à ce sujet )

Les réseaux sociaux, les associations sont souvent les vecteurs de cette gauche libérale des droits de l’homme ( dont la liste est sans fin )

Le P.I.R ( parti des indigènes de la République) dénonce le racisme des Blancs colonialistes. Selon Houria Bouteldja, son égérie, « Marx, un juif de surcroît, ne représente rien d’autre qu’une énième tentative de l’intelligentsia « blanche » pour brouiller les vrais clivages » qui sont :

Les Blancs et les Juifs et / elle devrait dire contre ?

Tous ceux qui ont été victimes de l’histoire coloniale. Elle dit aussi « les racisés »

Or, pour s’emparer du pouvoir, et imposer en fait la non-mixité, il faudra détacher des pans entiers de Blancs de la gauche »

En fait , ces « indigènes de la République » appellent à la guerre civile et raciale !

Après avoir réussi à imposer la loi du Marché

Liberté égalité, propriété et Bentham ! ( le Capital, livre I chapitre VI ) et ce , malgré les luttes des travailleurs, la gauche a perdu son âme et mène des combats « culturels » ou sociétaux.

J.C Michéa ne nie pas que certains de ces combats ont été utiles et nécessaires, ils devront encore se poursuivre mais avec le combat de classe contre le capital .

La théorie du genre est aussi très drôle : droit à changer de sexe si l’on se sent mal dans sa peau de garçon ou de fille, droit des homosexuels, des transgenres, et même de sexe indéfini . Droit à être noir, ou blanc, droit de choisir son lieu de naissance ( changer le sien ) sa date de naissance , on pourrait même, suggère malicieusement Michéa, choisir 2018 comme début de notre ère, celle de la mondialisation heureuse ? Ou la date de naissance de Adam Smith ? Ou celle de Milton Friedman ? Ou même, soyons fous de… Macron ?

J.C Michéa montre, dans cet essai que le libéralisme économique d’une part , et le libéralisme politique et culturel d’autre part, sont l’avers et le revers de la même médaille .

Ensemble, ils oeuvrent pour la PRIVATISATION de tout, biens et services publics mais aussi morale, valeurs philosophie.

On comprend, à la lecture de Michéa, que ce philosophe soit la bête noire de la gauche libérale ( Libération, le Monde et les médias qui se disent de gauche) !

Le livre » No society »de Christophe Guilluy et le livre de J.C. Michéa sont, à mon avis, les deux livres qui ont analysé et annoncé les « gilets jaunes »

Ce mouvement arrive juste pour remettre au goût du jour la lutte de classes ! Sans la nommer, avec maladresses, dévoyée par les casseurs et le Pouvoir.

Les travailleurs du public, du privé devront reprendre, en 2019 cette lutte avec les gilets jaunes mais aussi des gilets rouges, et verts ( pas de discrimination dans les couleurs ! )

C’est mon souhait pour cette année 2019. Et c’est aussi le vôtre ?

Bonne année donc et vive la lutte anticapitaliste !

Mireille Popelin