Rencontre du réseau - 13 janvier 2019
Quel chemin avons nous fait. Et quel chemin reste à faire ! Intervention de Paul Barbazange

, par  Paul Barbazange , popularité : 2%

Aujourdhui 13 janvier 2019, nous allons avoir très peu de temps, tenons nous en à des interventions de moins de 4 mn chacun, sinon ce sera impossible d’ici 16h30. L’introduction nous a fourni un certain nombre d’informations essentielles qui ne peuvent être écrites. Le 10 janvier 2018 nous étions déjà à Vénissieux, j’ai donc relu mon intervention écrite à cette occasion.

Quel chemin avons nous fait ? Et quel chemin reste à faire ! Avec de nouvelles responsabilités.

La stratégie que nous avions choisie ensemble a été validée par les communistes : par la rédaction très large du "Manifeste", par le choix du "Manifeste" en octobre puis par l’élection de F. Roussel à 77 % et le vote d’un texte non modifié dans sa structure par 88% des congressistes.

En même temps dans le pays, après les 3.000.000 de personnes mobilisées au plus fort de la lutte contre la loi El Khomri, il y a eu la grande lutte des cheminots et maintenant celle des "gilets jaunes".

Cette concomitance dans le temps entre luttes multiformes et le nouveau sens des votes des communistes (base commune puis congrès) n’ont rien de fortuit.

Pour le congrès nous avons voulu remettre au centre de nos préoccupations les intérêts matériels et moraux des plus exploités, de la classe ouvrière, des femmes et des jeunes en un mot : la lutte du travail contre le capital. Les adhérents ont donné une majorité à cet objectif, on est passé en deux mois d’une majorité relative aux majorités exprimées au congrès. Ce mouvement est essentiel. Les compromis conclus ne peuvent en effacer le sens. Rien ne se serait passé dans le parti sans nos efforts depuis plusieurs décennies, notre volonté constamment réaffirmée "d’unir les communistes" titre de notre revue, mais rien ne se passera en ce moment et demain sans la vivacité des luttes.

Encore faut-il bien les comprendre, y participer, permettre enfin des victoires. Alors qu’elles nous interrogent, nous inquiètent parfois. Parlons entre nous, donnons un point de vue politique, agissons au plus haut niveau de nos possibilités. N’ayons surtout pas peur de sensibilités, d’expressions, d’idées différentes.

Et soyons pleinement dans la vie, dans les luttes en cours. L’apparition de convergences qui tardent aujourd’hui est à ce prix.

Qu’a été le mouvement, qu’est-il ? Quel est son devenir ? Que peuvent y faire les communistes ? Comment peuvent ils l’amplifier ? Comment agir face à la répression policière, aux menaces ?

Au delà des dizaines de milliers de gilets jaunes, que nous dit sur l’état de la société française le soutien dont ils bénéficient en particulier dans la classe ouvrière ? Sur la dépolitisation des exploités et la perte des repères de classe ? Sur la décrédibilisation profonde de l’activité politique ?

De l’émeute antifiscale à la demande à 70 % par la population du rétablissement de l’ISF que s’est-il passé ? Comment des revendications fondamentales au niveau des salaires et des retraites, de la protection sociale, de la justice fiscale, du besoin de démocratie, apparaissent-elles ?

Quel va être le devenir de ces membres des couches populaires qui accèdent soudain à la visibilité, à la solidarité de la lutte ?

Visibilité aussi à reconquérir pour notre parti.

Mon intime conviction est que c’est bien en travaillant à ces questions dans les luttes que nous poursuivrons le résultat "Extraordinaire" engrangé au 38ème congrès.

Rien n’est acquis mais nous avons rouvert une porte que beaucoup chez ceux qui nous ont quitté (ou qui comme nous sont restés !) croyaient définitivement fermée.

Deux membres de l’exécutif sont ici aujourd’hui. Notre participation au CN est renforcée.

Une politique opposée aux choix ayant précédé et suivi Martigues est en construction. Renforçons ce mouvement, faisons vivre le mouvement né avec le "Manifeste", prolongeons l’action du réseau, organisons nous en conséquence.

Les luttes montrent que le capitalisme mondialisé est en France insupportable à la majorité du peuple, que la réouverture de la perspective communiste est un besoin qui nous dépasse largement.

La préparation puis le déroulement du congrès montrent que les 40.000 adhérents actuels de notre organisation sont une pièce indispensable à cette perspective.

Menons la lutte idéologique, menons les luttes politiques.

Un bon résultat aux européennes puis aux municipales passe maintenant par la concrétisation de nos décisions de congrès.

Paul Barbazange, Section de Béziers.

Intervention en séance en fin du débat général.

Mon intervention préparatoire ayant été diffusée, je vais me consacrer à des réflexions sur notre débat.

Sur notre organisation :

- Il faut vraiment se limiter à 3 mn pour que ceux qui ont souvent fait un très long déplacement à leur frais puissent parler. C’est une règle de démocratie. Président arrête moi !

- A un autre niveau : j’ai siégé 11 ans au CN et constaté qu’une grosse partie de la "continuité collective du réseau" a reposé sur nos élus au CN. Seuls ils ont la possibilité de se rencontrer régulièrement, et seuls sont confrontés à l’ensemble des questions nationales. Le changement radical de situation avec le passage de Marie-Christine et Hervé à l’exécutif font qu’un camarade doit assumer la responsabilité de cette continuité. Ce n’est pas une mince affaire. A nous de le trouver. L’autre élément de continuité du réseau est le travail du site : PAM et Pascal Brula assument, il faut aussi renforcer ! Car c’est un travail quotidien. Mais le site - et ses améliorations - ne remplaceront jamais le travail collectif des élus au CN, la publication systématique de leurs interventions.

Je précise à cette occasion mon accord total avec le rapport présenté, si je n’ai pas souhaité être reconduit au CN, c’est que je vais vers mes 68 ans, je suis à la retraite depuis 12 ans donc coupé de plus en plus de l’entreprise ; et dans mon département, Clara Gimenez, présente à la tribune aujourd’hui, jeune secrétaire départementale à l’orga, a pu me succéder au CN (à la presque unanimité) comme au réseau. Je ne me retire pas, je ferai le maximum à Béziers et de Toulouse à Marseille.

Quelques appréciations sur le débat :

- Dans l’introduction Marie-Christine a beaucoup insisté sur la dynamique du congrès autour du "Manifeste". C’est juste, mais c’est le fruit d’une action beaucoup plus longue du réseau, de plus de deux décennies de travail... Malakof 2010, le 5/10/ 2016 lorsque nous avons battu l’orientation P. Laurent à la Conférence Nationale en désignant A. Chassaigne comme candidat... déjà A. Chassaigne, avant le rôle qu’il a tenu dans le 38ème congrès. Pour m’en tenir au plus récent, avant il y avait eu toutes les résistances à la mutation. Beaucoup de camarades ont beaucoup donné. D’autres ont quitté le parti. Ils se vivent toujours communistes comme nous nous vivons communistes. Restons attentifs au temps long par rapport à une vie humaine. Le temps long sera de toute façon nécessaire aux changements avec et autour de Fabien Roussel.

- Autre idée : pour moi il y a un lien de "temporalité et de causalité" entre l’évolution du parti au 38ème congrès et la profondeur des luttes dans le temps. Celle des gilets jaunes est une rupture mais elle est liée, elle continue les 3.000.000 de personnes contre la Loi El Khomri et les solutions social-démocrates, à la magnifique résistance des cheminots rappelée par Robert Brun ce matin, aux luttes des blouses blanches, bleues, noires selon la belle formule reprise par Pierre Roussel. N’oublions pas que le gilet jaune, c’est d’abord la tenue de travail d’une part importante de la classe ouvrière pour faire face aux dangers physiques quotidiens. La transformation en un symbole de lutte, c’est bien, mais la lutte vient de loin.

- Encore une autre idée : soyons nationalement très attentifs à la situation Marseillaise/Bouches du Rhône et aux dynamiques maintenant possibles. C’est une des plus importantes FD de France, c’est la deuxième ville de France ; avec comme dans toute FD une histoire à respecter. Plus de 32% des voix pour le "Manifeste" et aucun délégué de notre sensibilité au congrès... des zones entières du département où nous sommes majoritaires : Aubagne / La Ciotat, et la circonscription dont Dharéville est député : Martigues, Port de Bouc... Il s’en est aperçu ! Dans Marseille, il y a aussi des positions intéressantes. Je pense que la bureaucratie huiste est ébranlée. Sachons prendre les dispositions possibles... d’autant qu’il y a un nouveau secrétaire fédéral dont certaines déclarations peuvent permettre le mouvement alors même je répète qu’aucun des nôtres n’a pu franchir la porte du congrès... Ajoutons la classe ouvrière toujours très combative, les positions de la CGT, les gilets jaunes, des camarades hors du parti proches de tous nos combats... Ne passons pas à côté. Quelles initiatives prendre ? Qui rencontrer ? Dans quel ordre ?

- Dernière idée : l’Huma n’a pas été évoquée ou si peu... or elle est le seul lien quotidien des communistes (pour ceux qui sont restés lecteurs, c’est l’Huma). Je sais combien d’entre nous sont blessés par le contenu, l’ostracisme de notre journal à l’égard de leurs luttes, des idées, de la démarche que nous défendons, qui a fait le "Manifeste". N’oublions pas cependant l’immense apport qu’il a encore, par exemple à la somme d’informations sur la lutte des gilets jaunes. Je vis avec la terrible expérience de La Marseillaise, la coupure organisée par certains entre le parti et son journal qui a conduit à sa disparition régionale (Editions des Alpes de Haute Provence, Gard, Hérault). Dans un autre sens de lecture, comment voulons nous que les camarades, qu’ils aient voté pour le "Manifeste" ou non sentent qu’il y a du neuf si l’Huma continue comme avant... Il nous faut être dans cette bataille. En respectant l’autonomie nécessaire de l’équipe rédactionnelle, mais en lui demandant de montrer le changement dans le parti et sa vie. Il y a aussi l’insert "Communiste" le mercredi directement lié au parti. Il joue un rôle essentiel, le renforcer me le paraît tout autant. Certains d’entre nous croient aux réseaux sociaux... certes les gilets jaunes leurs donnent raison mais "Le journal que l’on vend le matin d’un dimanche" et son contenu restent le seul lien collectif quotidiennement ou hebdomadairement raisonné d’un parti communiste. Réfléchissons à travailler par des propositions réalistes dès le prochain CN cette question. Sinon, demain les vieilles équipes qui vendent l’Huma vont disparaître sans relève.

Merci président de m’avoir laissé finir !

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    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

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    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).