Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt Courrier à MF Vieux-Marcaud et D. Lebail-Coquet Fédération du Rhône

, par  André Gerin , popularité : 3%

Camarade Danielle,

Camarade Marie-France,

Quand le propos devient violent, que l’un des interlocuteurs se transforme en procureur, le débat d’idées se sclérose.

Voilà ce que je retiens de vos missives respectives et de celle du porte parole du PCF, Olivier Dartigolles, et je me permets d’en appeler à la raison et au respect de l’idéal communiste.

Les dirigeants du PCF ont perdu la fierté d’être communiste. Ils ont pris la responsabilité, depuis plusieurs congrès, de partir dans les eaux troubles, partisanes, loin, très loin de nos valeurs et idéaux du communisme. Je considère qu’ils ont trahi le peuple de France. A les écouter, il serait interdit de penser.

Est-il interdit de se poser des questions que le Parti communiste juge depuis trop longtemps taboues ? Quelles sont les raisons de la progression du Front national, quand celui-ci ne représentait rien en 1981 ?

Comment ne pas mesurer la responsabilité de la gauche dans son renoncement à changer la société, son accompagnement de la mondialisation capitaliste, la marginalisation qui en résulte de millions de nos concitoyens, français et immigrés ?

Comment refuser de voir que des forces ultra-réactionnaires sont à l’oeuvre dans nos quartiers et cités pour organiser le communautarisme, l’exclusion, la division entre les citoyens et briser ainsi le rassemblement populaire nécessaire à la construction d’une alternative de progrès.

Voilà de nombreuses années que j’ai décidé d’affronter, comme maire de Vénissieux et député communiste, ces questions :

- en 1995, lorsque j’ai fait réaliser une enquête qualitative par la Sofrès sur le vote Front national. Cette étude est toujours d’actualité,

- lorsque j’ai décidé d’affronter le défi de la sécurité. Faut-il rappeler que Vénissieux en fut l’une des premières expressions ? Je revendique quelques succès en la matière,

- lorsque j’ai publié mon livre "les ghettos de la République",

- lorsque j’ai pris l’initiative sur le voile intégral et sur ce qu’il signifiait en terme d’implantation de l’intégrisme islamique dans nos cités.

Je regrette de vous avoir trouvées à chaque fois sur mon chemin, non pour m’accompagner, mais pour me combattre.

Comment pensez-vous donc reconquérir cet électorat populaire qui déserte les urnes ou vote FN ?

Avec le Front de gauche et Jean-Luc Mélenchon, mitterrandolâtre s’il en est ?

Quelle plaisanterie !

L’immigration est-elle un sujet sur lequel nous pouvons avoir un avis ou faut-il, sans distinction des époques et de leurs spécificités, rabâcher le même discours.

Au début des années 80, le Parti communiste avait adopté cette position courageuse, qui revendiquait l’arrêt de l’immigration au regard de la profondeur de la crise, de l’incapacité à intégrer de nouveaux venus et de la certitude de les plonger dans l’exploitation et la misère.

Pensez-vous que la situation soit fort différente aujourd’hui ?

L’affaiblissement démographique de la France et en Europe justifierait une immigration de masse, nous dit-on. Quelle galéjade ! Il s’agit de mettre à disposition du patronat une main d’oeuvre sur-exploitable, d’exacerber la concurrence entre travailleurs français et immigrés, de briser les liens et les solidarités qui se sont créés entre français et immigrés de générations plus anciennes.

L’immigré comme "bouche trou démographique", quelle honte !

Tel est le sens du discours de Sarkozy sur l’immigration choisie qui, de surcroît, constitue un pillage des cadres et des élites des pays concernés.

Il faut se rappeler tous les combats émancipateurs menés par leurs frères de France : 1936 - la lutte antifasciste, la Résistance, les luttes anti-coloniales, mai et juin 1968, le grand mouvement des OS français/immigrés dans l’automobile, le regroupement familial, l’obtention de la carte de séjour pour les immigrés et la marche des beurs en 1983.

A l’opposition entre immigrés et français s’ajoute celle entre immigrés installés depuis longtemps, filles et fils français de cette immigration et nouveaux arrivés. Cette alchimie malsaine conduit à l’affrontement, à la promotion des gourous et du communautarisme, par définition anti-républicain, promoteurs des pires régressions de civilisation.

Dans ces conditions, parler d’immigration comme chance pour la France est une négation de la lutte des classes au nom de laquelle nous nous sommes efforcés de créer des convergences et les conditions de l’intégration dans le combat commun de ces milliers de citoyens du monde qui vivent parmi nous.

L’objectif n’est pas aujourd’hui, au fil des politiques de droite et de gauche, d’accueillir, d’intégrer mais d’opposer pour que le capital mondialisé règne sans partage. Voilà le sens des concessions faites aux intégristes et aux communautaristes présents sur notre sol. C’est la négation de notre combat pour le socialisme et le progrès.

Nous avons un besoin urgent de redéfinir une politique d’intégration fondée sur la relance de notre politique industrielle, de nouvelles solidarités entre français et immigrés, de nouvelles coopérations avec les pays émergents. Cela passe par la lutte contre tous les intégrismes, contre le communautarisme, pour la laïcité.

C’est le sens de mes propos : dire la vérité et surtout répondre à l’urgence d’une politique d’intégration, de lutte contre le chômage, de refus des petits boulots, donner à chaque homme, chaque femme, chaque enfant, les conditions dignes de ce nom pour vivre mais non pour survivre au 21ème siècle, tel est le contenu du combat de classes, local et global, pour l’égalité et la justice sociale.

Une simple immersion dans la vie de la cité devrait inciter nos dirigeants et élus à comprendre que le modèle d’intégration n’avait pas échoué, mais qu’il n’avait simplement pas été appliqué aux dernières vagues d’immigration. Et la crise du capitalisme mondialisé, ravageur, accélère le phénomène de déclassement de millions de familles populaires, françaises et immigrées, ici partie intégrante de notre peuple. Voilà ce qui, pour les communistes et pour la gauche, doit constituer la première priorité nationale de reconquête à travers la reconnaissance, économique, sociale, culturelle, politique, de tous ces citoyens adultes à part entière.

Va-t-on enfin avoir le courage de débattre au grand jour sur la question de l’immigration et de l’intégration ?

Recevez, Chères Camarades, mes fraternelles salutations.

André Gerin

COMMUNIQUE DE M F VIEUX MARCAUD

Présidente de l’Association des Elus Communistes et Républicains du Rhône

Suite à la conférence de presse d’A GERIN

Monsieur Gerin,

Vous nous faites honte

Les propos que vous avez tenus et qui sont consignés in extenso sur votre blog, sont inacceptables et injustifiables .Vous dîtes dans le contexte

« Non, l’immigration n’est pas une chance pour la France »

« Nous serions contraints d’accepter tous ceux qui viendraient dans notre maison France »

Monsieur Gerin, vous connaissez le poids des mots.

Et les élus communistes et républicains ne peuvent que rester atterrés en prenant connaissance de vos paroles dramatiquement dangereuses .Dangereuses au point qu’elles sont récupérées par un groupuscule lyonnais d’idéologie fasciste.

Je suis convaincue que reprendre les termes du FN, n’est pas de nature à le faire reculer .Démonstration est faite.

Chacune et chacun d’entre nous, élus de nos villes, militants de tous les quartiers nous savons la richesse et l’apport considérable de la diversité de nos populations, pour le dynamisme de nos cité, de notre agglomération. Nous oeuvrons chaque jour, pour le respect des droits humains, le bien vivre dans nos quartiers, français ou non français vivant côte à côte.

La lutte pour la défense des sans papiers, est notre lutte, aussi parce que nous sommes convaincus que notre pays doit rester la terre d’accueil qu’il a toujours été…ce que le gouvernement actuel tente de remettre en cause.

A Vaulx en Velin le 22 juin 2011

Marie France Vieux Marcaud

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