La place des salaires dans l’affrontement électoral
Plus 250 € tout de suite en net... +23%... toujours les salaires ! Un levier de mobilisation négligé

, par  Paul Barbazange , popularité : 2%

8.000.000 de français vivent en dessous du seuil de pauvreté, le capitalisme en crise a remis à la mode la situation de travailleur pauvre. Augmenter massivement les salaires est une clef humaine et économique décisive. En liaison étroite, cause et conséquence de la crise du capitalisme. Comment se fait-il que cette question occupe si peu de place dans les campagnes en cours ? Se saisir de cette question.


Plus 250 € tout de suite en net... +23%... toujours les salaires !

Les institutions européennes viennent d’imposer aux salariés grecs une baisse de salaire minimal de 32%. Nous aurions tort de minimiser ce fait. Il éclaire causes et conséquences de la crise du capitalisme.

En France, en cette période de négociations salariales, de nombreux salariés passent à l’action. Parfois jusqu’à la grève. J’ai l’expérience de plusieurs mouvements qui ont bousculé partiellement les diktats sarkoziens et patronaux... des succès faisant souvent passer de 1% d’augmentation consenti en début de négociation à 2 % et plus.

Sur un plan plus théorique l’évolution de la crise conduit au delà des économistes à souligner comment le capitalisme s’est lui même enfoncé dans sa plus grave crise en comprimant sans limites tous les salaires. Remplacer les salaires par des prêts cela fonctionne un temps, cela permet un capitalisme d’usure, mais conduit à la catastrophe financière des subprimes, à la crise des dettes souveraines et maintenant à une vague mondiale de paupérisation des salariés... des USA à la Grèce, en passant par notre pays.

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François Hollande, amuse les électeurs sur les hauts salaires et les prélèvements fiscaux. Tous les autres candidats se régalent. Il faut... il ne faut pas taxer... Les riches s’en iraient aux paradis !

Pour ce qui est des salaires : pendant une première partie du septennat, il faudrait redresser la dette du pays et on verrait ensuite...(Hollande-Bayrou) dans trois, quatre ans ou plus...

Aucun des candidats ne fait de la question des salaires, à commencer par celle du SMIC (Il n’y en a pas dans l’Allemagne, modèle à tout faire !) une question décisive. Cette question reste ainsi en marge des affrontements politiques présidentiels et législatifs.

Mélenchon l’évoque parfois, tant mieux ! Je suis donc allé voir ce qu’il en est dans l’"Humain d’abord", programme du Front de gauche.

Pour mémoire, à ce jour le salaire minimum est à 1398,37€, 1080,24€ net (-21,75% de cotisations).

On lit page 13, ligne 23 dans un paragraphe intitulé "Agir tout de suite" :
- pour un SMIC à 1700 € brut pour 35h, soit 1330,25€ net,

et page 14 ligne 19, "Agir pour un changement durable" :
- SMIC à 1700€ net par mois pendant la législature, soit un brut à 2070 €.

Récapitulons en net : aujourd’hui 1080 €, dès les premiers mois : 1330 €, en fin de législature : 1700 €.(pour mémoire le seuil de pauvreté est à ce jour de : 950 €).

Cette part du programme a un sens. Profond, immédiat, un potentiel mobilisateur exceptionnel. Humainement essentiel pour chaque salarié et vital pour tous nos concitoyens qui vivent avec tant de peine des "minimas sociaux". De plus il structure sortie de crise et sortie du capitalisme. Question de plus en plus d’actualité pour bien des citoyens.

Pourquoi le salaire minimum et son niveau n’occupe t il pas plus de place dans les débats, dans les discours ? Pourquoi le PCF et ses militants n’y accordent ils pas plus de place ?

Y compris dans les écrits de notre direction : tract quatre page "5 raisons de voter Front de gauche et Jean Luc Mélenchon", page 3, le résumé donné est "Augmenter les salaires et passer progressivement à 1700 € net". Certes cela peut paraître un résumé acceptable du programme. Est-ce le cas ?

Nous devons réaffirmer avec force : le SMIC à 1700€ brut immédiatement pour aller au SMIC à 1700€ net (2070€ brut) dans la législature. Ce n’est pas une question de vocabulaire mais de fond.

Sur cette question, toujours centrale de l’affrontement capital-travail, résumant l’essentiel de la "nouvelle répartition des richesses", il faut être beaucoup plus net, conquérant, plus incisif.

Il faut promouvoir "bec et ongles" cet aspect du programme, car nous savons que, quels que soient les résultats, la moindre augmentation de salaire devra être conquise de haute lutte, ces 250 €, 23% immédiats d’augmentation resteront quoiqu’il arrive à conquérir.

Mesurons ce que représenteraient ces 250 € pour chacune des 8.000.000 de familles de travailleurs pauvres à commencer ceux qui ne sont même pas payés au SMIC.

Faisons tous l’effort , nous avons deux mois.

Paul Barbazange, membre du Conseil National

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