Pierre Laurent ou Jean-Luc Mélenchon, Premiers ministres de François Hollande ?

, par  Alfred Gautier , popularité : 1%

L’idée a été lancée dans les médias par les intéressés eux-mêmes. À première vue, ça aurait de la gueule. À la réflexion, c’est miroir aux alouettes qui démontre une méconnaissance des institutions et un problème de positionnement stratégique.

François Hollande a gagné les élections. Le PS possède les pleins pouvoirs. Il ne voulait déjà pas négocier avec le Front de Gauche avant les élections, pourquoi le ferait-il une fois celles-ci passées ? On peut toujours demander à Hollande de modifier son programme : quand bien même les résultats ne seraient pas là, on connait la réponse, il faudrait soit attendre que les « réformes produisent leurs effets », soit aggraver les cadeaux au patronat et la casse des droits sociaux !

Le « changement de cap », ce serait un changement de nature pour le PS. Car ce parti ne s’en cache même plus, il a abandonné toute idée de société socialiste. Il mène une politique libérale depuis plus de 30 ans maintenant. À la soi-disant « gauche » du PS, aucun député ne s’est opposé au crédit impôt compétitivité emploi ! Ce n’est pas la poignée du groupe socialiste qui a exprimé des remords sur l’ANI ou le Traité Sarkozy-Merkel qui fera une majorité alternative.

De toute manière, que feraient Mélenchon ou Laurent en cas de « cohabitation » avec Hollande ? Nous irions de désillusions en désillusions. Non parce que nous ne sommes pas capables de diriger le pays. Mais parce que les conditions ne seraient pas réunies. En vertu de la Constitution, « le Président de la République négocie et ratifie les traités ». L’initiative de la révision de la Constitution lui appartient. Or, comme on le sait, un programme de rupture avec le capitalisme est un tout. Si nous dirigions la France, dans le cadre de l’UE et de la Ve République bourgeoise, c’est l’échec assuré. Même la modeste taxe à 75 % a été censurée par le Conseil constitutionnel, alors imaginons ce qui resterait du programme du Front de Gauche, incompatible avec les institutions et avec l’Union européenne !

Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. C’est le peuple qui doit décider. La révolution n’a rien à voir avec les combinaisons politiciennes. Nous n’arriverons pas au pouvoir, nous ne gouvernerons pas le pays par la grâce de François Hollande.

Travaillons sur la durée, formons nos militants, approfondissons nos propositions, faisons campagne pour des propositions phares et accessibles au grand nombre. De même, pour instaurer un rapport de forces, nous pourrions censurer ce Gouvernement dès que possible, pour mieux masquer sa collusion avec l’UMP. Nous devrions nous retirer de sa majorité parlementaire (nous y sommes bel et bien, comme le montrent les propos d’Éliane Assassi, il suffit de voir les abstentions sur le budget ou sur la question confiance, ou encore de lire la déclaration du groupe GDR, qui se situe « au sein de la majorité de gauche »), appeler, pourquoi pas, à l’occasion, à la dissolution de l’Assemblée nationale.

Le « changement » ne se fera pas avec, mais contre Hollande. C’est dans ce sens qu’il faut orienter la pression, sous peine d’embrouiller les esprits.

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    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

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