Pasolini penseur-arpenteur socratique des marges sociales et géographiques Samedi 30 janvier a 15h30 a la MJC du vieux Lyon.

, par  Gilbert Remond , popularité : 2%

Pasolini fut un grand dérangeur. Déclencheur de polémiques nombreuses autant que passionnées, il à jeté plus d’une fois le trouble dans les certitudes établies de l’ordre bourgeois sans cependant épargner ceux de son camp. Infatigable, il dénonçait malgré les coups et les injures, la destruction culturelle organisée par tous ceux qui cherchaient à engager l’Italie et le monde sur la voie de l’économie libérale. Il était profondément convaincu que « le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé la société de consommation »

Pour lui cette définition qui sur un plan purement indicatif semblait inoffensive, était au contraire un fascisme pur et simple. C’est d’ailleurs ce concept que développera plus tard Clouscard dans son « capitalisme de la séduction » ou Lordon dans ses travaux rapprochant Marx de Spinoza. Il qualifiait de « génocide culturelle » la montée en puissance de la télévision et du consumérisme qu’elle accompagnait. « Il n’y a plus d’être humain,disait-il, mais d’étranges machines qui se cognent les unes aux autres ».

Pasolini était un anthropologue qui n’éludait pas l’activité humaine de son art. Pour lui l’environnement matériel et culturel ne pouvaient pas se délier et il n’ergotait pas lorsqu’il pleurait la dévitalisation de l’Italie . Il remarquait alors, que les lucioles avaient disparue des campagnes italiennes et que c’était le même problème avec la question intellectuelle. Comme le remarquait René de Céccatty dans un dossier qui lui était consacré par le magazine littéraire de janvier 2015 « c’était il y a quarante ans et les lucioles ne sont toujours pas revenues »

Aujourd’hui évoquer son œuvre c’est évoquer une flamme venu de ses génies, car les esprits anciens volaient autour de son corps. En toutes circonstances, il restait attentif aux antiques oracles et aux démons primordiaux. Son œuvre ignorait les cloisonnements. Au contraire, il jouait « à , la marelle » avec les différentes catégories de la création et de l’activité intellectuelle. Passant de l’une à l’autre, dans une activité juvénile mais aussi avec gravité, il fût tout aussi bien poète, romancier,traducteur, éditorialiste, reporter, critique, théoricien, dramaturge et cinéaste, mais sur son passeport était mentionné la qualité d’écrivain qui les contenait toutes.

Son individualité était irréductible et atypique, il irradiait au-delà de sa simple singularité, incapable qu’il était de se cantonner à une seule discipline, un seul territoire. Sa compréhension de la critique qu’il concevait comme une enquête sur la culture est le fondement même de ses textes. Il disait par exemple que le Caravage avait inventé une nouvelle lumière et de nouveau type de personnes et de choses, donnant ainsi a voir ce que l’idéologie officielle reléguait jusqu’alors hors champs.

Ils disait aussi au sujet de son premier livre sorti en 1942 : « je pense à moi comme de quelqu’un qui vient de la critique….. le fait même que mes premiers vers publiés a 18 ans l’aient été en frioulan tend a démontrer que mon opération poétique se faisait sous le signe d’une inspiration fortement critique, intellectuelle » Enfin pour lui la civilisation archaïque ne devait pas être oubliée, ni méprisée.Elle doit trouver sa place dans nos représentations, être réinterprétée de manière à rendre la civilisation particulière,concrète et historique. »Pour moi disait-il, « l’enragé idéal, le merveilleux enragé de la tradition historique, c’est Socrate. ... Il fut pourtant accusé au nom du moralisme de son temps. Socrate à répondu de la façon que l’on sait, sans toute fois être un révolutionnaire mais en restant un enragé, un guenilleux qui allait d’un gymnase a l’autre dans la périphérie d’ Athènes » Pasolini sublime Socrate des périphéries romaines devait mourir en corsaire solitaire sur une plage d’Ostie lâchement assassiné.

Jean Dufflot journaliste, et écrivain, auteur de « le rêve du centaure : entretien avec Pasolini et Pasolini mort ou vif paru aux édition a plus d’un titres viendra nous parler de lui le :

samedi 30 janvier a 15h30 a la MJC du vieux Lyon.

Gilbert Rémond

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