Au coeur de la déferlante de prises de positions
"On nous aurait trompés"

, par  Jean Ortiz , popularité : 2%

Après les attentats réfléchir, expliciter, agir.
Naturellement après un tel traumatisme un tel engagement de masse les réflexions se multiplient. De tout bord. Avec du bon, du moins bon et du difficilement supportable. sans aller chercher la violence de classe de Macron et de nos pires adversaires fascistes. Une fois de plus sous une forme brève et percutante notre camarade Jean Ortiz apporte des éléments utiles. J’insiste sur la concision, nécessaire en face de la déferlante et du besoin de compréhension de tous... Quant à moi j’utiliserai ce texte, cette trame jusqu’au moment où j’aurai trouvé meilleur. Jean ne m’en voudra pas, ne nous en voudra pas.
Paul Barbazange

On nous aurait trompé ?

Ils nous ont trompé (ou essayé) en pleurant avec le peuple sur les terribles conséquences de la fracture de notre "contrat" social, républicain, laïque, international... Monstruosité il y a eu, et une émotion, un élan populaire, comme rarement, et réconfortants. Ce jaillissement, même s’il n’a pas charrié que de bons sentiments, devrait marquer un avant et un après "Charlie", une meilleure compréhension du monde impitoyable dans lequel nous vivons. Les « monstres » poussent sur cet ordre mondial cannibale comme les champignons sur le fumier.

« Ils n’ont rien compris, en haut » me dit-on. Bien au contraire ! Ils ont parfaitement compris qu’ils pouvaient profiter du traumatisme national pour accélérer leur politique "de classe", reléguer la question des questions : la "question sociale", les réponses progressistes à la crise du système ; profiter du climat fallacieux "d’unité nationale" pour nous faire avaler l’une des plus importantes régressions sociales : le plan du multimillionnaire Macron ; une machine de guerre contre le droit du travail, la protection des salariés... une arme mortelle pour réduire jusqu’à l’insupportable le "coût du travail", marchandiser tout ce qui peut l’être.

Ceux-là même qui versent des larmes de crocodile, enfoncent chaque jour davantage notre pays dans une terrible loi de la jungle, celle-là même qui produit des "monstres". Les millions de "perdants", les jeunes, n’ont qu’à « devenir milliardaires », éructe de Las Vegas le ministre de l’économie. S’il était de gauche, il devrait encourager les jeunes à devenir solidaires, partageux, humanistes, altruistes... Et ils osent se lamenter sur « la crise des valeurs », le « choc des civilisations », eux qui sont les fossoyeurs des valeurs de la République, les saigneurs de peuples, en France, en Libye, en Syrie, en Irak, au Mali... partout où les bombardements des "Rafales" sentent le pétrole et le vieil ordre néocolonial. Alors, qu’ils remballent leur trompeuse "unité nationale" prétendument "apolitique" ! Comment peut-il y avoir égalité, liberté et fraternité sans justice sociale ? Leur "vivre ensemble" n’est qu’un attrape-couillons.

Ne nous taisons donc pas. Politisons les enjeux, les débats, les alternatives, les causes profondes du terrorisme. Revenons aux fondamentaux. Sociaux et néolibéraux instrumentalisent une « guerre contre le terrorisme global », le désarroi populaire, la désespérance, le climat d’insécurité, surtout sociale. Ils brisent ainsi les derniers liens de solidarité et d’entraide. Ils tentent de marginaliser définitivement leur véritable cible : la gauche de transformation sociale. Au passage, ils assoient l’école, qu’ils ont méthodiquement déstructurée et vidée de sa véritable fonction, au banc des accusés. Cela revient à alimenter le terreau de la haine. A force de mettre l’Éducation Nationale au pain sec et d’y instiller des concepts délétères, de faire la guerre aux pauvres, ils ont détruit le "socle commun" et "l’ascenseur social", multiplié l’échec des enfants des familles les plus défavorisées, décuplé l’exclusion. Ils ne s’intéressent qu’au tri et à la promotion d’une élite "de classe", qui s’auto-reproduit.

Quant à la liberté d’information, TF1, BFMTV, et tutti quanti continuent à mentir, à désinformer de plus belle, à censurer les communistes, les révolutionnaires, à conditionner, à lobotomiser... Un minimum de décence imposerait aux pleureuses d’aider notamment les derniers survivants de la presse d’opinion à continuer à paraître tous les matins. Que nenni ! Si L’Humanité disparaissait, ils n’en pleureraient pas. Alors, assez de travestissements ! Que vive la lutte ! La gauche a l’obligation de mener la lutte des classes pour affronter des sociaux néo libéraux, qui eux, n’ont jamais perdu leurs fondamentaux.

Jean Ortiz, universitaire.

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  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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