Ne laissons pas Pierre Laurent interdire la candidature communiste !

, par  Marie-Christine Burricand , popularité : 1%

Le Conseil national des 24 et 25 septembre a mis en débat 3 options concernant l’élection présidentielle de 2017 :
- Prendre de nouvelles initiatives de rassemblement sans faire de choix de candidat au 5 novembre.
- Un appel à voter Jean-Luc Mélenchon, en affirmant l’autonomie du PCF, sa démarche de rassemblement.
- Engager une candidature issue du PCF, porteuse de ses idées et de sa démarche de rassemblement.

Il a aussi chargé la commission nationale responsable de l’animation et du suivi des débats préparatoires à la conférence nationale de recueillir les propositions de candidat-e-s dans le cadre de l’option d’une candidature issue du PCF.

Pierre Laurent, suivi dans cette démarche par plusieurs camarades de la direction nationale, ne tient aucun compte de cette résolution du Conseil national.

Aujourd’hui comme en juin au moment du Congrès, l’urgence c’est d’attendre ! D’interviews en initiatives, il explique au contraire que le PCF ne veut surtout pas présenter de candidats, prétextant la situation nouvelle qui pourrait voir le jour en janvier après la primaire du PS ou bien un éventuel candidat commun de la gauche alternative.

C’est en quelque sorte la ligne de la primaire qui continue malgré le refus des communistes.

Car chacun comprend que le secrétaire national est suspendu aux résultats de la primaire du PS, soit qu’elle désigne un candidat qui ne soit pas issu du gouvernement et qui pourrait donc être « soutenable » à ses yeux, soit qu’un battu de la primaire se propose finalement pour représenter la gauche dite « alternative », un Montebourg par exemple ? Comme si le PS n’était pas durablement discrédité dans son ensemble, entraînant dans son sillage toute la gauche ! Comme si les communistes et les citoyens ne tiraient aucune leçon de décennies d’union de la gauche construite autour d’un PS dominant !

Au delà du fait que ces projets ont peu de chance de se concrétiser, cette position théorise une fois de plus le nécessaire effacement du PCF. On sent bien que, malgré tout le mal qu’ils en ont dit, Pierre Laurent et son entourage préfèreraient encore Jean-Luc Mélenchon à une candidature du PCF, s’enfonçant alors un peu plus dans le discrédit et le ridicule !

Face à l’idée développée par la direction « nous ne nous résignons pas à la victoire de la droite ou du FN et nous ne présentons pas de candidat pour permettre le rassemblement de la gauche », répondons « Nous ne nous résignons pas à la victoire de la droite et du FN, au triomphe du patronat et du capital, nous voulons construire un rassemblement populaire qui incarnera la gauche, c’est pourquoi nous voulons un candidat communiste parce qu’il n’y a pas de rassemblement et de gauche possibles sans un PCF fort et influent qui les structure ».

L’idée d’une candidature communiste fait pourtant son chemin chez les communistes. Elle est reprise par André Chassaigne, président du groupe à l’assemblée nationale, et s’est imposée jusqu’au sein du Conseil National.

Et si la direction nationale et Pierre Laurent avaient justement peur de ce mouvement qui grandit en faveur d’une candidature issue du PCF et s’acharnaient à faire passer un seul message en direction des communistes comme des candidats potentiels : « ce n’est pas la peine de vous agiter, c’est nous qui décidons et il n’y aura pas de candidats communistes ».

Personnellement, je n’ai pas l’illusion qu’une candidature communiste à la présidentielle réglerait par miracle toutes les questions stratégiques auxquelles le PCF est confronté. Ainsi sur la question européenne, je ne partage évidemment pas l’idée que notre candidat devrait défendre la position de maintien de la France dans l’Union européenne, position défendue par un certain nombre de camarades partisans d’une candidature issue du PCF.

Mais l’exigence d’une candidature témoigne qu’un grand nombre de communistes gardent un « esprit de parti », veulent que les idées communistes soient présentes dans cette bataille nationale et un candidat pour les incarner, mesurent le risque de disparition du paysage politique national que fait courir l’absence de candidat.

Et beaucoup mesurent aussi dans la situation politique présente l’espace qui peut s’ouvrir pour un candidat combatif, porteur de la rupture avec le système capitaliste, défenseur des exigences populaires et l’intérêt pour les combats de classe à venir d’une telle candidature. Tout le contraire en somme de l’effacement prôné par la direction nationale depuis des lustres, effacement derrière le Parti socialiste, les collectifs anti libéraux, Jean-Luc Mélenchon, tous ces choix stratégiques qui nous ont mis dans l’impasse.

Quant au contenu de la campagne, la candidature permettra d’en débattre et surtout de confronter un certain nombre de positions à la réalité et aux citoyens. Il ne s’agit pas là de faire rempli 65 000 questionnaires mais de se faire entendre et comprendre de millions de français !

Un candidat communiste marquerait un début de rupture avec l’effacement prôné depuis si longtemps.

Cette bataille, car cela en est une, pour un candidat communiste mérite donc d’être menée, quelques soient les difficultés et les contradictions auxquelles nous sommes confrontés. Sans oublier que c’est d’abord la direction nationale qui est confrontée à ses échecs et aux contradictions générées par sa stratégie d’effacement, notamment en 2012 derrière Mélenchon.

Et l’urgence n’est pas de justifier l’absence de candidat mais bien de rechercher les femmes et hommes communistes capables d’incarner une telle bataille, par leur place dans le mouvement social ou/et la légitimité que leur a donné le suffrage universel !

Cela suppose évidemment de regarder un peu plus loin que le secrétaire national et son entourage direct qui ne répondent pour l’essentiel à aucun de ces deux critères !

Ne nous laissons donc pas intimider par le tir de barrage de ceux qui face à l’échec de leur stratégie ne sont plus que dans des expédients qui enfoncent le PCF .

La conférence nationale du 5 novembre n’est pas jouée d’avance. Organisons les réunions de communistes en permettant un échange libre et fraternel, mettons en débat le contenu de la campagne et les candidats possibles, rendons publics et faisons remonter les compte-rendus de ces réunions,

une majorité peut se dégager pour une candidature communiste !

Une bataille pour unir et mobiliser les communistes

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  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

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    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).