Mettre fin aux ghettos de la République

, par  Guy Poussy , popularité : 3%

Les commentaires qui ont suivi les affrontements à Trappes en Yvelines relancent le débat sur les quartiers populaires sensibles. Cette question très politique n’est pas nouvelle. Depuis des décennies elle occupe régulièrement l’actualité avec des moments très forts, comme en 2005 lors de la révolte des banlieues. Les différents gouvernements, de gauche et de droite, ont été dans l’incapacité de modifier la situation de la jeunesse vivant dans ces ghettos de la République [1]. Il est vrai qu’il n’y a jamais eu un plan d’urgence nationale mobilisant les moyens de donner un bon métier, et un emploi à cette jeunesse. De même que nombres de quartiers populaires sont devenus des zones de non droit, en raison de l’activité de bandes organisées se livrant à différents trafics, en particulier celui de la drogue. Une véritable police de proximité travaillant en relation avec les élus locaux et les organisations existantes sur place reste à créer.

Comment ne pas évoquer le communautarisme [2] qui aujourd’hui a pris une dimension importante. Il y a accélération d’un mouvement commencé voilà plusieurs années, et qui de façon insidieuse nous fait passer de la République indivisible, laïque, démocratique et sociale à une société basée sur le communautarisme. La montée en force des lobbies religieux est réelle. Certains pays Arabes tel le Qatar se sont implantés en France. Ils disposent de relais dans les quartiers populaires. Le dire, et le démontrer concrètement n’est pas de l’islamophobie, c’est mettre à nue l’ingérence dans les affaires de la France. Un président de la République -Sarkozy- osa opposer l’instituteur au curé et au pasteur, accordant le monopole de la conscience morale, de la définition du bien et du mal à ces deux figures. La liberté d’opinion et de croyance est certes un impératif, mais respecter la piété d’un musulman, d’un chrétien, d’un juif, ne saurait interdire de passer au crible de la critique rationnelle des fables, des dogmes, et des tabous nés dans l’enfance de notre espèce humaine. A gauche, certains semblent se complaire dans l’angélisme et refusent de voir la réalité en face. « Sans angélisme aucun [3], réaffirmons haut et fort que le problème des quartiers populaires, n’est pas l’islam mais la crise sociale. Combien de fois faudra-t-il l’écrire pour que cette élémentaire vérité pénètre les esprits et les cœurs ». Dis comme ça, cela conduit bien à sous estimer le rôle joué dans les quartiers par des meneurs intégristes disposant de moyens importants fournis notamment par le Qatar.

Le moment est venu d’appeler « un chat un chat » et d’une façon générale de lutter contre toutes formes de communautarisme, agent de division, notamment dans les quartiers populaires. Il s’agit aujourd’hui de développer les luttes intergénérationnelles conséquentes pour stopper la politique d’austérité du pouvoir socialiste. Elle frappe en priorité le monde du travail ainsi que les collectivités territoriales. Par la lutte, il s’agit d’imposer une politique qui mette fin aux ghettos de la République.

Guy Poussy, conseiller général honoraire du 94

Le 27 juillet 2013

[1Cf. le livre d’André Gérin, ancien député communiste

[2Le communautarisme vient des États-Unis et se définit comme une conception faisant prévaloir l’organisation de la société en communautés avec l’exigence d’assimilation des individus selon des règles et un modèle équivalents pour tous.

[3Édito de l’Humanité du 26 juillet 2013.

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