Les troupes américaines qui restent en Syrie pour « garder le pétrole » ont déjà tué des centaines de personnes

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et pendant que l’on nous amuse avec les faux dissidents cubains pour nous faire oublier les assassinats en Bolivie, au Chili et ailleurs, pendant que l’on nous invite à ne regarder que les rebelles de Hong kong sans parler de Goulags dans lesquels on parquerait les musulmans, Trump s’en donner à coeur joie dans l’assassinat de vrais musulmans au nom des champs de pétrole (note de danielle Bleitrach

Des centaines de soldats américains restent en Syrie, non pas pour assurer la sécurité de groupe de personnes, mais pour occuper les réserves pétrolières du pays et priver le gouvernement syrien des revenus nécessaires à la reconstruction.

Le président américain Donald Trump a rassuré ses partisans en leur disant qu’il « ramène des soldats à la maison » après la guerre « sans fin » en Syrie. Mais ce n’est tout simplement pas le cas.

Alors que Trump a ordonné le retrait partiel des quelque 1 000 soldats américains présents sur le territoire syrien – qui imposent une occupation militaire illégale en vertu du droit international – les responsables américains et le président lui-même ont admis que certains resteraient. Et ils resteront sur le sol syrien non pas pour assurer la sécurité d’un groupe de personnes, mais plutôt pour garder le contrôle des champs de pétrole et de gaz.

L’armée américaine a déjà tué des centaines de Syriens, et peut-être même quelques Russes, précisément pour conserver ces réserves de combustibles fossiles syriens.

L’obsession de Washington de renverser le gouvernement syrien refuse de s’éteindre. Les États-Unis demeurent résolus à empêcher Damas de reprendre son propre pétrole, ainsi que sa région productrice de blé, afin de priver le gouvernement de revenus et de l’empêcher de financer ses efforts de reconstruction.

Le Washington Post a noté en 2018 que les États-Unis et leurs alliés kurdes occupaient militairement une part massive de « 30 % de la Syrie, qui est probablement l’endroit où 90 % de la production pétrolière d’avant-guerre a eu lieu ».

Maintenant, pour la première fois, Trump a ouvertement confirmé les arrière-pensées impérialistes derrière le maintien d’une présence militaire américaine en Syrie.

« Nous voulons garder le pétrole », a avoué Trump lors d’une réunion du cabinet le 21 octobre. « Peut-être que nous aurons une de nos grandes compagnies pétrolières pour y aller et le faire correctement. »

Trois jours plus tôt, le président tweetait : « Les États-Unis ont pris le contrôle du pétrole. »

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Je viens de parler au Président Erdogan de Turquie. Il m’a dit qu’il y avait eu des tirs mineurs de sniper et de mortier qui ont été rapidement éradiqués. Il veut vraiment que le cessez-le-feu, ou la pause, fonctionne. De même, les Kurdes veulent que cela se produise et que la solution ultime se produise. Dommage qu’il n’y ait pas eu cette pensée il y a des années. Au lieu de cela, les choses ont toujours été maintenues avec des bouts de sparadrap, et de façon artificielle. Il y a de la bonne volonté de part et d’autres et de grandes chances de succès. Les États-unis ont pris le contrôle du pétrole, et le contrôle des prisonniers membres de Daesh a été doublement pris par les Kurdes et par la Turquie…

Le New York Times a confirmé la stratégie le 20 octobre. Citant un « haut fonctionnaire de l’administration », le journal a rapporté :

« Le président Trump penche en faveur d’un nouveau plan du Pentagone visant à maintenir un petit contingent de troupes américaines dans l’est de la Syrie, peut-être environ 200, pour combattre l’État islamique et bloquer l’avance du gouvernement syrien et des forces russes dans les champs pétroliers convoités de la région.

… Un avantage secondaire serait d’aider les Kurdes à garder le contrôle des champs de pétrole à l’est, a dit le fonctionnaire. »

M. Trump a ensuite explicitement réitéré cette politique lors d’une conférence de presse de la Maison-Blanche sur le retrait de la Syrie le 23 octobre.

« Nous avons pris le contrôle du pétrole (en Syrie) et, par conséquent, un petit nombre de soldats américains resteront dans la zone où ils ont le pétrole », a dit M. Trump. « Et nous allons les protéger. Et nous déciderons de ce que nous allons en faire à l’avenir. »

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Utilisation de l’EI comme excuse

Le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper – l’ancien vice-président des relations gouvernementales du grand fabricant d’armes Raytheon, avant d’être promu par Trump à la tête du Pentagone – a révélé la politique américaine actuelle sur la Syrie lors d’une conférence de presse le 21 :

« Nous avons des troupes dans les villes du nord-est de la Syrie qui sont situées à côté des champs de pétrole. Les troupes dans ces villes ne sont pas dans la phase actuelle de retrait.

… Nos forces resteront dans les villes qui sont situées près des champs de pétrole. »

M. Esper a ajouté que l’armée américaine « maintient une patrouille aérienne de combat au-dessus de toutes nos forces sur le terrain en Syrie. »

Contrairement à Trump, Esper a offert une excuse pour justifier la poursuite de l’occupation militaire américaine des champs pétroliers syriens. Il a insisté pour que les soldats américains restent pour aider les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes, à maintenir les ressources et à empêcher les djihadistes de l’EI de les reprendre.

C’est ce qui a conduit les grands médias dominants comme CNN à rapporter : « Le secrétaire à la Défense dit que certaines troupes américaines resteront temporairement en Syrie pour protéger les champs pétroliers de l’EI ».

Mais n’importe quel observateur qui a soigneusement analysé les commentaires d’Esper lors de sa conférence de presse aurait été en mesure de détecter le véritable objectif derrière la présence prolongée des États-Unis dans le nord-est de la Syrie. Comme l’a dit Esper, « L’un des buts de ces forces [américaines], en collaboration avec les FDS, est de refuser l’accès à ces champs pétroliers à l’EI et à d’autres qui pourraient bénéficier de revenus qui pourraient être générés ».

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Extrait de la transcription de la conférence de presse de Mark Esper au Pentagone.

« Et d’autres qui peuvent bénéficier de leurs revenus générés » est un qualificatif crucial. En fait, Esper a utilisé ce langage – « l’EI et autres » – deux fois de plus dans sa conférence de presse.

La stratégie des États-Unis est d’empêcher le gouvernement syrien reconnu par l’ONU et la majorité syrienne qui vit sous son contrôle de reprendre leurs propres champs pétroliers et de récolter les bénéfices de leurs revenus.

Des centaines de personnes massacrées

Il ne s’agit pas seulement de spéculation. CNN l’a dit clairement lorsqu’elle a rapporté ce qui suit dans un passage incontestablement franc, citant des hauts responsables militaires américains anonymes :

« L’armée américaine a depuis longtemps des conseillers militaires intégrés aux Forces démocratiques syriennes près des champs pétroliers syriens à Deir Ezzoir depuis que la région a été prise à l’EI. La perte de ces champs pétroliers a privé l’EI d’une importante source de revenus, une source de financement ponctuelle qui a fait la différence avec d’ autres groupes terroristes.

Les gisements de pétrole sont également des actifs recherchés depuis longtemps par la Russie et le régime d’Assad, qui est à court d’argent après des années de guerre civile. Moscou et Damas espèrent utiliser les recettes pétrolières pour aider à reconstruire la Syrie occidentale et à consolider l’emprise du régime.

Pour tenter de s’emparer des champs de pétrole, des mercenaires russes les ont attaqué, ce qui a mené à un affrontement au cours duquel des dizaines, voire des centaines de mercenaires russes ont été tués dans des frappes aériennes américaines, un épisode que Trump a présenté comme la preuve qu’il est dur avec la Russie. Cette action a contribué à dissuader les forces russes ou les forces du régime de faire des tentatives similaires pour les champs pétroliers.

Les forces américaines près des champs pétrolifères restent en place et de hauts responsables militaires avaient déjà dit à CNN qu’ils seraient probablement parmi les derniers à quitter la Syrie. »

CNN a ainsi reconnu que l’armée américaine avait tué jusqu’à des « centaines » de combattants soutenus par la Syrie et la Russie cherchant à accéder aux champs pétroliers syriens. Elle a massacré ces combattants non pas pour des raisons humanitaires, mais pour empêcher le gouvernement syrien d’utiliser « les revenus pétroliers pour aider à reconstruire la Syrie occidentale ».

Cet aveu direct et choquant allait à l’encontre du mythe populaire selon lequel les États-Unis gardaient des troupes en Syrie pour protéger les Kurdes d’un assaut de la Turquie, membre de l’OTAN.

Le rapport de CNN faisait apparemment référence à la bataille de Khasham, un épisode peu connu mais important de la guerre internationale par procuration de huit ans contre la Syrie.

La bataille s’est déroulée le 7 février 2018, lorsque l’armée syrienne et ses alliés ont lancé une attaque pour tenter de reprendre d’importantes réserves de pétrole et de gaz dans le gouvernorat syrien de Deir ez-Zor, qui étaient occupées par les troupes américaines et leurs représentants kurdes.

Le New York Times semble se délecter des nouvelles selon lesquelles l’armée américaine a massacré 200 à 300 combattants après des heures de « frappes aériennes impitoyables en provenance des États-Unis ».

Le Times a souligné à plusieurs reprises que Deir ez-Zor est « riche en pétrole ». Il a également cité des responsables américains anonymes qui ont affirmé que bon nombre des combattants massacrés étaient des ressortissants russes de la société militaire privée Wagner Group. Ces « responsables du renseignement américain » anonymes ont déclaré au Times que les combattants russes présumés étaient « en Syrie pour saisir des champs de pétrole et de gaz et les protéger au nom du gouvernement Assad ».

Le Times a noté que les forces d’opérations spéciales américaines du JSOC [Le Joint Special Operations Command est chargé de diriger et de coordonner les unités des forces spéciales des différentes branches de l’armée américaine, NdT] travaillaient avec les forces kurdes dans un avant-poste près de l’importante usine à gaz de Conoco en Syrie. Les FDS, dirigées par les Kurdes, avaient arraché cette installation à l’EI en 2017 avec l’aide de l’armée américaine. Le Wall Street Journal notait à l’époque que « l’usine est capable de produire près de 450 tonnes de gaz par jour » et était l’une des sources de financement les plus importantes de l’EI.

Le journal a ajouté : « Les Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes, soutenues par les frappes aériennes de la coalition dirigée par les États-Unis, se battent contre le régime du président Bachar al-Assad pour des gains territoriaux dans l’est du pays ». Les sites Web de surveillance des produits de base MarketWatch et OilPrice.com suivaient de près l’histoire et analysaient les forces qui allaient prendre le contrôle de l’une des usines à gaz les plus importantes de Syrie.

Affamer la Syrie en pétrole et en blé

Pour le gouvernement syrien, la reprise du contrôle de ses réserves de pétrole et de gaz dans la partie orientale de son territoire est cruciale pour financer les efforts de reconstruction et les programmes sociaux – surtout à un moment où les sanctions étouffantes des États-Unis et de l’UE ont paralysé l’économie, causé des pénuries de carburant et gravement affecté la population civile syrienne.

Les États-Unis ont cherché à empêcher Damas de reprendre des territoires rentables et à le priver de ressources naturelles, de combustibles fossiles comme de denrées alimentaires de base.

En 2015, le président Barack Obama a déployé des troupes américaines dans le nord-est de la Syrie pour aider la milice kurde, la People’s Protection Units (YPG), à combattre l’EI. Ce qui a commencé comme plusieurs dizaines de forces d’opérations spéciales américaines s’est rapidement transformé en quelque 2 000 soldats, en grande partie stationnés dans le nord-est de la Syrie.

Lorsque ces soldats américains ont permis au YPJ de reprendre le territoire de l’EI, ils ont renforcé le contrôle de Washington sur près d’un tiers du territoire souverain syrien – un territoire qui comprenait 90 % du pétrole syrien et 70 % de son blé, comme par hasard.

Les États-Unis ont par la suite forcé le YPG dirigé par les Kurdes à changer de nom pour devenir les FDS, puis les ont traités comme des mandataires pour essayer d’affaiblir le gouvernement syrien et ses alliés l’Iran et la Russie.

En juin, Reuters a confirmé que les autorités kurdes avaient accepté de cesser de vendre du blé à Damas, après que les États-Unis les eurent pressés de le faire.

The Grayzone a rapporté comment le Center for a New American Security, un important groupe de réflexion en politique étrangère du Parti démocrate, financé par les États-Unis et l’OTAN, a proposé d’utiliser l’« arme du blé » pour affamer la population civile de la Syrie.

Un ancien chercheur du Pentagone, devenu chercheur principal du groupe de réflexion, a déclaré ouvertement : « Le blé est une arme d’une grande puissance dans cette prochaine phase du conflit syrien ». Il a ajouté : « Il peut être utilisé pour faire pression sur le régime d’Assad et, par le biais du régime sur la Russie, pour forcer des concessions dans le processus diplomatique dirigé par l’ONU ».

M. Trump a semblé faire écho à cette stratégie lors de sa réunion du Cabinet du 21 octobre.

« Nous voulons garder le pétrole, et nous allons trouver une solution avec les Kurdes pour qu’ils aient un peu d’argent, un peu de cash-flow », a-t-il dit. « Peut-être que nous aurons une de nos grandes compagnies pétrolières pour y aller et le faire correctement. »

Alors que Trump s’est engagé à ramener les soldats américains à la maison et à mettre fin à l’occupation militaire du territoire syrien – qui est illégale en vertu du droit international –, il est évident que la guerre plus large pour le changement de régime se poursuit.

Une guerre économique brutale contre Damas s’intensifie, pas seulement au travers des sanctions, mais aussi au moyen du vol des trésors naturels de la Syrie par des puissances étrangères.

Source : Consortium News, 24-10-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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