Les amis syriens de Fabius, Hollande, Sarkozy, BHL et Cie ont décapité Al Maâri *

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En Syrie les hordes fanatiques qui occupent la petite ville de Maârat Anoôman ont décapité le poète des philosophes et le philosophe des poètes comme on l’appelle. La statue de ce grand de la littérature arabe érigée dans sa ville natale a été détruite par les extrémistes islamistes qui sèment la terreur dans cette Syrie jadis pays du savoir et berceau de l’Islam dans sa face la plus rayonnante.

Le pays vit depuis deux ans une guerre qu’on dit civile, mais qui est en fait imposée en grande partie par l’extérieur. A preuve l’existence de combattants islamistes fanatisés venus de tous les coins de la planète. Ne dit-on pas que près de 12.000 Tunisiens y sont pour combattre le régime de Bachar Al Assad et que l’un de leurs leaders venait de leur lancer un appel au retour au pays ?

Mais les Tunisiens ne sont pas les seuls à faire la guerre dans ce pays. Il y en a des milliers de toutes les nationalités dont le dénominateur commun est le terrorisme nourri d’un fanatisme qui n’a de projet que de détruire tout ce qui est savoir et lumière.

Ce sont ces adeptes des ténèbres qui ont détruit lundi dernier la statue du grand savant arabe né en 973 et mort en 1057, connu pour sa grande sagesse et qui jouissait d’une grande notoriété, et même de la considération des pouvoirs de l’époque où souvent on avait recours à lui pour arbitrer les différends dans sa ville.

Al Maâri est l’auteur de « Risalat Al Ghofrane » dans laquelle il visite le paradis et y rencontre des poètes qui étaient païens et ont trouvé pardon.

C’est l’un des chefs-d’œuvre de la littérature arabe et mondiale enseigné dans les plus grandes universités du monde comme Allouzoumiat.

Il est aussi l’auteur de « Saqt Az-Zand » recueil de poèmes des plus beaux de la poésie arabe mais dont l’originalité est d’être porteur d’un message philosophique qui jetait les bases de l’existentialisme moderne. Même si cette poésie était empreinte d’un certain pessimisme facilement compréhensible de la part d’un homme profondément imbu des philosophies grecques et hindoues.

Penseur, philosophe, poète, Al Maâri incarnait à son époque les lumières et le savoir. Beaucoup d’étudiants s’instruisaient auprès de lui dans des cercles où les débats touchaient à tout ce qui concerne l’existence.

Il n’a jamais succombé aux sirènes du pouvoir en dépit des sollicitations des autorités à cette époque.

Il a choisi au contraire la voie du savoir et de l’humanisme dans sa plus noble dimension.

C’est cet homme dont les illuminés ont détruit la statue, le taxant d’hérésie et autres qualificatifs abjects.

Dix siècles après, voilà où nous en sommes avec ces fanatiques qui mettent tout à feu et à sang là où ils passent. De l’Afghanistan à la Tunisie en passant par la Syrie, le pays des Omeyades, ils ne font que saccager et détruire. De Bouddha aux mausolées de Tombouctou au Mali, à ceux de Sidi Boussaîd, de la Saida Manoubia et autres en Tunisie, à la Syrie où ils se sont attaqués à l’un des symboles du savoir arabo-musulman, c’est notre mémoire, qu’ils cherchent à enterrer, c’est notre patrimoine le plus cher qui fait notre fierté qu’ils détruisent pour faire régner l’ignorance et nous jeter dans les ténèbres.

C’est sur l’humanité entière qu’ils s’acharnent et sur tout ce qui est lumière et savoir qu’ils jettent leur dévolu dévastateur.

Où nous mènent-ils ces obscurantistes nihilistes ?

Impossible de savoir où nous allons avec cette déferlante malfaisante qui n’épargne pas les vivants et qui n’a aucun respect pour les morts.

Majed SLAH

* Le titre est de la rédaction d’Alger républicain.

Le titre originel est : "Ennemis des lumières : Ils ont décapité Al Maâri"

Quelques vers de ce grand poète... qui expliquent sans doute la fureur des intégristes fascistes...

La vérité est soleil recouvert de ténèbres,
Elle n’a pas d’aube dans les yeux des humains.
 
La raison, pour le genre humain
Est un spectre qui passe son chemin.
 
Foi, incroyance, rumeurs colportées,
Coran, Torah, Évangile
Prescrivant leurs lois ...
À toute génération ses mensonges
Que l’on s’empresse de croire et consigner.
Une génération se distinguera-t-elle, un jour,
En suivant la vérité ?
 
Deux sortes de gens sur la terre :
Ceux qui ont la raison sans religion,
Et ceux qui ont la religion et manquent de raison.
 
Tous les hommes se hâtent vers la décomposition,
Toutes les religions se valent dans l’égarement.
 
Si on me demande quelle est ma doctrine,
Elle est claire :
Ne suis-je pas, comme les autres,
Un imbécile ?

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