Curieuse position de la France sur la situation des Droits de l’Homme en Afrique : la contradiction de Hollande
Le silence des autorités françaises sur la Côte d’Ivoire par Guillaume T. Gbato

, par  auteurs à lire , popularité : 1%

La France, la grande France, est en guerre en Centrafrique depuis la fin de la semaine dernière. Mardi, de retour de Johannesburg, où il a assisté aux obsèques de l’ancien président sud africain, Nelson Mandela, le chef de l’Etat français, François Hollande, a fait une escale de quelques heures à Bangui, la capitale centrafricaine, à la suite de la mort de deux soldats français de l’opération « Sangaris ». A cette occasion, et devant ses soldats, le chef de l’Elysée est revenu sur les raisons qui ont motivé son intervention rapide au pays de Bokassa. Pour lui, en effet, il s’agissait de « sauver des vies humaines ».

Bel engagement plein d’altruisme, serait-on tenté de dire. Mais le hic, c’est que, dans d’autres circonstances similaires, on n’a pas entendu le président Hollande avec autant d’énergie.

En effet, en juillet 2012, alors que M. Hollande était déjà bien installé à l’Elysée, les dozos et autres milices proches du pouvoir ivoirien ont attaqué le camp des réfugiés de Nahibly, à Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Faisant des centaines de morts. Jusqu’à ce jour, on ne connaît pas la position officielle de la France et de son gouvernement sur cette tragédie que ne cessent de dénoncer les organisations internationales des Droits de l’Homme comme Amnesty international.
Jusqu’à ce jour, les enquêtes promises par le pouvoir n’ont jamais démarré et la France n’a rien dit. En tout cas, rien d’audible.

Plus généralement, en Centrafrique, Hollande et la France ont déclaré la guerre aux Séléka, coupables, à leurs yeux, du drame centrafricain. Curieusement, en Côte d’Ivoire, ils ferment les yeux sur les agissements des dozos, dont les méthodes ressemblent pourtant à celles de leurs homologues centrafricains.

Le président Hollande s’émeut de la mort de quatre cent personnes à Bangui en deux jours. C’est compréhensible. C’est même normal. Mais, le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone, qui est très proche de lui, reçoit, en grande pompe, Guillaume Soro, dont les troupes sont responsables de la mort, en une seule journée, à Duékoué Carrefour, en mars 2011, d’environ un millier de Guéré.

Alassane Dramane Ouattara passe le clair de son temps en France, et, très souvent, à l’Elysée. Pourtant, tout le monde sait qu’en Côte d’Ivoire, les dozos qui lui ont prêté main forte dans sa conquête du pouvoir et qui font intégralement partie de son appareil sécuritaire tuent et violent à longueur de journée. A tel point que, même l’ONU, allié traditionnel du régime Ouattara, a été obligée, ces derniers jours, de dénoncer leurs méfaits. Mais, depuis, personne n’a entendu le président Hollande, encore moins son gouvernement. Dans de telles conditions, comment peut-on croire en la sincérité du président Hollande et du Parti socialistes au pouvoir en France. La vérité, c’est que ces interventions et considérations à géométrie variable discréditent plus la France qu’elles ne l’honorent. Malheureusement.

Tiré de : Notre Voie, n° 4590, 12 déc. 2013

(Surtitre de la Rédaction)

Voir en ligne : sur le site soutien et liberté

Sites favoris Tous les sites

3 sites référencés dans ce secteur

Brèves Toutes les brèves

Navigation

Annonces

  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).