Le lendemain de l’attentat qui tua Alexandre Zakhartchenko

, par  Gilbert Remond , popularité : 1%

Le lendemain de l’attentat qui tua Alexandre Zakhartchenko une vidéo postée sur RT (la chaîne de télévision russe) nous montrait des milliers de personnes venues se masser devant le lieu où il avait été commis, pour lui rendre un dernier hommage. Issu du peuple, mécanicien de formation travaillant dans les mines, Alexandre Zakhartchenko avait la stature de ces dirigeants prolétariens que la bourgeoisie redoute et exècre. Il est devenu leur dernière victime d’une liste déjà longue.

En effet de nombreux meurtres de dirigeants politiques et de commandants des forces armées de la DNR ont déjà été commis par les services secrets ukrainiens ou par d’autres éléments de troupes spéciales, encadrées par les forces impérialistes présentes dans la région. Au premier rang de ces dernières nous trouvons bien sûr celles des États-Unis, mais l’UE qui arme et encadre les bataillons de la garde nationale formée des ex milices de Pravy Sector et autre Svoboda n’est pas non plus sans responsabilité. L’impérialisme comme dans d’autres parties du monde, utilise cyniquement l’extrême-droite pour développer partout l’anti-sémitisme (lire l’article de Danielle Bleitrach sur l’antisémitisme en Ukraine) et s’opposer aux régimes progressistes qui veulent résister à la mondialisation capitaliste.

Les uns avec l’appui des autres se sont ainsi spécialisés dans l’élimination des personnalités les plus respectées du peuple du Donbass, plus particulièrement les plus à gauche, celles dont les convictions soviétiques sont les plus ancrées. C’était le cas du président de la DNR qui avait publiquement déclaré « dans le passé, le présent et l’avenir, nous nous considérons toujours comme faisant partie de l’union soviétique ». De telles déclarations sont insupportables aux impérialistes. Elles perturbent toute leur propagande contre l’URSS accusée sur tous les tons depuis des décennies, de totalitarisme et d’incurie sociale et économique.

Le jour de l’enterrement, la foule était encore plus fortement présente. On a parlé de 120.000 personnes. Elles sont venues de partout pour donner forme à cette diversité qui caractérise un peuple levé pour défendre son destin. Elles étaient de tous les secteurs de l’activité du pays. Des jeunes, beaucoup de jeunes, mais aussi des plus anciens, venus rendre un témoignage vivant de leur attachement au passé soviétique, des femmes, des enfants, des militaires, tous, portant des brassées d’œillets rouges, symbole floral du mouvement ouvrier, brandis comme des poings levés avec enthousiasme et compassion. Ils continueront l’ouvrage commencé par les générations passées.

Ils peuvent toujours tuer un dirigeant, d’autres sortiront de cette foule. Nos médias ont beau travestir la vérité, tronquer les faits, chercher toute sortes de prétextes pour salir la noblesse d’un peuple uni dans la défense ses valeurs, jeter l’opprobre sur leurs chefs, s’ingénier pour rendre invisibles leur manifestations dans un silence dissolvant, rien n’y fera. La présence par milliers, d’hommes et de femmes venus du plus profond des couches de ce pays, même cachés aux opinions des nôtres, fait la preuve qu’une autre politique est possible à laquelle les peuples peuvent s’accorder pour se mobiliser.

Malgré la cécité européenne, le peuple de la DNR n’était pas seul en ces circonstances. Des délégations de Russie, d’Ossetie du sud, d’Abkasie étaient venues rendre un dernier hommage à celui qui non seulement était le leader de la république démocratique populaire, mais aussi celui de la lutte du monde russe contre le fascisme. Si sa mort a profondément blessé la conscience et le cœur des communistes de la DNR et bien au delà, de toute la population des républiques autonomes, elle n’entame en rien leurs aspirations à continuer la construction du pays, une construction fondée sur les principes de la liberté, de la justice et de l’égalité selon les repères de l’URSS. Elle n’arrêtera pas non plus leur lutte contre l’agresseur fasciste. A ce sujet, je me souviens de Zakhartchenko expliquant dans un communiqué militaire retransmis par les actualités locales et les journaux indépendants, qu’il avait en face de lui les mêmes divisions nazis contre lesquelles son grand père s’était battu pendant la grande guerre patriotique.

Ainsi dans le même temps où notre presse faisait ses grands titres sur les manifestations de quelques milliers de néo nazis en Allemagne, en Ukraine où les mêmes sont au pouvoir avec le soutient actif de l’UE, ces derniers terrorisent et assassinent en toute impunité dans un silence complice leurs populations et les peuples du Donbass, malgré les accords de Minsk et le droit international si souvent évoqué. Les populations dites "russophones" du Donbass, autant dire, dans l’esprit de Kiev, les sous hommes qui y résident, qu’ils assimilent à des terroristes, n’ont aucun droit sinon celui de mourir. Nous reconnaissons bien ces manières d’agir qui étaient celles du troisième Reich dans les pays qu’il occupait. Partant, il est insupportable, qu’une fois encore, comme si l’histoire pouvait inlassablement recommencer malgré la connaissance que nous en avons, notre pays, son gouvernement et ses partis, PCF y compris, puissent se rendre complice de ces agissements par leur silence assourdissant. Mieux notre ministre des affaires étrangères rencontrait récemment le président de la rada Andry Parouby, ce même Parouby qui récemment déclarait que « le führer du Reich allemand, le chancelier Hitler était le plus grand démocrate de l’histoire » ! (voir article). Mais chut, il ne faut rien dire, seul Poutine et les russes représentent un vrai péril pour notre avenir et notre mode de vie.

La vérité de tout cela, c’est que comme l’écrivait Danièle Bleitrach récemment « le pouvoir du capital a la mort pour horizon. Notre mort fait partie de leur survie ». Viva la muerta criaient les franquistes ! Leur maxime reprend de l’actualité.

Quand un gouvernement et son premier responsable ne rentrent pas dans les clous définis par l’impérialisme, la mort est leur destin. De Lumumba à Allende, nous l’avons appris, ils doivent mourir pour permettre aux multinationales de se développer sans entraves (car elle aussi veulent jouir sans entraves, surtout elles !). Maduro, déjà éprouvé, sera-t-il le prochain de la liste ? Notre devoir internationaliste nous dicte de les soutenir dans ces moment difficiles et de leur apporter notre solidarité, mais ce que nous enseignent une fois encore ces événements, c’est que seule la dictature du prolétariat constitue une garantie de survie.

Ce n’est pas par dogmatisme ni par fétichisme pour des formules dépassées que s’impose une telle politique. Comme Marx et Lénine l’avaient compris après les épreuves sanglantes des révolutions vaincues, seule le peuple unie et mobilisé contre l’ennemi de classe peut offrir une perspective crédible. Le peuple armé doit se défendre et répondre à ces bandits. La lutte contre le terrorisme passe par cette alternative qui est la seule praticable pour la survie des peuples responsables de leurs affaires. Comme l’exprimait le PKRF dans son communiqué de soutient : « la lutte pour une véritable démocratie n’est possible que sur le chemin de la lutte pour le socialisme, pour le pouvoir du peuple ouvrier avec dans le rôle de leader la classe ouvrière organisée ».

Gilbert Rémond


Donbass : Voici la traduction du message envoyé par Boris Litvinov sur WhatsApp en réponse à nos condoléances collectives : C’est Marianne qui les a contactés et en russe leur a envoyé notre message et les 143 premières signatures. En réponse, Notre camarade Boris Litvinov du Parti communiste de la République Populaire de Donetsk, et président de cette république, nous a transmis ce message :

Merci chère Marianne pour votre compassion, votre soutien et votre solidarité avec notre lutte. Je vous prie de transmettre à vos camarades toute ma reconnaissance. Ce qui est arrivé est un grand malheur pour le peuple de DNR. Mais en dépit de toutes les provocations et intimidations, les communistes de la République continueront aux côtés du peuple de suivre la voie de la justice sociale, de la lutte contre le fascisme, le renforcement de l’amitié et de la solidarité avec les peuples du monde entier. Votre soutien nous redonne des forces dans la lutte pour les intérêts du peuple travailleur. Ensemble nous sommes plus forts !

Ce n’était rien comme dit la chanson de Brassens, rien qu’un tout petit message de solidarité mais je sais qu’il leur a fait chaud au cœur et nous allons continuer partout parce que nous savons par expérience combien ceux des nôtres qui ont choisi de lutter ont besoin de ce lien et que la France demeure une valeur forte malgré tout… Je sais à quel point tous ceux qui résistent apprécient un message venu de tous les coins de France, vous êtes déjà près de 150 et ça continue.

Donc merci à ceux et celles qui ont apporté ce geste d’amitié à nos camarades du Donbass eux qui jadis ont retenu Hitler… et qui aujourd’hui subissent les descendants des collaborateurs soutenus par l’OTAN, par l’UE. La France se tait alors qu’elle est garante des accords de Minsk.

Que dire de notre parti communiste français sinon que cette absence de solidarité fait partie de la soumission… Nous aurons tous sauvé l’honneur, les camarades de la fédération du Pas de Calais, ceux de Vénissieux, ma cellule, et venus de tous les coins de France LES COMMUNISTES, mais aussi notre camarade Jakeline Boyer de Bordeaux de la FI et de nombreux camarades de la CGT, du PRCF et d’autres…

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