Le Front national

, par  Gérard Garcia , popularité : 3%

Partant sur le socle d’Ordre Nouveau, le renouvellement de la montée des idées d’extrême droite dans notre pays remonte à la fin des années 60, au début des années 70, les nostalgiques de tous les colonialismes, mêlés aux souverainistes, aux récalcitrants du régime de Vichy, les résidus de l’OAS en se réorganisant veulent redonner corps à leur idéologie.

C’est sur ce relent revanchard de la guerre d’Algérie que resurgit cet extrémisme.

Mais c’est sans aucun doute la progression des idées de gauche, la proche et possible hypothèse de la conquête du pouvoir et par-dessus tout la crainte de voir s’épanouir une société avec à sa tête des communistes, qui poussera JM Le Pen à persévérer pour finalement réussir à fédérer ce mouvement.

Encore empreint du souvenir de la guerre de 39/45, de l’occupation Allemande et malgré un démarrage difficile, qui aurait permis dès le début de stopper net sa légitimité dans le cadre des institutions, ce parti est depuis en constante progression électorale, au point aujourd’hui de représenter un danger pour la démocratie, mais en même temps un danger parce qu’il canalise des votes populaires souvent les plus radicaux.

Au mal vivre des uns, à la misère des autres, s’ajoute maintenant l’insécurité sociale au sens le plus large. Mais c’est surtout sur un fond de chômage et sur l’insécurité urbaine que le FN cultive la peur de l’autre, la haine de l’étranger et avant tout de l’Arabe.

Tous ce qui lui permet de finaliser un « programme » repose en permanence, sur l’intolérance, la ségrégation, l’isolement, le repli identitaire.

Le FN cultive un électorat aujourd’hui déçu par la corruption des classes dirigeantes, mais aussi par l’abandon de souveraineté dans la dilution des pouvoirs délégués à l’Europe.

C’est aussi dans ce sens que le concept de préférence nationale prend une autre dimension et une nouvelle résonance qui englobe maintenant, et au-delà de l’immigration, le problème des importations agricoles, des délocalisations et par incidence la désindustrialisation qui en peu de temps ravage notre pays.

C’est dans ce même sens que c’est exprimé le vote de classe de 2005 contre la constitution Européenne, auquel s’est naturellement coagulé l’électorat du FN.

Le même électorat qui, déçu par la confiscation de son vote, souhaite aujourd’hui sortir de l’euro, parce qu’il symbolise l’enlisement dans la crise de la dette, la soumission aux marchés financiers, aux agences de notations et l’inefficacité de la BCE.

Ainsi le populisme que nous dénonçons s’enracine dans la réalité, et c’est bien aux problèmes réels dont les solutions paraissent réalistes, pour répondre aux exigences de changement, qu’un électorat croissant adhère.

De plus le FN n’a jamais participé à aucun gouvernement et ne partage en aucun cas les échecs, ou comme nous le poids des dérives réformistes qui ont sans doute accentué la fuite de notre propre électorat.

Des dérives réformistes qui encore aujourd’hui et sans doute demain risquent de nous empêcher de porter l’attractive colère qu’exige la radicalité.

Ce constat ne serait pas sérieux s’il ne tenait pas compte que ce parti véritable trouble fête dans le processus démocratique est utilisé dans la bipolarisation instauré, une fois pour arranger les uns, la fois d’après les autres.

En 1986, c’est Mitterrand alors premier responsable de la dérive droitière et acteur de la construction de l’Europe libérale, qui profitera du premier détournement de voix de l’électorat populaire qui commence d’affaiblir le PCF qui par cette occasion lui laisse une marge plus ample.

Au contraire en 2002, c’est Jospin qui fera les frais d’un revirement de l’électorat qui le sanctionne pour son désengagement à résoudre les problèmes avec une véritable politique de gauche.

Comme hier avec Zapatero en Espagne, la droite sera élue par défaut et paradoxalement en les sanctionnant, soit avec l’abstention, soit avec l’extrême droite ou la droite extrême.

Le résultat de 2002 n’est pas sans incidence dans la conscience collective présente et ce poids accentue encore le vote utile futur.

L’influence médiatique joue un rôle prépondérant, les sondages poussent à se méfier d’un possible 21 avril et à ce que l’électorat ne prenne pas de risque et se détermine dès le premier tour, ces sondages agissent de même en ce qui concerne l’électorat de droite, qui certes se satisferait d’une situation similaire mais qui ne peut imaginer être absent du second tour.

La droite qui depuis longtemps chasse sur le terrain idéologique du FN, na plus rien à envier à ce parti fascisant. La politique qu’elle met en œuvre s’ouvre sur toujours plus d’austérité, les méthodes quelle emploie sont toujours plus anti constitutionnelles et s’apparentent plus à des diktats qu’à une démocratie.

Notre combat doit beaucoup plus se situer sur la nature et sur le contenu de ces idées que sur l’épouvantail qui fait de moins en moins d’effets.

Gérard Garcia

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