La Marseillaise ne porte pas son nom pour rien...
La manifestation du collectif du 1er Juin à Marseille Quartiers populaires : 2000 en manif

, par  Charles Hoareau , popularité : 3%

Le collectif du 1er juin appelait hier à manifester...

Pour celles et ceux qui l’ont vécu, on se serait cru il y a 10/20 ans en arrière, quand le comité chômeurs mobilisait pour la prime de Noël, les transports gratuits, le logement, l’emploi ou autre revendication populaire. Mêmes quartiers, même diversité, même exubérance tout à la fois grave et joyeuse et… souvent mêmes manifestantes accompagnées de leurs enfants qui prennent aujourd’hui le relais. Ce n’était donc pas une première comme disent certains.

Ce qui a changé ce sont les slogans et la situation qui a empiré. Il y a dix ans on manifestait encore avec un espoir retrouvé et la perspective de gagner de nouveaux droits.

Là on marche pour cesser de pleurer un frère ou un cousin, dans une ville (et un pays) où la situation ne cesse de se dégrader quels que soient les gouvernements qui défilent au pouvoir. Revendications multiformes, emploi, logement, éducation, violence… que l’on pourrait résumer en une seule : droit de vivre tout simplement.

Droit de vivre dignement, sans exclusion, avec un vrai emploi, un vrai salaire, dans un quartier agréable et sans la peur au ventre que l’un des nôtres tombe encore dans les trafics ou sous les balles de celui-ci.

Les slogans fusent.

« Égalité pour tous », « Marseille debout »…

Comme à Dakar il y a quelques mois « Y en a marre » est repris en chœur par la foule : marre du chômage, de la mal-vie, de la misère, des ghettos, de la stigmatisation…

Les banderoles témoignent d’un mouvement qui n’en est pas resté aux seuls quartiers Nord – les plus nombreux – mais touche d’autres quartiers pauvres et délaissés de la ville.

Les femmes de La Savine font chanter la foule sur un texte de leur composition :

Ils n’ont jamais eu de travail
Ils ne savent même plus sourire
Il n’y a même plus d’espoir dans leurs yeux si grands
Les enfants de nos quartiers
Embarqués sur un navire
Qui n’a plus ni voile ni avenir
Attendent le vent
(...)
Chez nous la jeunesse succombe
Là-bas la richesse avance
Plus vite que la colombe
Dans un ciel d’indifférence

Si certains manifestants trouvent que l’on n’est pas assez nombreux, il est facile de leur répondre qu’au début le mouvement des chômeurs était parti d’une seule cité pour s’étendre à l’ensemble de la ville puis du département tout entier.

Les organisateurs peuvent se féliciter de la force de cette première initiative qui interroge toutes les forces politiques. A l’issue de la manifestation les 23 propositions ont été remises en préfecture et discutées avec le préfet de police et la préfète à l’égalité des chances qui ont reçu une délégation.

Première étape réussie donc.

Il faut maintenant s’accrocher, poursuivre, développer encore les explications, conforter l’unité, approfondir les propositions et combattre pour elles car dans les quartiers comme à l’entreprise, rien ne nous sera donné.

Tout ce que nous aurons nous l’aurons par la lutte.

Cela passe aussi par la formation sociale et politique afin que les quartiers populaires et en particulier leur jeunesse, se réapproprie la politique, la vraie. C’est le seul moyen pour qu’elle devienne ce qu’elle devrait être : s’occuper de la vie de la cité pour le bien de toutes et tous, à l’opposé des magouilles électoralistes et du clientélisme qui sont aujourd’hui l’image que renvoient beaucoup trop d’élus et de responsables dont certains étaient hier prudemment et discrètement présents...

Prochain rendez-vous le 15 juin à l’Agora, à St Barthélémy III.

On y sera.

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