L’Humanité et le "pacifisme bêlant" !

, par  Jean-Pierre Page , popularité : 2%

L’éditorial (ci-dessous) est bien à l’image du PCF, il manque de courage, il méprise le peuple et il ferme les yeux sur les crimes de l’impérialisme en se parant d’une espèce de vertu moralisatrice !

C’est lamentable, hypocrite et lâche !

Le problème en Syrie n’est pas d’être pour ou contre Bachar El Assad, le problème quand on prétend être un journaliste communiste, c’est de contribuer à faire ouvrir les yeux sur ce que sont les causes de ces événements dramatiques, qui, de plus, peuvent nous conduire à une nouvelle confrontation mondiale.

Pour Apel Muller, c’est Bachar el Assad le responsable de cette situation, comme l’étaient avant lui Saddam Hussein ou Milosevic ! Les djihadistes, comme hier les mafieux albanais qui ont fait main basse sur le Kososvo, ne sont que de gentils rebelles qui défendent ce pauvre peuple syrien, comme hier ils défendaient les Albanais persécutés par le nationalisme Serbe. Évidemment, les USA, la France et la GB n’ont aucune ambition dans cette région, et renforcer Israël comme puissance régionale n’est nullement un objectif ! C’est encore moins celui de re-dessiner la carte du Proche Orient pour le compte des multinationales, des institutions financières ou des monarchies réactionnaires du Golfe Arabe. Contenir la Chine et la Russie ne sont nullement les préoccupations de Washington, et quand Zbigniew Brzeziński avait déclaré il y a des années "qu’il fallait toujours craindre la Russie même une Russie capitaliste", c’était sans doute obsessionnel chez ce secrétaire d’Etat US, toujours conseiller d’Obama, après l’avoir été de tous les présidents américains depuis Carter. Quant aux Palestiniens, Apel Muller en a certainement oublié jusqu’à leur existence !

Pour celui-ci en fait, le problème, c’est la méthode utilisée par les occidentaux, c’est à dire : les bombardements ! Ils posent problème ! Ça fait désordre et puis il y a des victimes collatérales ! C’est exactement la même soupe avariée que nous sert le PCF et l’Humanité depuis la guerre en Yougoslavie, puis en Afghanistan, puis en Irak, puis en Libye, et aujourd’hui en Syrie ! Le PCF qui l’ignore sans doute compte tenu de la débilité de ses analyses, est devenu en fait un chaud partisan de ce nouveau bréviaire impérialiste que l’on nomme R2P ou "responsability to protect" ! A ceci près que le PCF est pour lancer des fleurs sur des populations éplorées et non des bombes, mais toujours avec l’objectif de s’ingérer dans les affaires d’autres états, parce que sans doute ces états, ces gouvernements et ces peuples sont des barbares attardés qui, en rompant avec le colonialisme, ont démontré qu’ils étaient incapables de se diriger eux mêmes ! Le PCF en est encore au "soft power" ; encore un effort et ils finiront par adhérer totalement aux concepts de Joseph Nye ! Comme on me l’a récemment soutenu dans une réunion organisée par le PCF "souveraineté nationale, indépendance, et non ingérence sont des idées dépassées, elles sont vieilles de 30 ans", rien que ça ! Pourtant Apel Muller, comme d’autres responsables du PCF en panne de solutions, ne cesse d’invoquer l’ONU dont ces idées sont les principes fondateurs, tout en oubliant, il est vrai et dans le même temps, que l’ONU n’est que le reflet des rapports de forces à l’échelle internationale, et qu’elle agit de surcroît sous la dictée des États-Unis !

On aura du mal a trouver dans cet éditorial quelques repères de classe et une position anti impérialiste conséquente, encore moins un appel à se mobiliser et à manifester. Non ! On préfère de loin ce "pacifisme bêlant" dont on sait ce qu’il coûte aux peuples en rendant inutile à leurs yeux leur propre intervention ! Hollande/Fabius n’en demandent pas tant !

Jean-Pierre Page

Syrie : halte aux fous !

L’éditorial de Patrick Apel-Muller

Elle s’ébroue, s’étire, se ramasse. La machine de guerre occidentale serait prête à fondre sur la Syrie. Qu’importe les Nations unies 
ou la légalité internationale ! L’hyperpuissance américaine et ses chevau-légers français ou britanniques préparent, avouent les chancelleries, une «  frappe d’admonestation  ». La cause est entendue avant même que les inspecteurs 
de l’ONU aient rendu leur verdict.

Toute une cohorte
 de commentateurs, d’autant plus martiaux qu’ils ne sont enrôlés que dans des studios télévisés, dessinent le tableau des forces en présence et se pourlèchent d’avance d’une confrontation. L’adversaire est effectivement repoussant et il faut bien être le Front national pour parer 
Bachar Al Assad des moindres vertus. D’un massacre 
à l’autre, il dessine un sillage de sang. Faut-il, pour 
s’en débarrasser, faire prendre aux peuples de cette région les risques insensés d’un embrasement ? Au bord 
du précipice, il est urgent de réfléchir et impératif 
de se remémorer les précédents funestes.

Quels furent les résultats des interventions 
en Afghanistan, en Irak ou en Libye ? Dans 
le premier cas, les talibans se sont renforcés et la retraite des troupes occidentales s’accomplit sur un fond d’insécurité générale. Dans le deuxième, le régime 
de Saddam Hussein a été remplacé par un chaos ravagé par les attentats, les affrontements ethnico-religieux, les liquidations sommaires. Enfin, par la grâce des bombardements diligentés par Nicolas Sarkozy, la Libye vit dans la guerre des tribus 
et son Sud est le sanctuaire d’une barbarie islamiste 
qui alimente en armes et en troubles toute cette région du monde, du Nigeria au Mali, en passant par la Tunisie, l’Égypte, l’Algérie et la Mauritanie. Bravo pour 
les stratèges subtils, auxquels veulent s’ajouter, 
semble-t-il, Laurent Fabius et François Hollande.

L’horreur des armes chimiques s’est déjà manifestée durant les dernières décennies. 
À l’heure où le régime de Damas et son opposition 
se rejettent la responsabilité du crime, que des «  quasi-certitudes  » sont invoquées plutôt que des «  preuves tangibles  » de culpabilité, il n’est pas inutile de se souvenir des manipulations des autorités américaines, comme cette fiole soi-disant emplie d’armes de destruction massive, brandie par Colin Powell devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour obtenir son acceptation de la guerre en Irak. Plus grave encore, qui peut oublier comment les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne qui fabriquait les gaz ont soutenu Saddam Hussein lorsqu’il gazait ses ennemis iraniens ou les Kurdes dans son propre pays ? La vertu outragée connaît des éclipses dictées par de solides intérêts.

L’escalade militaire est sans issue. Déjà 
le conflit a contaminé le Liban et l’on nous dit que des forces américaines, israéliennes et jordaniennes encadrent des forces de l’ASL sur le sol syrien. Ajouter 
la guerre à la guerre démultiplierait encore le conflit. 
La seule solution pour écarter les menaces qui pèsent 
sur la paix mondiale est politique et elle est ce que redoute le plus Assad, dont le pouvoir se nourrit 
de la confrontation. A l’heure des périls, les gouvernants français devraient se souvenir de l’avertissement de Jaurès à ceux qui prétendent «   donner la liberté au monde par la force : (c’)est une étrange entreprise pleine de chances mauvaises. En la donnant, on la retire  ».

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