Sécurité-Emploi-Formation
L’élection présidentielle et le projet communiste

, par  Jean-Louis Cailloux , popularité : 1%

Ce texte répondant à l’actualité politique des présidentielles est aussi une contribution au débat sur le contenu du projet que doivent porter les communistes, en lien avec les luttes dans les entreprises.

Il participe à un dossier qui sera enrichi sur ce site, après le texte de Pierre-Alain Millet "comment remettre en cause le monopoly capitaliste"

Les appels à une candidature unique de la gauche pour l’élection présidentielle de 2022 se multiplient depuis des mois sous diverses formes. Ne sont-elles pas des formes de processions pour qu’il pleuve ?

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Le journal l’Humanité du mercredi 14 octobre donne la parole à Clémentine Autain au prétexte de la sortie d’un livre, mais cette interview est au final un plaidoyer pour l’appel dit « des 1000 » pour une candidature unique de la gauche à l’élection présidentielle, appel dont elle est signataire. Elle y précise cependant qu’il faut parler du contenu avant de parler de casting.

Mais c’est un vœu pieux !

Face à une situation économique, sociale, politique extrêmement difficile, la candidature unique c’est magique. Il suffit de…

Quoi d’étonnant à ce que cet appel soit soutenu par quelques communistes porteurs au 38e congrès du texte « dit du printemps » qui prônait comme stratégie la préparation des élections en général et présidentielles et législatives de 2022, avec le concours de toutes les forces politiques antilibérales, stratégie porteuse de l’effacement du PCF

Ces appels sont voués à l’échec sur le fond. Les expériences passées avec des gouvernements de gauche, pluriels ou non, montrent qu’il ne suffit pas de gagner les institutions pour gagner le changement. Il faut qu’une telle victoire soit accompagnée d’un engagement populaire actif sur la base d’exigences précises de changements.

Le discrédit de la politique qui est résulté de ces expériences ne laisse même pas espérer de victoire électorale. Pourtant, les signataires de ces appels sont encore dans des attitudes quasi religieuses sur la possibilité d’un programme commun dont le fil conducteur est en réalité : tout sauf Macron/Lepen !

Ces appels tiennent de la procession.

Dans l’esprit de la plupart des signataires, il y l’idée de programme consensuel établi au sommet, par des états-majors, même à l’échelle locale, et occultant toutes les différences même structurantes.

Le débat sur le rassemblement efface le contenu.

Pour les communistes la question se pose de trouver l’issue politique à la crise économique et financière qui se traduit par un vide politique.

Ils ont décidé au 38e congrès de sortir du piège de l’effacement facilité par le système électoral et leurs choix stratégiques d’évitement de certaines élections, notamment nationales, sur des décennies. Ils affirment pour le futur, être présent dans toutes les élections y compris la présidentielle en créant les conditions pour présenter un·e candidat·e.

Mais comment traduire dans les faits une telle intention.

Deux attitudes sont nécessaires.

La première est de pousser le débat en portant leurs propres propositions à la connaissance des citoyens, des salariés, sur les lieux où se décident la stratégie économique et la maîtrise des mouvements financiers avec leurs conséquences sur l’emploi, les conditions de travail, de salaire de formation, la transition écologique.

Sommes-nous a la hauteur dans ce domaine ?

Certes pas.

La seconde est de permettre aux salarié·e·s et aux citoyen·ne·s de s’approprier les contenus des campagnes propres des communistes sur les sujets essentiels. Cela suppose de pousser à des luttes de résistance mais aussi de conquêtes sur ces sujets.

L’exemple qui vient à l’esprit dans cette période est la question du chômage.

Débat : faut-il mettre en place le salaire universel prôné par certains pour atténuer les conséquences du chômage, faut-il que l’État embauche les chômeurs prônés par d’autres ? La Sécurité Emploi et ou de Formation que nous portons n’est-elle pas une réponse durable, structurante, un véritable changement de société, une réponse articulant besoins d’emplois, de formations, d’efficacité sociale et économique des entreprises réduisant considérablement le coût du capital, besoins de renouer avec une industrie moderne respectueuse de l’environnement…

Cela pose la question des pouvoirs à l’entreprise.

Conquêtes : a) Exiger que l’argent public soit utilisé à préserver les emplois bien sûr, mais aussi et surtout, l’argent des profits, les versements aux actionnaires, l’argent des banques et surtout du crédit, en France mais jusqu’en Europe avec la BCE. Il faut tout réorienter.

b) Former massivement pour répondre aux besoins ( personnels soignants pour l’hôpital, développement d’une nouvelle industrie, appropriation de la révolution informationnelle…).

Cela doit se faire en lien avec les élus communistes en responsabilité, lien très en souffrance comme le montre la situation des villes que nous avons perdues aux dernières élections et où des divorces profonds sont apparus entre communistes.

Sommes-nous au niveau dans ces domaines ?

Certes pas.

Avec le congrès et les engagements nous avons faits des progrès.

Mais bien insuffisants.

Les obstacles sont nombreux et il faut du temps que le calendrier électoral ne donne pas.

Nos campagnes doivent donc être au-delà des échéances électorales, tout en construisant celles-ci. L’élection permet alors de mesurer où nous en sommes.

Nous sommes trop centrés sur les élections et la présidentielle pour parvenir à sortir de l’ornière. Il faut centrer nos efforts sur des actions essentielles.

Il faut analyser ce qui se dessine chez les salariés, leurs souhaits vitaux.

La crise les confrontent à la question de l’emploi. La SEF mérite d’approfondir la réflexion pour la rapprocher de l’échelon communal et pas seulement régional.

La situation dans les grandes branches et la recherche posent aussi fortement la question de l’appropriation du contenu et celle de la propriété : publique non étatique, y compris à l’échelle européenne, voire mondiale

Cette démarche ouverte des communistes n’est pas simple à mettre en œuvre, certainement beaucoup plus compliquée que de lancer des appels à candidature commune.

On m’oppose souvent que la politique à l’entreprise et envers les salariés est difficile.

La citoyenneté s’arrête en effet à la porte des entreprises et le patronat y veille avec des moyens coercitifs. Dans ce domaine, tout est affrontements.

Il faut donc être pugnace.

Fabien Roussel fait le tour d’entreprises, mais où sont les campagnes propres du PCF dans ces entreprises ?

Nous risquons d’être en surface.

Je vis cette situation dans la fédération des Hauts de Seine.

La direction fédérale s’appuie sur cette difficulté pour ne pas mettre l’essentiel de ses forces dans la campagne décidée par le CN sur l’emploi et se tourne vers le racisme qu’elle ne cherche même pas à lier à l’emploi alors même que le racisme à l’embauche touche 40% des demandeurs d’emploi issus de l’immigration. Pourtant les tracts nationaux sur l’emploi partent en plus grand nombre que celui sur le racisme.

Difficile aussi, mais prometteuse, la situation dans une ville comme Suresnes proche de « la Défense » où les cadres représentent maintenant 33 % des habitants et cohabitent avec des quartiers qui restent à dominante « employés ouvriers ».

Avec la présence des sièges sociaux de Dassault ( 3000 ingénieurs), de Servier, de Phillips.

Partout nous avons aussi à corriger ce qui conduit les actions de direction du PCF à couper élections et l’organisation propres de luttes ouvrant des perspectives politiques de changements au profit de simples soutiens aux actions syndicales.

Gros travail pour nous tous, d’autant que les médias nous font une belle censure. Raison de plus pour ne pas s’effacer !

Voir en ligne : sur enavantlemanifeste.fr

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