Grève générale en France... à Mayotte !

, par  lepcf.fr , popularité : 1%

Solidarité avec les travailleurs en lutte à Mayotte !

Depuis le 27 septembre, l’île de Mayotte est secouée par des grèves donnant lieu à des émeutes durement réprimées. Tout comme ceux de Guadeloupe en 2009, les travailleurs mahorais se révoltent aujourd’hui contre le coût des produits de première nécessité. La population, de par son éloignement géographique avec la métropole, y est, en effet, totalement otage des grands groupes industriels hégémoniques sur l’île, notamment ceux de la grande distribution, qui y appliquent des prix exorbitants. Une bouteille de gaz coûte ainsi trois fois plus cher à Mayotte qu’en métropole et les ailes de poulets, produit très consommé sur l’île, atteignent le prix de 25 euros le kilos alors qu’elles ne coûtent qu’environ 16 euros le kilo à la Réunion voisine. A ces discriminations économiques, il faut ajouter toutes les discrimination que la colonie mahoraise a à subir de la part de l’Etat français. Un seul exemple assez révélateur : dans quelques mois, la population de Mayotte aura le droit de toucher le RSA. Seulement celui-ci sera 25 % moins élevé que celui versé en métropole…

Depuis plusieurs mois, la tension sociale est palpable à Mayotte. C’est cette tension qui s’est cristallisée à partir du 27 septembre, date du début de ce mouvement. Ce jour là, les mahorais, principalement des jeunes, ont commencé à occuper les axes routiers des villes de l’île, dont celles de la capitale Mamoudzou. Les manifestation ont rapidement tournées à l’affrontement entre les participants et les forces de l’ordre, faisant 5 blessés légers. Le lendemain, des blindés de la gendarmerie ont été déployés partout sur l’île pour endiguer les débordement. Une nouvelle fois l’Etat français n’offre, dans ses colonies, qu’une seule réponse : la répression aveugle. Il n’y a plus, aujourd’hui, de jour sans affrontements à Mayotte, et sans blessés. Un enfant est même, depuis plusieurs jours entre la vie et la mort suite à un tir de flash ball…

Ce qui était, au début, des émeutes peu organisées s’est peu à peu structuré durant le mouvement. Aujourd’hui, Mayotte est en grève générale reconductible. Les travailleurs s’organisent dans leurs entreprises pour participer au blocage économique et résister à la police. Les routes sont bloquées par des barricades, et les circulation de bateaux totalement paralysées. Les syndicats de l’île appellent à continuer le mouvement et à l’amplifier et fixe comme condition préalable à toute forme de négociation la levée du dispositif policier.

Bien évidemment, Mayotte c’est loin, et la distance permet d’user assez facilement du silence médiatique voir de la désinformation. La quasi-totalité des médias de métropole a très étrangement omis de nous informer sur la grève générale mahoraise… Quand ils l’ont fait, ils se sont, dés le début du mouvement, empressés de dénoncer des émeutes de casseurs, détruisant les entreprises qui font vivre l’île, pillant les habitations, tabassant les civils… On a même entendu parler de caillassage de bus scolaire et de propos racistes contre la police (était-ce des propos contre la race des flics ou celle des colons ? Pour le moment, l’enquête suit son cours…). Mais nous ne sommes pas dupes ! On se souvient assez bien comment ces mêmes individus avaient qualifiés les révolutionnaires tunisiens au début de leur mouvement. Ces révoltes ne sont ni le fait de casseurs ni le fait du grand banditisme, mais simplement celui de gens qui ne peuvent plus subir une société dans laquelle une majorité de travailleurs est exploitée par une poignée d’exploiteurs oisifs. Ce sont ces derniers les casseurs. Et ce sont eux qui, grâce à leurs chiens de garde de la gendarmerie tabassent, aujourd’hui le peuple de Mayotte. Le meilleur moyen de faire taire ces crétins est de leur montrer qu’on est un peu moins idiots que ce qu’ils pensent : ne tombons pas dans les pièges faciles que nous tendent les médias, mais suivons le chemin des travailleurs en lutte de Mayotte !

Par le site "Colonne de fer"


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