A Béziers
"Grand débat", luttes, bataille d’idées et convergences.

, par  Paul Barbazange , popularité : 2%

Macron a été contraint par les luttes, en dernier temps par l’extension et la durée du mouvement des gilets jaunes à quelques reculs et diverses manœuvres d’enfumage... la dernière étant une tentative de plébiscite au moment des élections européenne. Pour l’instant c’est un grand débat national qui porte l’essentiel de son effort.

A Béziers, plus grande ville de France gérée par l’extrême droite, hormis le 8ème secteur de Marseille regroupant 13ème et 14ème arrondissement, Ménard et ses soutiens du FN ont organisé ce "grand débat" le lundi 4 février. Ils visaient bien sûr à en faire une réunion électorale en leur faveur, avec l’appui de tout l’appareil municipal et des technologies moderne. Il y a eu 800 personnes dans la salle du Palais des congrès. Monsieur Ménard aux manettes, organisant les questions dans son ordre du jour, le "timing", disposant d’une "claque municipale" bien rodée. Il s’est dit "Animateur prêt à rester jusqu’à l’aube si nécessaire..." Sur les 800 présents, environ 150 gilets jaunes "en tenue" beaucoup de leurs soutiens plus ou moins déclarés, des citoyens très intéressés à la situation et des curieux. Monsieur Ménard connaît son travail d’animateur et d’homme de média. Il avait le micro et la direction des affaires. Certains d’entre nous pensaient, avant d’entrer dans la salle, "la messe dite".

Cela n’a pas été le cas, de l’avis unanime.

D’abord sur les questions à l’ordre du jour, à partir d’une analyse des "1400 doléances recueillies en mairie" pratiquement toutes les questions essentielles ont été répertoriées bien au delà du contenu macronien. Ne manquaient de façon explicite que celles du changement climatique, des risques écologiques, et celles d’une violence d’état contre les manifestants, sans précédent depuis les guerres coloniales. Ménard n’avait pas jugé utile de les retenir, mais la salle les a rappelées.
Que s’est il passé exactement ? Sur toutes les questions : pouvoir d’achat, fonctionnement des institutions, démocratie pour ne retenir que les trois têtes de chapitre, c’est la salle portée par le mouvement qui a donné constamment le ton.
Il y a eu bien sûr à plusieurs occasion les plaintes de "petits patrons accablés de taxes", mais ce n’était pas le ton quel que fussent les efforts de l’animateur. Prenons un seul exemple : sur la question des aides sociales, de leur niveau, de leur utilité, de leur devenir, après une intervention d’extrême droite réclamant leur « diminution drastique, pour obliger les fainéants à se lever le matin et aller travailler », un grand nombre de prises de paroles ont rappelé la situation de pauvreté d’une grande partie de la population (à Béziers 33% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté monétaire et plus de 50 % est non imposable...). La question des nécessaires solidarités entre citoyens, celle de nos conquis comme la sécurité sociale, l’assurance chômage ou l’importance des services publics étaient fortement rappelées. Leur défense et leur amélioration étaient pointées comme un objectif des mouvements en cours. Monsieur Ménard a été obligé de prendre en compte cette volonté exprimée par la salle.

Il en a été de même sur toutes les questions et même sur celle de l’immigration mise en exergue par Ménard, le compte rendu du lendemain sur la radio publique locale a noté cette volonté explicite d’empêcher la confiscation du débat par les diverses tendances de l’extrême droite.

Je suis intervenu avec Aimé Couquet, élu communiste sur la question du Smic et des salaires, puis de la proportionnelle et surtout de notre soutien à la lutte des gilets jaunes. L’essentiel des propositions et objectifs de lutte portés par notre parti s’exprimant dans diverses interventions de la salle, souvent par des gilets jaunes se réclamant des luttes populaires (solidarités, salaires, augmentation du SMIC, démocratie).

L’essentiel à retenir de cette soirée me parait donc être le processus rapide de maturation du mouvement. La situation est loin où, à la mi novembre monsieur Ménard invitait en tant que maire les employés municipaux en service à manifester avec les gilets jaunes pour bloquer la ville, tentant ainsi une OPA idéologique et politique sur le mouvement naissant.

Même dans un débat organisé par et pour lui, ce qui s’est exprimé, c’est la puissance de la colère et du mouvement. Sa grande ténacité dans sa diversité. Sa volonté de garder son autonomie et de s’ouvrir à d’autres.

Le lendemain à 10h30, l’Union Locale CGT appelait à un défilé revendicatif en ville pour la journée nationale d’actions et de grève. 800 personnes y ont participé, dont une bonne moitié de gilets jaunes. Faisant de ce défilé une grande réussite, à Béziers la première rencontre entre le mouvement des gilets jaunes et le mouvement ouvrier classique. Il y avait quelques drapeaux FO et FSU, mais l’essentiel, c’était la CGT. La matinée s’est terminée par un apéritif offert par l’UL CGT aux manifestants dans la cour de la Bourse du travail. Là aussi c’était du 50/50 à la grande satisfaction de tous.

Les luttes continuent.

Mettons toute notre énergie à ce que les communistes et leurs amis contribuent aux convergences.

Ne laissons aucun terrain aux adversaires de classe.

C’est ainsi, rassemblés que nous vaincrons.

Paul Barbazange, Béziers.

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