Europe : Mea Culpa

, par  Jean Ortiz , popularité : 2%

« L’UE est devenue, selon Maastricht et consorts, une machine de guerre contre précisément l’indépendance et la souveraineté des pays et des hommes. »

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Longtemps j’ai cru que pour changer les choses il valait mieux être dedans que dehors, ne pas laisser la chaise vide... Longtemps j’ai cru que l’on pourrait peut être un jour changer de l’intérieur cette Europe du pognon, cette création à mes yeux artificielle, qui entend mettre au pas pour l’éternité et sous la botte allemande et de la finance, les peuples, sommés de comprendre que hors du néolibéralisme : point de salut. Et qu’ils se le mettent bien dans la tête : il n’y a pas d’alternative ! Soumission et résignation. Et qu’ils passent sous les fourches caudines "d’experts", de "technocrates" non élus, de traités et pactes liberticides, sinon toute tête dissidente, comme celle de Tsipras, sera tranchée et brandie comme un trophée, écrit Ignacio Ramonet dans le "Diplo" édition espagnole. Avertissement à tous ceux qui voudraient un changement : la BCE, le FMI, l’UE, l’OMC... remplacent désormais les "marines", les "G’Is", l’armée allemande.

L’occupation de la Grèce par la chancelière allemande (cela fait froid dans le dos), par le FMI, l’UE et la BCE, le traumatisme ressenti par tous les militants de gauche, m’ont interpellé (comme l’on dit). La défaite ô combien douloureuse, l’humiliation publique, le quasi lynchage d’un dirigeant porté par son peuple, la violence, la brutalité de la fondée de pouvoir des banques et des "trusts" allemands, m’ont beaucoup secoué.

Dans cette Europe allemande et de la BCE, nous nous trouvons pieds et poings liés, la démocratie n’y est qu’un alibi, une feuille de vigne et les droits des peuples : du vent. Tous le vernis "européiste" a craqué. Tous les masques sont tombés ce 13 juillet, jour noir, très noir pour tous, pas seulement pour les Grecs, et est apparu le visage terrifiant (il ne lui manque que les petites moustaches) du marché, de ses grands banquiers et prêtres inquisiteurs, dame Merkel flanquée de son enfant de chœur français, chargé de veiller à ce que le torturé ne meure pas sous les supplices. A nu désormais ce néolibéralisme assoiffé de fric, de pouvoir pour mettre les peuples à genoux, et ce libre-échange impérialiste, ces Pactes et Traités supranationaux, qui corsètent, emprisonnent, les membres de l’Union Européenne, ne laissent que peu de marge aux gouvernements, la plupart bénis oui oui.

Nous venons de souffrir un échec sur une stratégie qui atteint ses limites, qui s’avère inefficace et en porte-à-faux avec les besoins de progrès social, de démocratie participative, de souveraineté. Sauf à être masochiste, il faut adapter la position traditionnelle des communistes. Ce bunker européen est irréformable. La preuve sans appel par la Grèce et sa mise sous tutelle, sous protectorat. L’UE est devenue, selon Maastricht et consorts, une machine de guerre contre précisément l’indépendance et la souveraineté des pays et des hommes.

Jamais plus aucun dirigeant démocratiquement élu ne doit subir le traitement dictatorial, dégradant, imposé à Tsipras. Cela est impossible sans changer de cadre. Jamais plus aucun chef d’État ne doit voir sa dignité bafouée par un quarteron de "collabos", d’exécutants zélés du capital.

Sortons de ce "machin", de cette prison. De nombreux économistes ont démontré que la sortie de l’euro à elle seule ne suffirait pas, mais qu’elle ne constituerait pas une catastrophe majeure comme on nous en rebat les oreilles. Y a- t-il pire que le pire ? J’ai mal à la Grèce. Je n’accable pas Tsipras (ne nous trompons pas de cible !) mais ceux qui lui ont mis un pistolet sur la tempe mériteraient d’être jugés pour crime contre l’humanité. Je ne signerai aucun texte, aucun appel. Je ne veux être manipulé que par ma conscience.

Voir en ligne : Sur son blog "Chroniques latines" sur l’Humanité

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