De Pristina à Damas, une même politique impérialiste

, par  Robert Brun , popularité : 2%

De prime abord, le comportement du gouvernement Français au plan international peut surprendre. Pourquoi cet entêtement à vouloir contourner toutes les démarches de solutions politiques en Syrie ?

Pourquoi vouloir à tous prix ajouter des destructions supplémentaires, dont les principales victimes seront les populations ?

Pourquoi au Mali combattre les groupes Jihadistes transnationaux au nom de la lutte contre le terrorisme et pourquoi les utiliser en Syrie en faisant semblant d’ignorer qu’ils dominent l’opposition armée ?

Pourquoi faire de notre pays le premier boutefeux, poisson pilote de l’intervention Américaine, alors que nous avons su en des circonstances semblables faire entendre à l’ONU la voix du règlement politique des conflits ?

Pourquoi s’acharner à supplanter l’ONU par l’OTAN ?

C’est à l’évidence un choix politique, celui d’un monde dirigé par les pays occidentaux, un monde qui doit accepter cette domination de l’empire et de ses vassaux, accepter les critères d’organisation des sociétés qui paraissent pertinents aux occidentaux, accepter que seuls les occidentaux et leurs amis possèdent l’arme nucléaire.

Et bien entendu, il faut que le monde non occidental en paie le prix, en ouvrant ses ressources minières et énergétiques au marché, au prix du marché, en produisant du coton ou du café, si le marché à besoin de coton et de café. Seulement, le monde occidental c’est environ 700 millions de personnes et le monde non occidental plus de 6 milliards, aussi il faut éliminer les récalcitrants à une recomposition occidentale du monde et notamment au Moyen Orient et en Afrique.

De nos participations aux différentes guerres, la première guerre en Irak, en Afghanistan et plus récemment en Côte d’Ivoire, en Libye et maintenant en Syrie, il y a une filiation, ces pays doivent comprendre qui sont les patrons, donc le lien de subordination qui en découle. La guerre est d’autant plus facile à faire admettre à l’opinion occidentale que les gouvernements des pays agressés sont souvent contestés à juste titre par leurs populations.

Des situations tout aussi contestables, voire pire, sont très bien acceptées
quand leurs gouvernements ont l’occidentale attitude, comme c’était le
cas de l’Egypte, de la Tunisie et comme c’est toujours le cas de l’Arabie Saoudite, du Qatar, de la Turquie etc.

Mettre les faits en perspective, démontrer les mensonges, mettre en évidence l’incroyable partialité des pays occidentaux, c’est le travail qu’a fait consciencieusement Robert Décombe, ancien correspondant de L’Humanité dans le livre qu’il a écrit : « La guerre humanitaire » pour le Kosovo.

L’auteur a vécu les événements sur place, il a pu vérifier toutes ses informations, il avait une connaissance précise des processus, de leur développement et de leur chronologie.

Au fil des 180 pages de son livre, il nous fait revivre les événements qui ont conduit l’Otan avec la participation de la France, à bombarder la Serbie durant plus de deux mois, détruisant gravement les infrastructures du pays, réduisant la population bombardée à la mort ou à la misère. Il montre, le rôle pilote du commandement Américain, la presse soumise à une seule source d’information, les militaires. Il met en évidence, faits à l’appui, qu’un seul point de vue était pris en compte par les institutions internationales, celui de l’armée de libération du Kosovo, composée exclusivement des libanais, jamais le point de vue des Serbes du Kosovo.

Son ouvrage démontre que « la guerre humanitaire » n’est qu’une farce, un leurre comme disent les militaires. C’est un livre utile pour avoir une vision mieux informée de la guerre du Kosovo, mais il demeure utile pour nous donner quelques repères dans les conflits internationaux actuels. Faire passer les discours de Hollande et de Fabius sur la Syrie à la grille de lecture du livre de Robert Décombe est un exercice intéressant.

Son livre est paru aux éditions du Losange au prix de 16€.

L’Humanité de la semaine dernière a donné brièvement l’information du décès de Robert Décombe, mais l’ouvrage qu’il nous a laissé continue de plaider
pour la lucidité dans les rapports internationaux.

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