1917-2017
Contribution du PCP à la 19ème rencontre international des partis communistes et ouvriers

, par  lepcf.fr , popularité : 2%

Intéressante, cette contribution des communistes portugais en hommage à la révolution d’Octobre. Bien sûr ils soulignent les apports considérables de l’Union soviétique, mais en faisant bien le rappel qu’ils sont issus eux-même de cette révolution et que sans elle, ils n’existeraient pas : ils en sont les descendants et ils l’assument, contrairement à la direction du PCF. D’ailleurs, tout au long de l’intervention, ils exposent principalement leur propre positionnement politique au Portugal et ils soulignent qu’il se situe bien dans le prolongement de cet évènement majeur pour l’humanité qu’a été la révolution d’Octobre. Pour eux, le socialisme est bien toujours l’objectif à atteindre, tout en étant lucides sur le rôle que joue l’Union européenne au service du capitalisme, sur l’état du rapport des forces au niveau mondial et des menaces de guerre, et sur le besoin vital de l’internationalisme.
A lire attentivement...
PB
Texte tiré du site du PCP en anglais
Traduction PB pour Lepcf.fr

Le parti communiste portugais salue fraternellement les partis présents à cette 19ème rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, et plus particulièrement le parti communiste de la fédération de Russie, lequel nous accueille de manière significative dans la ville qui a été le cadre de la Grande Révolution Socialiste d’Octobre, en vue de célébrer le centenaire de cet évènement majeur du processus historique de libération de toutes les formes d’exploitation et d’oppression, et la lutte du mouvement communiste international et révolutionnaire.

Au Portugal, le PCP commémore le centenaire de la Révolution d’Octobre en organisant un large éventail d’initiatives placées sous le slogan «  Le socialisme, une demande du présent et du futur  » – pour aboutir à un grand rassemblement qui aura lieu le 7 novembre. Nous saluons la portée universelle historique de la première révolution prolétarienne victorieuse, la grande valeur des réalisations de cette nouvelle société et l’influence décisive de l’Union Soviétique dans les avancées progressistes et révolutionnaires du vingtième siècle, ainsi que le besoin de dépassement révolutionnaire de l’approfondissement actuel de la crise structurelle du capitalisme par l’édification du socialisme et du communisme.

Depuis la 18ème rencontre internationale des partis communistes tenue à Hanoï en 2016, le PCP a mené diverses actions en accord avec les axes communs ou convergents définis à cette occasion, tels que la solidarité avec les partis communistes victimes de persécutions, la solidarité avec les pays et les peuples subissant ingérences, blocus et agressions impérialistes, la lutte contre le militarisme, contre la guerre et pour la dissolution de l’OTAN, les actions pour la paix et le désarmement, en commençant par demander la fin de l’armement nucléaire – parmi d’autres actions importantes telles que la commémoration du Centenaire de la Révolution d’Octobre.

Une centaine d’années après les « Cent jours qui ébranlèrent le monde », le cadre international a profondément changé, mais la contribution théorique et pratique de Lénine pour la conquête du pouvoir par les travailleurs et le triomphe du socialisme reste extraordinairement pertinente. Et s’il est vrai que, comme l’avait averti Lénine, il ne serait pas bon de copier mécaniquement l’expérience des bolcheviks, une erreur encore plus grande serait de regarder la Révolution d’Octobre et le travail de Lénine comme quelque chose qui serait irrémédiablement daté et à ranger au musée de l’Histoire. Non, l’odyssée du parti bolchevik et du travail de Lénine, dans lesquels la théorie et la pratique sont dialectiquement liées – parmi d’autres aspects importants, la phase impérialiste du capitalisme, l’Etat et la Révolution, le parti d’un type nouveau, l’universel et le particulier de la lutte pour le socialisme, le rôle de la classe ouvrière et de ses alliances, la diversité des chemins menant au socialisme – représente un remarquable héritage, une source inépuisable de réflexions, d’expériences et d’inspiration pour tous les communistes et les révolutionnaires du monde entier.

C’est ce que l’histoire du mouvement communiste et révolutionnaire international démontre pleinement dans ses aspects fondamentaux, et dans le cas du Portugal, l’expérience du PCP l’a confirmé au travers de 96 années de luttes, notamment en ce qui concerne :

- la construction du parti comme une force indépendante, avant-garde de la classe ouvrière et de tous les travailleurs, comme un "grand parti collectif" profondément démocratique avec une ligne générale et une direction centrale uniques, enraciné chez les travailleurs et dans le peuple, et dont la théorie est basée sur la marxisme-léninisme compris non comme un dogme mais un guide pour l’action.

- l’élaboration du programme du parti qui s’appuie sur l’expérience du mouvement communiste, qui est fondamentalement basée sur la réalité concrète de notre pays, sur une définition correcte de l’étape de la révolution, sur la politique correspondante des alliances sociales et son expression au niveau politique, sur l’articulation dialectique de la lutte pour la démocratie et la lutte pour le socialisme.

- la conception de l’unité de la classe ouvrière comme le noyau de l’unité de toutes les classes et couches anti-monopoles, la priorité de l’organisation et de l’activité du parti dans les ateliers et sur les lieux de travail, et la prise en considération de la lutte populaire des masses comme principale forme de lutte, force motrice du processus de transformation sociale et de construction de la nouvelle société.

- la définition du PCP comme un parti pour lequel le patriotisme (et la lutte pour la souveraineté et l’indépendance nationale qui sont considérées comme des conditions fondamentales pour combattre l’impérialisme) et l’internationalisme (dans une dimension anti-impérialiste large et diversifiée, mais ancrée à l’internationalisme prolétarien et aux relations entre partis communistes) sont inséparables et une des composantes fondamentale de l’identité communiste de notre parti.

Résultant de la croissance et de la maturité de la conscience de classe du mouvement de la classe ouvrière portugaise, le PCP a été fondé en 1921 sous l’influence de la Révolution d’Octobre, du parti bolchévique et de Lénine. Se nourrissant des expériences aussi bien positives que négatives du mouvement communiste et révolutionnaire international, notre parti a grandi et est devenu, durant toutes ces années, principalement dans la clandestinité, l’avant-garde de la classe ouvrière et la force principale de la résistance antifasciste, tenant un rôle irremplaçable dans la Révolution d’Avril 1974. Mais c’est essentiellement à partir d’une profonde connaissance de la réalité nationale et de ses particularités, analysée avec des critères marxistes, que la ligne stratégique et tactique du parti a été établie et que le programme d’une révolution nationale et démocratique a été adopté, ce qui, dans ses lignes principales a été confirmé par la Révolution d’Avril au Portugal.

La position du PCP est que cette expérience est une expression des thèses léninistes fondamentales dans lesquelles l’analyse concrète de la situation concrète et les relations dialectiques entre le général et le particulier jouent un rôle clef dans l’élaboration de la ligne politique et dans la définition des tâches du parti communiste. Si une focalisation exagérée sur les particularités nationales n’a rien à voir avec le projet communiste, les ignorer ou les sous-estimer serait complètement étranger à Lénine qui souligne que « Toutes les nations atteindront le socialisme, c’est inévitable, mais toutes les nations ne prendront pas exactement le même chemin (…) ».

Avec l’avancée du processus contre-révolutionnaire et la soumission du Portugal à la dynamique de l’intégration capitaliste européenne, la réflexion et l’expérience du PCP l’ont amené à adopter à son 19ème congrès, le programme « Une démocratie avancée, les valeurs d’avril dans le futur du Portugal » considérant que l’étape actuelle de la révolution dans notre pays devait se traduire par une démocratie avancée. Une telle démocratie, fondée sur la réalité de la première et unique révolution sociale en Europe après la Seconde Guerre mondiale qui, bien que "inachevée", a laissé des marques profondes dans la société et dans la conscience des Portugais, serait une démocratie à la fois politique, économique, sociale et culturelle, exprimant les intérêts et les aspirations de l’écrasante majorité du peuple portugais, aurait un contenu de classe antimonopoliste et anti-impérialiste, et où la plupart de ses tâches serait déjà les tâches d’une société socialiste. En d’autres termes, entre l’étape de démocratie avancée et l’étape socialiste de la révolution portugaise, non seulement il n’y a pas de "grande muraille de Chine", mais il y a une connexion dialectique, façonnée par la lutte des travailleurs et des masses, en accord avec la théorie de Lénine d’une révolution "ininterrompue". Tout comme la révolution démocratique et nationale a ouvert la voie au socialisme (qui est encore aujourd’hui gravé dans le préambule de la constitution portugaise), la démocratie avancée pour laquelle nous combattons aujourd’hui, est aussi partie intégrale et inséparable de la lutte pour le socialisme.

Ce sont, en résumé, quelques-uns des aspects fondamentaux de l’expérience du PCP dans la lutte pour conquérir le pouvoir par les travailleurs portugais, une condition pour atteindre les objectifs stratégiques que sont le socialisme et le communisme.

Le PCP a, depuis longtemps, considéré qu’il y avait des lois générales de la révolution – comme celles concernant l’importance de la théorie, le rôle du parti révolutionnaire d’avant-garde, le rôle de la classe ouvrière et de ses alliances, la participation créative des masses, les enjeux du pouvoir de l’État et la propriété des principaux moyens de production, la dialectique entre le général et le particulier – mais qu’il n’y avait pas, et qu’il ne pouvait y avoir, de "modèles" et que les chemins vers la libération complète de l’exploitation capitaliste étaient très divers, tout comme sont très diverses les réalités concrètes dans lesquelles les partis communistes et les autres forces révolutionnaires agissent.

La révolution d’Octobre a inauguré une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité, l’ère de la transition du capitalisme au socialisme. Le fait que nous vivons des temps difficiles, alors que l’impérialisme mène une offensive dangereuse et que les forces révolutionnaires sont temporairement affaiblies, ne doit pas remettre cette réalité en question.

Pour le PCP, cela ne veut pas dire, cependant, que partout, les conditions sont remplies pour se fixer la révolution socialiste comme but et tâche immédiats. Comme le démontre l’expérience du mouvement communiste et révolutionnaire international, la lutte pour le socialisme ne se développe pas selon une ligne droite. Elle se développe par étapes, qui ne sont pas déterminées par notre volonté, ni par des décisions arbitraires, mais qui résultent d’une étude des caractéristiques socio-économiques et du système politique relatifs à chaque pays. Ces étapes peuvent être plus ou moins nettes, plus ou moins interconnectées. A l’époque impérialiste à laquelle nous vivons, il y a convergence, et même interrelation entre la libération nationale, les étapes démocratiques ou autres, et l’étape socialiste, il est possible de passer de l’un à l’autre, en fonction des conditions de l’hégémonie de la classe ouvrière. Le PCP garde cela à l’esprit, dans la situation concrète du Portugal. En tout cas, l’expérience des processus de libération tout au long du siècle qui s’est écoulé depuis Octobre, montre que pour que les objectifs d’une révolution triomphent (libération nationale, objectifs démocratique ou autres), elle doit se placer dans la perspective du socialisme.

En vue de la maturation des conditions matérielles objectives pour la révolution socialiste – quelque soit la forme que cette dernière puisse revêtir – le PCP pense que le grand défi auquel sont confrontées les forces communistes et révolutionnaires, et ce de manière globale – la situation d’un pays à un autre étant très diversifiée – est de surmonter le retard des facteurs objectifs, d’abord et avant tout en renforçant les partis communistes. Les temps que nous vivons sont de résistance et de rassemblement des forces à l’échelle mondiale. Cela requiert beaucoup de sacrifices et beaucoup de persévérance dans l’accomplissement de la tâche laborieuse et difficile de construire des partis communistes forts, solidement enracinés dans la classe ouvrière et les masses et ayant une réelle influence dans la vie de leur pays. Pour le PCP, c’est peut-être le plus grand défi auquel est confronté le mouvement communiste et révolutionnaire, et pour cela, beaucoup peut être appris de l’expérience du parti bolchevique. Pour le PCP, rien ne peut remplacer le travail patient parmi les masses et la persistance dans la lutte pour la défense de leurs intérêts concrets et immédiats, avec les convergences et alliances tactiques correspondantes, en ayant conscience que ni cette lutte, ni ces convergences, ne peuvent nous amener à oublier le but ultime, à sous-estimer l’importance décisive des luttes pour des objectifs limités, ou nier l’évidence des phases ou étapes intermédiaires de la lutte.

Comme souligné lors de son 20ème congrès, tenu en décembre 2016, le PCP pense aussi qu’il est nécessaire de garder à l’esprit que les difficultés et les dangers de la situation mondiale actuelle, résultant de l’approfondissement de toutes les contradictions fondamentales du capitalisme – entre capital et travail, entre le développement des forces productives et les relations de production, entre la socialisation de la production et son appropriation privée, dans un cadre où opère la baisse tendancielle du taux de profit – coexistent avec un grand potentiel d’avancées progressistes et révolutionnaires. C’est pourquoi le PCP considère essentiel que les communistes soient bien enracinés dans les masses, identifiés avec leurs intérêts propres, engagés dans leur organisation et la lutte, et confiant dans l’inévitabilité que les situations de crise, avec une dimension révolutionnaire, vont cesser et pour cela, nous devons nous préparer en sachant comment recourir aux différentes formes de luttes. Un parti d’avant-garde sera tel, s’il n’existe pas seulement pour lui-même mais pour les masses. Pour le PCP, c’est aussi une des plus fortes leçons de la révolution d’Octobre au cours de laquelle un parti bolchevique souterrain est devenu la principale force de la révolution grâce à son travail incessant d’organisation et ses liens profonds avec les intérêts et les aspirations de la classe ouvrière et des masses.

Le PCP pense qu’il est un devoir internationaliste fondamental de rétablir et renforcer le mouvement communiste et révolutionnaire international. Cette contribution exige, en premier lieu, que notre parti se renforce et acquiert une plus grande influence parmi les travailleurs et le peuple portugais. Du point de vue du PCP, son premier devoir internationaliste revient à la classe ouvrière et au peuple du Portugal. Dans le même temps, le PCP cherche à renforcer les liens d’amitié, de coopération et de solidarité avec les autres partis communistes (autant qu’avec les autres forces révolutionnaires et anti-impérialistes), basés sur les échanges d’expérience, d’informations pour une analyse commune de la situation internationale et sur des décisions d’initiatives et des lignes d’action communes ou convergentes dans la lutte contre le grand capital et en solidarité avec les peuples en lutte contre les agressions et ingérences impérialistes.

Sans ignorer les délais et les difficultés rencontrées dans cette voie et en dépit des avancées que nous ne devons pas sous-estimer, le PCP pense que le mouvement communiste et révolutionnaire international n’a pas encore récupéré des coups durs qu’il a subis avec les défaites du socialisme en Union soviétique et dans l’Europe de l’Est. Confronté à la violente offensive politique et idéologique de la classe dirigeante – plus particulièrement caractérisée, entre autres aspects, par un anticommunisme féroce, la persécution et l’interdiction des partis communistes et autres forces démocratiques, et de gigantesques opérations de falsification des faits et de l’Histoire qui peuvent lui être opposés – et confronté à la probabilité d’une phase longue et prolongée de résistance et de rassemblement des forces, nous avons vu le développement, d’une part, des tendances à abandonner le projet révolutionnaire et à s’adapter au système et, d’autre part, des tendances dogmatiques et sectaires accompagnées d’impatience et de bonds en avant, pointant la prise du pouvoir par la classe ouvrière comme une tâche universelle immédiate. Une très large diversité de situations et de tâches pour chaque parti au niveau national n’a pas facilité le développement de coopérations multilatérales. C’est dans ce contexte que le PCP pense qu’il est nécessaire de renforcer les coopérations et les relations bilatérales et multilatérales. Les rencontres internationales des partis communistes et ouvriers constituent une contribution importante de ce point de vue, en gardant à l’esprit tout ce qui nous unit dans la lutte pour les droits des travailleurs et des peuples et pour le dépassement révolutionnaire du capitalisme.

Dans le but de renforcer le mouvement communiste international et de préserver son unité, le PCP pense qu’il est essentiel de respecter les principes d’indépendance, de respect mutuel, d’un débat franc et fraternel pour une meilleure connaissance mutuelle et le rapprochement des positions, la non-ingérence dans les affaires intérieures, la solidarité mutuelle. Le PCP est bien conscient de l’existence d’opinions différentes, voire de divergences, que la complexité de la situation internationale et la diversité des réalités nationales rendent pratiquement inévitables. Pour le PCP, le problème ne réside pas principalement dans les différences d’opinion, mais dans les méthodes de travail qui ne respecteraient pas les principes éprouvés de la relation. Le PCP estime que les essais de centralisation organisationnelle ou d’homogénéisation politique et idéologique ne serviraient pas, mais plutôt entraveraient, l’unité du mouvement communiste et révolutionnaire international.

L’évolution de la situation internationale met en évidence le besoin du renforcement et de l’unité des communistes, ainsi qu’entre eux et toutes les forces révolutionnaires, anti-impérialistes et pacifiques.

Face à l’aggravation de la crise structurelle du capitalisme et compte tenu d’un processus vaste et complexe de réorganisation des forces au niveau mondial, l’impérialisme intensifie son offensive d’exploitation, d’oppression et d’agressivité. L’impérialisme, en particulier l’impérialisme des États-Unis, tente de contrer la tendance au relatif déclin économique et d’assurer, en liaison avec ses alliés, son hégémonie au niveau mondial.

Dans ce contexte, le Brexit, la montée de l’extrême droite, la poursuite militariste en cours, entre autres aspects importants qui marquent la réalité de l’Union européenne, sont l’expression de sa crise profonde et d’une offensive visant à renforcer ses piliers fédéralistes, néolibéraux et militaristes.

C’est une situation dans laquelle il y a un danger croissant que les secteurs les plus réactionnaires et les plus agressifs de l’impérialisme parient de plus en plus sur la guerre et le fascisme.

La solidarité avec les peuples victimes des menaces et des agressions de l’impérialisme, et un puissant mouvement pour la paix et le désarmement, sont aujourd’hui des tâches fondamentales.

A son 20ème congrès, tenu à la fin de l’année 2016, le PCP a réaffirmé son indéfectible détermination à continuer la lutte au Portugal pour une démocratie avancée, avec les valeurs de la Révolution d’Avril pour le futur Portugal, comme partie intégrante de la construction du socialisme et du communisme. Cette lutte nécessite une rupture avec des décennies de politiques de droite et une alternative patriotique de gauche.

L’alternative patriotique et de gauche que le PCP propose, prend en compte notre réalité nationale, à savoir la domination économique croissante par le capital monopoliste national et étranger, et la subordination politique et la dépendance économique qui résultent du processus d’intégration capitaliste de l’Union Européenne.

Une alternative patriotique, parce que la nouvelle orientation et la nouvelle politique devront rompre avec la subordination et la dépendance externes croissantes, et affirmer la souveraineté nationale et un développement économique souverain. Une alternative de gauche, parce qu’elle inscrira la nécessité de valoriser le travail et les travailleurs, de matérialiser les droits sociaux et les fonctions sociales de l’État, une répartition plus équitable des revenus et un contrôle public des secteurs stratégiques, en vue de défendre les travailleurs et les couches et les secteurs non-monopolistes.

Cette voie requiert un PCP plus puissant et renforcé, assumant son rôle d’avant-garde en lien étroit avec la classe ouvrière, les travailleurs et le peuple. Cela nécessite un travail quotidien de défense des intérêts des travailleurs, du peuple et du pays, un combat inébranlable et continu contre les politiques de droite et pour une alternative patriotique et de gauche, la consolidation de l’unité de la classe ouvrière et des travailleurs, l’engagement pour la création d’un large front social de lutte, pour le renforcement des organisations de masse et des mouvements de masse, une activité grandissante des classes, couches et secteurs antimonopolistes, la convergence et l’unité des démocrates et patriotes, la combinaison d’action électorales et institutionnelles avec des actions de masses, l’intensification et la convergence des luttes de masse, autant de facteurs déterminants et décisifs pour assurer le succès de tout projet de changement social qui serve les travailleurs et le peuple portugais.

Cette position soulève, comme problème essentiel, le besoin d’un PCP plus fort sur le plan organisationnel, enraciné plus profondément parmi les travailleurs et le peuple, lié à la réalité portugaise, articulant les luttes pour un objectif à court terme avec les luttes pour un but plus général, réaffirmant son identité communiste et ses projets révolutionnaires.

Cent ans après la révolution d’Octobre, le capitalisme, plongé dans sa crise structurelle, nous apparait dans toute sa nature prédatrice, oppressive, agressive et d’exploitation. Le capitalisme n’a rien à offrir aux peuples, excepté une toujours plus grande accumulation, centralisation et concentration des richesses, plus d’exploitation, une injustice et des inégalités sociales grandissantes, des attaques contre les droits sociaux et du travail, le déni des libertés démocratiques et des droits, le pillage et la destruction des ressources, l’ingérence et l’agression contre la souveraineté nationale, le militarisme et la guerre qui, dans cette phase impérialiste, embrasse tous les continents, mettant en danger la paix mondiale et l’existence même de l’humanité.

La disparition de l’URSS et la défaite du socialisme dans l’Europe de l’Est a eu un impact négatif indéniable et profond sur la balance globale des forces, sur la conscience des masses et sur le développement de la lutte pour le socialisme. Cependant, la nature du capitalisme n’a pas changé, et ceci réaffirme le besoin de son renversement révolutionnaire par le socialisme et le communisme.

La réalité du monde d’aujourd’hui prouve l’importance et la portée des buts et des affirmations du socialisme de la révolution d’Octobre comme une demande du présent et du futur. Le XXème siècle n’était pas le siècle de la "mort du communisme", mais le siècle au cours duquel le communisme est né comme une forme nouvelle et supérieure de société. Toutefois, cela ne doit pas effacer le fait qu’entreprendre le dépassement révolutionnaire du capitalisme est chose complexe, irrégulière et incertaine, avec des victoires et des défaites, des avancées et des revers.

Par différentes voies et étapes, au cours de périodes historiques plus ou moins longues, par la lutte pour l’émancipation sociale et nationale des travailleurs et des peuples, c’est le remplacement du capitalisme par le socialisme qui, au 21ème siècle, restera inscrit comme une possibilité réelle et comme la perspective la plus solide pour le développement de l’humanité.

C’est à ce processus de lutte et de construction que les communistes portugais s’engagent avec une détermination sans faille.

Fondé sur l’engagement ferme envers les travailleurs et le peuple portugais, affirmant son identité communiste, et honorant sa nature et son histoire de parti patriotique et internationaliste, le PCP restera ferme dans la lutte pour un Portugal démocratique, développé et souverain, dans la lutte pour une démocratie avancée, avec les valeurs de la révolution d’Avril pour le futur Portugal, tout en ayant le socialisme et le communisme comme but.

Intervention du Parti Communiste Portugais du 3 Novembre 2017, Saint-Pétersbourg, Fédération de Russie

Source : le site du PCP en anglais
Traduction PB pour Lepcf.fr

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