Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil National des 14 et 15 juin
Intervention de Marie-Christine Burricand
Je me félicite de la convocation d’une conférence nationale les 8 et 9 novembre.
Cette décision répond à une exigence des communistes. Elle doit permettre un examen stratégique sans tabou dont les communistes doivent avoir les clefs.
Cela signifie que les réponses ne doivent pas être faites avant que les questions ne soient posées et que la poursuite de la stratégie décidée en 2008 ne va pas de soi, même éventuellement aménagée, après les défaites que sont les élections municipales et européennes pour le mouvement populaire.
Car, si ces scrutins signent le rejet de la politique gouvernementale et l’approfondissement de la crise sociale et politique, ils ont aussi constitué un échec pour le PCF avec la perte de nombreux élus communistes et d’un député européenn sur les deux élus communistes que nous avions.
Les choses viennent de loin. Nous sommes associés à ce qui s’apparente dans les esprits à la faillite de la gauche et nous le payons cher. Le slogan de nos adversaires aux municipales autour du mot d’ordre "En finir avec 80 ans de communisme", nous renvoie aussi à notre absence de bataille sur le communisme.
Le rapport de Pierre Laurent pose deux verrous :
- Le rassemblement reste marqué par l’Union de la Gauche, appliquée au Front de Gauche. Il suffirait en somme de poursuivre ce qui a été décidé en 2008 en sortant du tête à tête avec le PG et en faisant mieux. Je doute que cela puisse suffire dans la situation présente.
- Nous continuons à appeler à refonder l’Union européenne en conditionnant sa transformation aux batailles à l’échelle européenne et en laissant tabou la question de la souveraineté nationale. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le peuple ne partage pas sur ce plan notre point de vue.
Enfin le rapport esquive par trop l’examen critique de la période qui vient de s’écouler.
Dès 2011, la perte de nombreux élus régionaux et conseillers généraux interrogeait la stratégie, comme la perte de la moitié de nos députés en 2012 ou la défaite de Mélenchon à Hénin-Beaumont...
Quant aux municipales, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec les accords à la carte, nous n’avons pas suffisamment caractérisé l’enjeu que représentaient nos villes dans l’affrontement de classe aujourd’hui.
Il nous faut quand même poser un certain nombre de questions.
Pourquoi le PCF n’est pas entendu dans les milieux populaires ?
Peut-il y avoir un rassemblement populaire efficace sans mettre dans la main des gens, la question du renforcement du PCF, de son influence, de son organisation dans les quartiers et les entreprises ?
Comment sortons nous de "l’entre-soi" du Front de gauche sans retomber dans le modèle de l’Union de la gauche ou de la gauche plurielle ?
Comment nous adressons-nous à ceux qui ont voté FN ou se sont abstenus parce qu’ils n’ont pas trouvé d’autres manières d’exprimer leur colère, leur rejet du système ?
Et ne nous faisons pas trop d’illusions sur ce que pourrait amener le délitement du PS. Le discrédit du PS ne recule pas devant l’affliction ou l’atterrement. L’affrontement de classe va encore se durcir. Cela appelle de notre part des réponses inédites et communistes.