109 délégués représentaient les quelques 10.000 militants du PCF de cette nouvelle grande région, (13 départements de Toulouse à Montpellier) ont tenu cette conférence.

Deux binômes de militants ont donc en fin de journée été départagés par le vote. Soit Dominique Satgé (Haute Garonne), Nicolas Cossange (Hérault), 38 voix (35 %) et Marie Pierre Vieu (Hautes-Pyrénées - exécutif national), Jean Luc Gibelin (Gard - exécutif national), 70 voix (64%) et une abstention. Le texte "stratégie" figurant sur le bulletin de vote ayant lui reçu : 95 voix pour, 4 contre, 10 abstentions.

Plusieurs éléments me semblent avoir dominé un débat souvent vif, montrant des réflexions différentes sur les choix stratégiques passés et à venir, rarement rugueux, toujours marqué par la volonté d’action dans cette phase des régionales.

Premièrement la question des contenus : le texte présenté par les 13 secrétaires départementaux a été débattu, amendé... Ce fut long, comme toujours inégal. Que retenir ? Un net renforcement de tout ce qui donne un contenu de classe anti-austérité ; à ce titre notons l’intervention appuyant et clarifiant beaucoup d’autres, proposant que la question du pouvoir d’achat et des salaires des exploités soit en bonne place. Tout comme le combat contre l’austérité. Ainsi un texte un peu fourre tout, tendance bobo-sociétal, a vu son caractère quelque peu modifié. Il y a encore beaucoup à travailler sur les questions de la pauvreté de masse, des ravages de la crise, mais ne boudons pas, l’évolution était samedi à Toulouse dans le sens de ce pourquoi nous combattons.

Deuxièmement, la question du ou des rassemblements. Rassemblement des communistes comme préalable à toute mobilisation et pour d’autres poursuites de stratégies très diverses "avec le" et "dans le" Front de gauche, avec les socialistes, avec d’autres.

Aucun problème pour le premier tour, bien que renforcer le Front National ne semble pas dans cette région pouvoir aspirer à l’exécutif sauf alliance avec la droite [1]. Aucun délégué ne s’est prononcé pour une alliance de premier tour. Un sondage publié l’avant veille, donnait le Front de gauche, sous une direction PG à 9 % avant que les communistes désignent leurs candidats, entrent en campagne. Rassemblement donc au premier comme au second tour, que tous les communistes, loin de là, ne conçoivent pas de la même façon. Aux départementales, il y a eu des accords de premier tour avec le PS ! Ailleurs avec les Verts, alors que nous sommes totalement opposés sur la réforme des collectivités locales, de la commune à la grande région. Pour d’autres communistes, il s’agit au premier tour de faire connaître nos analyses communistes, de la commune à l’Europe et à l’économie mondialisée, nos propositions de lutte et de rassemblement, pour au second tour sur la base des résultats du premier, participer autant que possible à une majorité régionale. Les formes anciennes de l’union de la gauche sont du passé, le Front de gauche, malgré nos efforts, a montré ses étroites limites. Le besoin d’expression communiste a été clairement exprimé.

Tout comme celui "d’engager ensemble le chantier d’un large rassemblement de type nouveau" pour reprendre la conclusion du texte "Stratégie" figurant sur le bulletin de vote.

Troisièmement : c’est donc dans cette situation que deux types de candidatures ont été maintenues. Celles-ci ont pu faire connaître dans un climat constructif leurs différences importantes.

Marie-Pierre Vieu est responsable dans la direction nationale de l’activité dans le Front de Gauche, conseillère régionale sortante, elle avait annoncée son retrait, puis s’est ravisée. C’est seulement, il y a dix jours que Jean-Luc Gibelin a fait connaître sa candidature (après que la plupart des départements aient votés sur leur tête de liste !).

Dominique Satgé et Nicolas Cossange, expérimentés (Dominique est secrétaire des élus toulousains), jeunes (Nicolas a 29 ans et est secrétaire départemental de la JC), pour Nicolas affrontant le Front National, n’ayant aucun autre mandat, tous les deux d’abord attachés à la construction à la base de notre parti. Ils ont insisté sur la nécessité de la vie régulière d’un groupe communiste au Conseil Régional, appuyant et appuyé sur un véritable Comité Régional du PCF [2].

Dans le débat des candidatures, un camarade a fait part de son étonnement sur la mise aux voix de deux binômes.

La réponse est inscrite dans les débats de cette conférence : il y a entre communistes des différences d’appréciation importantes ; la question du rajeunissement de la structure est essentiel, le rapport entre les organisations locales, départementales, régionales n’est pas pensé pareil par tous.

Les précédents congrès ont encore bien insuffisamment posés ces débats, il est sain qu’ils irradient nos choix lors des grands moments de la vie politique.