Rencontre du réseau du 4 Mai 2012
Vers des assises du communisme ?

, par  lepcf.fr , popularité : 4%

Tenue le 4 mai pendant l’entre-deux tours des présidentielles, la rencontre du collectif national d’animation du réseau, élargie par l’invitation de Rouge Midi, a permis de faire le point sur l’avenir d’un point de vue communiste dans une crise du capitalisme qui coûte chère au monde du travail, et porte des menaces toujours plus grande pour la paix dans le monde.

L’introduction de Marie-Christine a permis une discussion riche qui s’est conclue par la proposition des prochains objectifs du réseau ; la rencontre de Marseille en Juillet organisée par Rouge Midi, la participation à la fête de l’Huma, les 4èmes rencontres internationalistes de Vénissieux, et la proposition d’organiser en Décembre ou Janvier 2012 des assises du communisme pour rassembler toutes les forces qui cherchent comment affirmer la nécessité d’une réponse communiste au capitalisme.

Les interventions montrent à la fois la diversité des situations locales et la nécessité d’une réflexion commune sur laquelle insistera Aimé, notant que c’est un droit du réseau dans le cadre de statuts du PCF. Dans l’Ain, c’est la montée du FN qui frappe et l’absence de réponse en face, masquée par l’euphorie de certains sur les résultats de Mélenchon. C’est un des points de discussion. Pour Guy, le ver social-démocrate est dans un parti affaibli, mais Paul lui répond que le point de vue social-démocrate a toujours été présent dans le parti depuis le début. Gilbert rappelle la place des syndicalistes dans le mouvement qui s’est construit dans la campagne et la nécessité de transformer le Front de Gauche en Front de Luttes.

Bernard souligne que le FN occupe la place laissée par le PCF sur la souveraineté nationale et évoque un résultat du premier tour vécu comme une douche froide par les partisans du FG. Pour lui, JLM a attaqué MLP sur la morale et non sur cet enjeu de la nation, alors que la position du PCF est intenable sur l’Euro, ce que partage Gilbert qui note que dans la dernière ligne droite, Mélenchon s’est fait prendre des voix par Le Pen à cause de son argumentation moraliste et maniant l’insulte, au lieu d’aller sur le terrain social et de la nature de l’UE.

Tout montre qu’il n’y a plus aucune marge de manœuvre dans la crise du capitalisme et que les questions de fonds reviennent, nous appelant à être porteur réellement d’un projet de société. Comme le disent les révolutionnaires en Amérique Latine, le choix est entre socialisme et barbarie.

Hervé souligne qu’il est tiraillé dans la situation avec la succession des élections cantonales, sénatoriales et présidentielles dans un monde aux portes d’un conflit international. L’absence d’une perspective révolutionnaire pèse lourdement et il confirme la progression d’un vote idéologique pour le FN avec une part de la jeunesse fortement anticommuniste. La question du travail et de l’assistanat est centrale. Dans la région, on constate un effondrement dans les mairies communistes par rapport à 1995, ce qui rend la dynamique FG peu évidente. La majorité des communistes est opposée à la participation gouvernementale.

Floriane confirme que c’est notre absence qui explique la montée du FN, qui génère une crainte dans le parti mais pas une réflexion de fonds. Le réseau doit apporter sur les idées pour combler le vide de perspective.

Paul rappelle l’importance de la bataille menée par le réseau pour une candidature communiste, et appelle à mesurer ce qu’est devenu le FG dans la campagne, d’autant que le parti va devoir se prononcer sur la participation au gouvernement.

Pierre-Alain souligne que le FG renforce un véritable divorce entre le vote ouvrier et le parti, et s’interroge sur le devenir des forces mobilisées dans la campagne, anciens militants déçus, de l’extrême gauche, du PC ou du PS, jeunes découvrant une mobilisation politique au FG comme d’autres l’ont fait avec la JC. Mais l’engagement dans la campagne est le plus souvent resté sur la bataille médiatique et les grands meetings. Nous devons affronter la fracture dans le monde du travail sur laquelle buttent les luttes depuis longtemps. Le travail en direction des entreprises doit donc être prioritaire.

Robert note que Mélenchon, c’est la répétition du congrès d’Epinay mais que quand le parti est apparu, il a fait des adhésions et obtenu des résultats en hausse. De plus, la campagne a débloqué le rapport au politique des syndicalistes. Il note que si la nécessité de la bataille contre l’Union Européenne est partagée, d’autant plus face à la bataille du FN, ce n’est pas le cas sur la question de l’Euro.

Robert A. pense que les communistes peuvent et doivent être reconnus dans le FG, et insiste sur la nécessité d’être dans le mouvement réel pour le transformer. Il note une plus forte place des préoccupations du quotidien par rapport aux enjeux internationaux pourtant essentiels. Un travail important est à faire pour la crédibilité de nos propositions.

Charles remercie le réseau pour l’invitation et distingue le mouvement de la démarche électorale qui l’a engendré, notamment sur un programme bien insuffisant. Si le capitalisme est discrédité, le mouvement manque de repères. Attention aux analyses approximatives des résultats, seuls les % des inscrits révèlent le pays réel. C’est la première fois que le FN progresse avec la droite, en voix et en % des inscrits et représente un vote contre l’Union Européenne. Il note la question centrale du mouvement et le danger plus grand que jamais du fascisme. La réalité du FG, du PCF, du mouvement est diverse et il faut une expression locale qui en tienne compte, mais il faut aider à une expression commune, notamment après le 2ème tour, dans l’objectif de l’indépendance communiste vis-à-vis du gouvernement.

Christian souligne qu’il y a deux votes FN, celui des riches et celui des pauvres. La situation est grave avec la sous-traitance. Il informe de la situation en Gironde ou la fédération passe outre les décisions des communistes sur les candidatures négociées avec le PG. Danièle complète en expliquant comment les communistes ont été dessaisis de la décision sur les candidatures malgré deux consultations internes. Le travail militant de terrain qui part d’en bas doit être poursuivi et nous avons besoin de partager les expériences. Paul répond qu’il y a eu aussi affrontement sur les candidatures à Béziers et que la section a imposé la souveraineté des communistes.

La discussion porte notamment sur le rapport entre mouvement et élections, entre une position insistant sur le rôle particulier de l’élection en France dans le combat politique, et une insistant sur la diversité des situations électorales et donc la nécessité de repères non électoraux. Le poids historique des élections sur la vie du PCF est incontestable et on en mesure les points d’appuis, mais aussi les contraintes et les dérives aggravées par les alliances électorales rendues nécessaires par l’insistance sur le rôle central des élections. Tout le monde se retrouve pour dire que l’affrontement dans la société est bien un affrontement entre capital et travail et pas entre droite et gauche.

La rencontre s’est conclue sur la validation du programme de travail avec comme prochaine étape la rencontre de Marseille. Elle sera l’occasion de lancer, avec un texte, le projet d’assises pour marquer l’ambition d’une expression commune de fonds, d’un outil de construction de nouveaux rapports à l’échelle nationale entre les forces communistes. Le contenu reste à travailler mais devrait bien sûr aborder les questions économiques, de l’UE, de l’Euro, la réponse au fascisme pour gagner la bataille d’une réponse communiste à la concurrence, à la solidarité, aux droits sociaux, la situation internationale et les risques de guerre en même temps que la réalité des rapports de force…

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