Conseil national du 13 mai 2009
Compte rendu de Caroline Andréani Fédération de Seine-Saint-Denis, Aubervilliers

, par  Caroline Andréani , popularité : 4%

Le Conseil national du 13 mai a été essentiellement consacré aux élections européennes, avec l’objectif de donner un nouveau souffle à une campagne électorale qui a du mal à démarrer, dans une ambiance générale plutôt négative, où les intentions de vote sont très basses.

L’importance de ce vote a été soulignée dans différentes interventions, alors que l’Union européenne s’apprête à poursuivre sa politique de privatisation des services publics, de mise en concurrence des salariés européens, etc. L’abstention se nourrit du désintérêt pour cette élection, du doute sur son utilité, et de la polarisation des médias par Sarkozy et l’UMP, dont l’intérêt est que les questions politiques de fonds ne soient pas abordées. Quant au Parti socialiste, sa différence d’approche avec l’UMP est tellement ténue qu’il est bien parti pour ne pas réussir à capitaliser le mécontentement contre Sarkozy.

Nous sommes dans une période de crise majeure en Europe et en France, où le PCF pourrait et devrait apporter son point de vue politique, a expliqué André Gerin. Cette crise va avoir d’autant plus de répercussions qu’elle s’appuie sur la désindustrialisation de notre pays, due aux choix politiques pris depuis 30 ans de casse des bassins industriels au profit du tertiaire, des services, des loisirs. Il est nécessaire de dénoncer les conséquences de ces politiques néfastes. Fait nouveau, ce ne sont pas seulement les ouvriers et les salariés du tertiaire non qualifié qui sont victimes de la crise. Les cadres sont touchés eux aussi. Aux communistes de trouver le biais pour les entraîner dans les luttes. Il faut en tout cas donner du tonus à cette campagne qui n’en a pas.

Les luttes qui sont menées actuellement dans plusieurs entreprises en France montrent que le niveau de conscience des salariés progresse. Ils prennent conscience de la nocivité du système capitaliste et du fait que les licenciements permettent au patronat un ajustement de l’outil économique au détriment du monde du travail. Or la constatation est partout identique : cette prise de conscience ne s’accompagne pas d’un investissement dans le champ politique, et n’aura donc pas de traduction dans les élections du 7 juin prochain. Pourtant, quand les communistes rencontrent les salariés en lutte, l’accueil est positif, beaucoup plus qu’à d’autres périodes. C’est par exemple le cas à Caterpillar dans l’Isère.

Les députés communistes vont avoir une niche parlementaire le 28 mai. Ils proposent au CN de profiter de l’occasion pour mobiliser autour de leur projet de loi d’interdiction des licenciements financiers.

Dans la discussion, plusieurs membres du CN ont salué le Front de Gauche, qui correspond d’après eux à l’attente des militants. D’autres ont au contraire émis des doutes sur la démarche. Même ceux qui ne remettent pas en cause la stratégie du Front de gauche protestent contre le matériel militant qui ne permet pas la lisibilité politique, puisque le sigle du PCF est à peine visible. Les militants communistes ont du mal à y voir clair sur la stratégie et sur les contenus, ce qui n’aide pas à la mobilisation. Les contenus, de l’avis de plusieurs camarades, sont nettement insuffisants. Cela explique sans doute que malgré une période de contestation sociale importante dans divers secteurs - universités, hôpitaux, entreprises privées, etc. - nos initiatives publiques n’attirent pas les salariés.

Plusieurs intervenants ont remarqué nos différences d’approche avec le Parti de Gauche qui s’expriment lors des débats publics. Sur des questions fondamentales comme l’interdiction des licenciements financiers ou le rééquilibrage de la répartition des profits entre capital et travail, ces divergences sont éclatantes. D’où le questionnement sur l’avenir du Front de gauche au lendemain des élections.

Un deuxième débat s’est alors ouvert sur les rapports entre le PCF et le Parti de Gauche, et sur l’avenir du Front de Gauche, suite à une intervention du camarade Alain De Poilly. Plusieurs camarades mettent en garde contre la tentation de se fondre dans le Front de Gauche après les élections, rappelant que ce n’est pas la décision du congrès qui, au contraire, a entériné l’existence du PCF comme force politique autonome. D’autres ont estimé que le Front de gauche est une alliance ponctuelle, qui n’est pas amenée à durer dans le temps.

Caroline Andréani

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