coup de force de l’euro groupe contre la souveraineté du peuple grec

, par  Gilbert Remond , popularité : 3%

Ce qui se passe en Grèce est à surveiller de près. C’est la raison pour laquelle il faut la soutenir dans ce moment délicat. La Grèce est pour l’instant en Europe, sa paix est en principe assuré, mais ne nous y fions pas une histoire récente nous prouve que lorsqu’un pays européen met en œuvre une politique qui déplait au capital, celui-ci ne met pas longtemps avant de lui trouver des motifs pour venir le déstabiliser. Heureusement les préjugés qui avaient été installés contre Milosévic dans la conscience de la majorité des français n’existent pas contre Tsypras. Ils n’existent pas pour l’instant. Mais rien n’est acquis dans ce domaine. Une fois passé la période ou l’euro groupe espère pouvoir encore influencer la Grèce et son gouvernement aux fins de les ramener dans l’orthodoxie libérale, le climat risque de changer très vite, surtout si ces derniers s’obstinent dans leur résistance. La Grèce et son peuple auront alors pleinement besoin de tout notre soutient.

Dans son discoure à la télévision adressé au peuple grec, Alexis Tsipras disait : "Nous sommes aujourd’hui porteurs d’une responsabilité historique à l’égard des luttes menées et des sacrifices consentis par le peuple grec pour la protection de la démocratie et de notre souveraineté nationale ; c’est notre responsabilité envers l’avenir de notre pays". Par ces mot il veux redonner à celui de démocratie son sens rehausser le ton de ses valeurs. De fait il engage les Grecs à retrouver leur destin historique, mais Il révèle surtout par contre coup à l’opinion internationale une chose que nous dénonçons depuis longtemps. Il révèle la dimension réelle de ce que sont la communauté européenne et son euro groupe, a savoir qu’elles sont des assemblées tyranniques au service du grand capital dont il ne faut attendre aucune compréhension. La CEE n’est pas réformable ! Les peuples qui depuis quelques années s’abstiennent en masse lors des consultations qu’elle engage, en comprennent inconsciemment quelques chose . Il leur faut cependant faire plus, il leur faut prendre conscience que leur destin est ailleurs, qu’il leur faut entreprendre autre chose : la sortie du capitalisme c’est-a dire une révolution socialiste.

Avant d’arriver à cette étape il est nécessaire de faire un véritable état des lieux de la situation et par exemple prendre conscience de ce qu’écrit une des personnalité que je publie dans ce recueil d’article, a savoir qu " il y a continuité de projet si ce n’est d’action entre la décision de ne pas respecter un vote celui des électeurs français mais aussi néerlandais et le coup de force inouïe de l’exclusion de la Grèce de l’euro groupe".

Cette décision qui se révèle être un véritable coup de force de sa part est d’une extrême gravité. Jacques Sapir ne se trompe pas lorsqu’il écrit que "c’est la question de l’union européenne et de la tyrannie de la commission et du conseil qui est posé". Les institutions européennes qui avec leur constitution voulaient graver dans le marbre qu’elles étaient les garantes de la démocratie tombent le masque. Elles se découvrent et nous montrent brutalement qu’il n’y a pas d’échappatoire à l’austérité qu’elles exigent à tout propos. Cette épisode hallucinant montre qu’ au contraire elles agissent pour s’opposer aux acquis démocratiques des peuples En effet la décision prise la semaine dernière par l’euro groupe place de fait les enjeux non pas au niveau de la dette comme elles le claironnent intempestivement mais de la démocratie et de la souveraineté. Mieux cette décision fait symptôme. Elle révèle le caractère profondément anti démocratique de ces institutions. En déniant au peuple le droit d’être consulté elles montrent leurs vrai visage et expriment contre toute leurs déclarations de principe la terreur que leur inspire la démocratie.

Ce qui se passe en Grèce n’est pas seulement ce qui se passe dans le pays d’à côté, dans un pays qui aurait trop longtemps vécu au dessus de ses moyens et qui doit revenir à plus de modestie dans ses dépenses publiques ainsi que ne cessent de nous expliquer nos dirigeants. Les décisions qui la concerne impliquent à terme tous les pays de la communauté européenne . Elles engagent à leur corps défendant le processus de la fin de cette dernière.

Gilbert Rémond

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