Au jeu de celui qui fait le plus peur à l’autre

, par  Serge Bellemain , popularité : 2%

C’est une opinion sur la situation au moyen-orient, mais qui en vaut bien d’autres et qui donne quelques idées de bon sens sur ce qui se passe dans cette partie du monde, à partir d’éléments d’une expérience personnelle : les liens que l’auteur a eu et entretient avec l’Algérie où il se rend régulièrement, et une base de fond, je pense à une évidente formation marxiste acquise tant par l’étude que par la pratique sociale et politique.

Gilbert

Au jeu de celui qui fait le plus peur à l’autre, je ne pourrai jamais rivaliser avec nos médias et surtout dirigeants atlantistes et hollandiens...

Donc "nos amis" syriens... enfin la plupart venus de partout pour mener le djihad en Syrie... veulent créer le califat !

Grand bien leur fasse, les ennemis de l’Islam, mais surtout des peuples qui, par hasard de l’Histoire, vivent dans les contrées où la religion musulmane s’est imposée, ne peuvent que s’en féliciter ! Les meilleurs ennemis de l’Islam, comme le montre la réalité dans TOUS (?) les "pays musulmans", ce sont ces "fous de Dieu" là ! Mes amis musulmans seront rapidement d’accord avec moi : quelles meilleures conditions de vie pour les peuples où s’est imposé "l’intégrisme" ? Iran, Afghanistan, Irak, Libye... et sur la pente savonneuse Tunisie et Égypte, et j’en oublie... ah non ! les chefs d’orchestre marionnettes américaines, les pays du Golf, Arabie Saoudite, Qatar, Oman... Bahrein... ! Dans ces pays, sous tutelle américaine (lire multinationales états-uniennes !), sauf l’Iran (mais pour combien de temps ?), à l’économie entièrement dépendante du pétrole et du gaz, les riches sont très riches, et les pauvres, très pauvres !

Ce qui se joue dans cette partie du monde, c’est la maîtrise, par tous les moyens, de la production et la distribution du pétrole et du gaz, car la machine économique doit continuer à fonctionner sans s’arrêter : les dividendes des actionnaires des multinationales commandent ! La finalité du système aujourd’hui, dominé par les multinationales, d’abord les nord-américaines, c’est de produire des dividendes, partie du profit rémunérant les actionnaires, la production de biens, matériels ou non, étant la source et non la finalité de l’entreprise. Sur ce terrain là viennent s’inviter les multinationales chinoises, indiennes, brésiliennes... servant des marchés en développement exponentiel : servir un marché de plus d’un milliard de consommateurs, comme en Chine ou en Inde, permet de construire des structures de production dont les coûts sont proportionnels au marché : je veux dire que le poids des charges fixes rapportées à l’unité produite en Chine d’un produit destiné à son marché domestique de plusieurs centaines de millions de consommateurs est proportionnellement considérablement inférieur au poids des charges fixes rapportées à l’unité produite en France d’un même produit destiné à son marché domestique de quelques millions de consommateurs au mieux. Les puristes diront que l’argent n’ayant pas d’odeur, et surtout pas de patrie, un capitaliste chinois ou français (dans le sens originel : propriétaire d’actions d’une société), c’est kif kif pour la classe ouvrière, c’est de son exploitation que naît et se développe le profit généré par la production des biens. Oui mais en attendant, la concentration capitaliste, du capital, est un mouvement lent dont le moteur est la baisse tendancielle du taux moyen de profit. Aujourd’hui le champ de bataille a vu de nouveaux acteurs l’investir (humour !) : la lutte est féroce entre un système vacillant, celui de l’Empire étasunien et ses multinationales, et de nouveaux empires aspirant à devenir le nouvel Empire et leurs multinationales... ce qui ne change rien, bien au contraire, à la situation des classes ouvrières et des peuples, toujours chairs à canon dans cette guerre économique toujours renouvelée depuis que le monde est monde !

Je suis fasciné, à chaque séjour au bled, d’assister à la présence toujours plus affirmée, visible, des entreprises (lire multinationales) chinoises sur le marché algérien : quand les entreprises chinoises qui construisent l’autoroute transversale Annaba-Tlemcen (1.200 kms !!!!!!!), quittent leur base de Tipasa, de nouveau on voit des chats et des chiens errants dans la rue, et les fellahs ont plus de mal à vendre leur vieil âne tout décati (humour !). La machine économique chinoise, en surchauffe (dame, servir la société de sur-consommation, au moindre coût, pour des dizaines de millions de chinois des couches moyennes, nécessite l’accès aux matières premières pas ou insuffisamment trouvées, ou dont le coût d’extraction en Chine est plus élevé qu’ailleurs), s’installe en Afrique, et le porte avions algérien est stratégiquement solide ! pétrole, gaz, or... diamant... uranium, fer... enfin toutes les matières premières se trouvent en abondance dans le sous-sol algérien, et le pouvoir politique y est bien à l’écoute de ses intérêts ! Au plus offrant, bien sûr.

Donc Hollandréou veut donner les armes pour alimenter la lutte contre le dernier état laïque du moyen orient. La dictature Assad ne mérite en rien notre soutien... alors on fait comme en Libye, en Irak, en Afghanistan, en pire ? Lisez la liste des organisations signataires du document les unissant pour créer une Syrie islamique : il semble que seule la résistance extérieure n’en soit pas signataire. Pour que le pétrole continue de couler, pas le choix, il faut que le sang coule. Le sang des pauvres, il va s’en dire ! Mais je m’interroge : les pays de l’OPEP produisent le pétrole de telle façon que la production s’ajuste aux besoins de la machine économique occidentale, en priorité. L’Arabie saoudite en est le fer de lance : démocratie exemplaire (avez-vous déjà entendu la moindre critique contre ce système wahhabite moyenâgeux, dans nos médias toujours à l’affut du moindre dérapage ou de la part de nos président et parti hollandiens ?), siège de 2 des 3 villes saintes de l’Islam, premier producteur mondial de pétrole... l’Arabie saoudite, et ses rejetons du golf, pourraient devenir un jour, pas si lointain, où le terrorisme islamique qui est leur Frankenstein, comme un boomerang, s’attaquera à eux, musulmans si peu musulmans. Et alors le pétrole, la vanne des oléoducs se fermant et les supertankers bloqués dans les ports, cessera de couler suffisamment pour alimenter la machine. Science fiction ? A voir !

En attendant vive la résistance syrienne... enfin celle idéale, fantasmée... celle qui aspire à construire un pays des lumières ! Mais où est elle ?

Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/proche-orient...

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