Au cœur du cauchemar, l’Euro, le capitalisme ! Le cauchemar de Pierre Laurent au Sénat

, par  pam , popularité : 1%

Pierre Laurent avait annoncé un vote positif sur l’accord avant de se ressaisir, peut-être à l’écoute de Alexis Tsipras évoquant "un mauvais accord", peut-être de Yanis Varoufakis, ministre de l’économie grecque pendant 6 Mois, ou de Zoé Konstantopoulou, présidente du parlement grec, tous refusant de voter l’accord... ou peut-être des milliers de communistes qui partout ont dit "NON" à l’austérité en Grèce comme en France et qui ont fait massivement le choix de listes aux élections régionales portant la colère contre la politique Hollande/Valls/Macron et qui ne comprenaient pas le "soutien" que Pierre Laurent apportait à Hollande dans cette affaire... Peu importe, les parlementaires communistes se sont ressaisies et ont voté heureusement contre l’accord scélérat que l’UE a imposé au gouvernement grec, gouvernement qui l’a accepté grâce au soutien du PS grec et de la droite, les partis qui ont enfoncé la Grèce dans la crise...

Mais l’intervention de Pierre Laurent annonçant son vote au Sénat est éclairante sur le logiciel buggé qui lui mine la tête et l’empêche de voir clair dans ces temps de tempête, qui le conduit à cette bourde historique du mardi 14/07 évoquant "un accord difficile mais nécessaire". Ce bug viral s’est introduit dans la réflexion des dirigeants communistes depuis au moins les listes "Bouge L’Europe" de Robert Hue, dont le titre disait déjà qu’on avait rompu avec les luttes historiques du PCF pour la souveraineté nationale et populaire, contre une construction européenne toute entière dédiée à la domination du capitalisme mondialisé.

Depuis, les dirigeants du PCF veulent "sauver l’Europe" (entendre "sauver l’Union Européenne"), et, quelques soient les situations concrètes, la violence de cette "Europe" contre les peuples, ils ne peuvent plus imaginer autre chose, ils ne peuvent plus porter une alternative à cette construction anti-nationale, répétant des formules devenues creuses et inaudibles "Europe sociale", "euro solidaire"...

Écoutons Pierre Laurent au Sénat

L’accord qui nous est soumis écarte à première vue le "grexit" qui était et qui reste l’objectif des dirigeants allemands.

Alexis Tsipras a dit hier, avec une grande loyauté à l’égard de son peuple, dans quelles conditions il a assumé un accord contraint et forcé, pour éviter ce cauchemar à la Grèce.

Je sais, que devant la brutalité de cet accord, certains en viennent à penser que le "grexit" ne serait plus qu’un moindre mal.
Je ne le crois pas.
Les Grecs non plus.
Parce qu’une sortie de la zone euro ferait passer la Grèce de la crise humanitaire à l’hécatombe. Parce que toutes nos économies seraient déstabilisées.

Mais ce cauchemar, c’est celui de Pierre Laurent ! C’est l’inconscience que l’Union Européenne est une impasse pour les peuples, que l’Euro est une arme contre les peuples, et qu’il est stupide de vouloir la retourner contre les capitalistes ! C’est l’aveu terrible de Tsipras « Notre principale erreur ? Avoir mal mesuré leur volonté de nous détruire » ! Quelle découverte, la contradiction entre capital et travail est irréductible, et donc la volonté guerrière de l’impérialisme est sans limite ! On ne gère pas avec le capitalisme, on l’affronte pour imposer la souveraineté populaire !

Le cauchemar pour la Grèce, c’est ce qui se passe depuis 5 ans, et qui est parfaitement décrit par un communiste d’Avion dans sa chronique d’un épouvantable gâchis …, et qu’on peut résumer en un chiffre, 30% du PIB grec détruit en 5 ans de diktat européen, et combien demain avec ce nouvel accord contre les salaires, les retraites, les services publics...

Le cauchemar de Pierre Laurent, c’est que cet accord ne sauvera pas la Grèce, ne sauvera pas l’Euro, et ne sauvera bien sûr pas Pierre Laurent de son bug européiste.

Et sa conclusion révèle le fonds de sa pensée politique « Parce que toutes nos économies seraient déstabilisée »... Pensez-donc, parce que la vie de millions de Français n’est pas déstabilisée par l’austérité ? parce que le capitalisme ne fait pas la preuve permanente de sa "stratégie du chaos"...

Alors oui, il n’y aura pas de rupture avec le capitalisme sans "grosse déstabilisation de l’économie capitaliste" !!! Sans un bouleversement radical de tous les systèmes économiques, des conditions de production et de distribution, des rapports sociaux. Ce dont devrait être porteur le parti communiste, ce n’est pas d’une gestion tranquille du système, c’est bien de sa révolution !

Pierre Laurent a peur de la déstabilisation ? Comme je ne crois pas qu’il ait peur pour ses actions, je pense qu’il trahit dans un lapsus le fonds de sa pensée politique... il a peur de la révolution !

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