Analyse du verbiage réformiste, jauressien et consternant du quotidien "L’Humanité"

, par  Gil-Simon Ben Aych , popularité : 1%

J’ai commencé de lire L’Humanité à onze ans et je n’ai de leçon à recevoir de personne sur le rapport que je puis entretenir avec l’ex-organe central du Parti Communiste Français. Bien évidemment, surtout actuellement, c’est le seul quotidien qui rende compte des luttes du Peuple, de leurs réalités, de leur ampleur, c’est le seul quotidien digne d’être lu pour s’informer correctement mais passionnément sur le mouvement social que nous connaissons aujourd’hui, et vue la pression de l’idéologie dominante c’est EXTRÊMEMENT PRÉCIEUX.

C’est pour cette même raison que nous nous autorisons à mener ce que les marxistes nomment la lutte idéologique ; à appeler un chat un chat, un réformiste un réformiste et un Appel-Muller, un appel qui mue de l’air !!! Démonstration.

Dans un éditorial du lundi 6 juin 2016, le camarade-journaliste Patrick Appel-Muller a écrit un texte, comme on en lit souvent dans ce quotidien, intitulé « Germination », une bouillie insipide. Voici donc comment on écrit l’histoire de France et du monde, revue et corrigée par le quotidien de La Plaine Saint-Denis.

Après avoir constaté qu’Hollande aurait soit-disant pris un tournant libéral (ce qui déjà est une affirmation totalement fausse), Patrick Appel-Muller répand sa camelote jauressienne ; on va voir comment.

Mais restons déjà sur cette fausse idée qui consiste à dire (très prégnante dans l’Humanité), que Monsieur Hollande aurait pris un tournant libéral APRÈS avoir été élu et regardons de près déjà cette pseudo-vérité. « Mon ennemi c’est la finance », par exemple, que l’on cite toujours dans le fameux discours du Bourget (qui serait mieux nommé "du bourgeois").

Que contient en réalité cette DÉCLARATION ?
1) Que cet ennemi est le mien et donc pas le tien ni le vôtre ;
et 2) que la finance n’est pas le capital, le capital n’est pas le capitalisme, et le capitalisme n’est pas le seul mode d’exploitation sur la planète, bien qu’il soit dominant : nous sommes servis puisque nous avons des régimes de servage et d’esclavage, au demeurant, régimes avec qui Monsieur Hollande entretient visiblement d’excellentes relations politiques et d’affaires. CQFD. Et fin du mythe du Hollande-socialiste, devenu, une fois au pouvoir un libéral. Sa social-démocratie a toujours fait bon ménage avec la gestion loyale du capitalisme, déclaration de Léon Blum depuis 1936 ; mais il est vrai que sa social-démocratie à lui, spécifiquement, l’hollandaise, s’est muée en exécutante du MEDEF avec un zèle solférinien qui estomaque même parfois, au moins du visage, ce fameux secrétaire du PS pour qui c’est le combat qui est un délice, pas la victoire !!! Cambacérés non Combat-délices.

Maintenant, venons-en aux arguments réformistes du Patrick qui appelle Muller. En effet, il y a déjà un autre Patrick au Hyaric de L’Humanité et comme tous ces patricks ont complètement perdus leur patristique, alors ils adorent les patricks, c’est vital, c’est pas tric non mais pathétique oui.Tric-trac, un jeu grec.

1) « Le catéchisme patronal, pourtant seriné par les grands médias, bute sur le réveil du goût français pour l’égalité ». Le capital ni le capitalisme ne sont des Églises et n’ont aucun dogme, surtout à l’époque de la mondialisation contemporaine ; même que le capital financier massacre joyeusement le capital industriel qui massacre le capital commercial, ne s’associant parfois que pour mieux massacrer le capital-rente-foncière qui massacre le travail agricole et la suite…

Par ailleurs, les bourgeois français ont renversé violemment, par une révolution universellement célébrée les nobles de l’Ancien Régime et remplacé le sujet de la monarchie par le citoyen de la République ; félicitations unanimes, réalisant du même coup, AUSSI, l’égalité du vendeur et de l’acheteur de la force de travail, simultanément mon cher Muller, par un appel historique, processus qui est baptisé, sous votre plume comme « un goût français pour l’égalité ». Où va se nicher le national, même dans la bouche des prolétaires ; phénoménal non, mullerable.

2) « La volonté tenace d’émancipation » : oh, comme ces choses-là sont dites ! Une banalité qui ne mange aucun pain et que l’on peut appliquer à toutes les classes sociales de tous les pays de tous temps. Phrase inutile, qui appelle à muer de l’air et rien d’autre.

3) Ici, on tient une perle CARABINÉE 22 long rifle, écoutez bien : « l’envie d’être plus qui contredit l’envie des plus riches d’avoir plus » et là j’imagine que même la moustache d’Appel a mulleré savamment, parce que voilà une contradiction qu’elle est vraiment originale, camarade Hegel, et c’est donc « l’envie d’être plus des pauvres » qui CONTREDIT « l’envie des plus riches d’avoir plus », pâmoison de la dialectique des « envies », et nous avons des prolétaires envieux mais d’être pas assez d’être… et des bourgeois envieux qui envie d’avoir, d’avoir, d’avoir… et tu t’appelles Muller ou Heidegger et tu nous fais de la métaphysique de l’être et l’avoir à la façon Plaine Saint Denis, lourdingue et qui n’est pas si tric que ça, mais trac oui. Tragi-comique. L’opposition de classe est ramenée ici à la tarte à la crème philosophique de l’opposition entre l’être–prolétaire et l’avoir-bourgeois. Marx, lui, qui n’appelle pas Muller, mais mutant, en bon hégélien oppose le non-être prolétaire à l’être bourgeois, et à la résolution dialectique de cette opposition, classe contre classe, appel contre muller carrément ! Mutation.

4) Suit une litanie fabuleuse façon place du Colonel Fabien mixée dyonisamment, litanie du plus bel mauvais effet, goûtons.
- FRATERNITÉ : les prolétaires sont ou ne sont pas des camarades de combat, et ce sont les bourgeois qui ont inventé cette « fraternité de la Grande Famille Républicaine qui s’offre régulièrement un bon père sévère, qui camoufle avantageusement la marchandisation sociale, surtout celle du travail, source de tout être et de tout avoir » !!!!
- LIBERTÉ : du renard dans le poulailler, première historique liberté de l’exploiteur et de l’exploité ; liberté de vendre et d’acheter cette marchandise miraculeuse qui fabrique de la richesse à un pôle et de la misère à l’autre ; parce que c’est le capital qui mue le travail et appel d’autant, réciproque.
- SOLIDARITÉ : baratin réformiste qui coûte pas un kopeck et qui appelle (liquide) pour que muller vienne (solide), appel d’air !!!
- PARTAGE : assimiler le socialisme à l’idéologie du "partage" c’est directement un produit de l’idéologie bourgeoise typique.

5) « La gauche retrouve sa figure et sa vocation historique à faire progresser la société et le bien-être de tous ». Et là, on va dire que malgré le réalisme historique de la résignation des "Trente glorieuses", nous parvenons tout de même à un début de vérité, à condition toutefois que le vocabulaire politique de l’aristocratie ouvrière appel-mullerisée soit remplacé par le vocabulaire adéquate comme les forces populaires ou les forces progressistes, ou le Peuple. Mais, mais comme on tombe tout de suite sur « le bien-être de tous », on reste sans appel, sans muller et sans air, on respire à peine. Le Manifeste de Karl et Friedrich dit que dans une société conçue comme UNE LIBRE ASSOCIATION DE PRODUCTEURS « la liberté de chacun est la condition du libre épanouissement de tous », magnifique. Des concepts qui échappent aux Patrick, aux appels, et aux mullers définitivement, parce que quand on mue de l’air c’est sans appel.

 !!!! CQFD.

Gil Ben Aych

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