élargir le combat de la classe ouvrière, sur des bases claires, au plan national - commentaires élargir le combat de la classe ouvrière, sur des bases claires, au plan national 2017-06-02T22:11:35Z http://lepcf.fr/elargir-le-combat-de-la-classe-ouvriere-sur-des-bases-claires-au-plan-national#comment2475 2017-06-02T22:11:35Z <p>dernière partie :</p> <p><strong>Le CAC 40 et la nation</strong><br class="autobr" /> La grande bourgeoisie française ne veut pas « reprendre le pouvoir », elle le possède déjà. L'Etat lui appartient, défend ses intérêts et elle entretient avec lui des liens consanguins. Qu'elle soit « embringuée » dans le monde ou en Europe ne retire rien au fait qu'elle se bat pour son propre compte et pas pour celui d'une finance au-dessus des états. <br class="autobr" /> On dit qu'elle veut un monde « totalement dérégulé ». Non, elle veut instaurer la règle du profit maximum et pas la suppression de toute règle. Puis la règle du profit maximum dépend du développement inégal et de la concurrence entre les capitalistes, à l'échelle nationale, régionale et mondiale. En quoi un combat « national » serait-il pertinent contre ces aspects multiples de l'exploitation capitaliste française ?<br class="autobr" /> Non seulement la nation bourgeoise française n'est pas de l'histoire ancienne pour nos monopoles mais tu verras rapidement que les contradictions qui les opposent à des monopoles étrangers – US pour être clairs – existent bel et bien et ne feront que s'accentuer. Et ceci malgré toutes les sympathies atlantistes de Macron.<br class="autobr" /> Le seul caractère national du combat qui oppose le peuple français aux monopoles français c'est qu'il se déroule sur le sol national. Mais fondamentalement il oppose des classes dont les intérêts sont irréconciliables. C'est réellement ce qui les différencie.<br class="autobr" /> Que les banques françaises soient en butte aux sanctions financières des USA ne nous oblige pas à les défendre au nom de l'intérêt national. <br class="autobr" /> Par contre exiger la sortie de l'OTAN constitue à la fois un combat de classe anti impérialiste et un combat national pour de la paix.</p> <p><strong>La patrie ou les masses en danger ?</strong><br class="autobr" /> Beaucoup d'ouvriers sont morts sous les balles des Versaillais, ou pour les marchands de canon, d'autres à cause du nazisme, d'autres encore exécutés par Jules Moch ou victimes de guerres coloniales. Il est clair que dans tout cela la survie de la France a été un enjeu temporaire, spécifique et non général. La France n'est pas en danger, aucun état ne menace notre territoire ni ne cherche à nous envahir. <br class="autobr" /> Le patrimoine économique et culturel est détruit par le capitalisme lorsqu'il ne produit pas de profit, et c'est encore un combat de classe, comme la défense des lignes ferroviaires locales, des maternités de campagne, celui de la classe ouvrière et des classes populaires opprimées par le capital. Nous savons que les mesures de la commission Attali élaborées en 2007 - 2008 sous Sarkozy ne sont pas complètement appliquées malgré les efforts de Sarkozy et de Hollande. C'est la feuille de route de Macron et les capitalistes sont pressés. Voilà la menace qui pèse réellement sur le peuple.</p> <p>Parler de cause nationale signifie en fait que toutes les classes sont concernées : c'est faux.</p> <p>C'est aussi refuser à la classe ouvrière son rôle dirigeant dans la révolution, mais pour confier ce rôle à quelle classe alors ?</p> <p>Dans la société de classe, la classe dirigeante est à la tête de la nation, ça ne nous fait pas plaisir mais c'est ainsi. La défense de la « nation » renforce la classe dirigeante (on se souvient de « je suis Charlie ») de la même façon que le travail salarié renforce le Capital. Et c'est justement parce que la nation est une réalité contradictoire, comme tu le dis aussi, que la « cause patriotique » de Le Pen a explosé en vol, dès que les intérêts opposés qu'elle portait sont apparus. Faire de la cause nationale notre premier objectif c'est se condamner à un échec cuisant, et sous cet angle je suis curieux de voir à terme comment les insoumis vont s'en tirer.</p> <blockquote class="spip"> <p>Le peuple ne « contribue » pas au combat de la classe ouvrière. Dans un front uni chacun se bat pour son propre compte, mais il faut une direction et un but commun. <br class="autobr" /> Pour faire la révolution il faut une direction révolutionnaire, sinon ça n'aboutit à rien.</p> </blockquote><blockquote class="spip"> <p>Le combat contre le capital doit être relié, tu as entièrement raison, à celui des nations et des peuples en développement, parce que ce développement contribue à la défaite de l'impérialisme.</p> </blockquote><blockquote class="spip"> <p>En Europe il doit être relié au combat des peuples européens contre le capitalisme et contre le diktat franco-allemand, les luttes populaires dans les pays européens ne sont pas coordonnées alors que les capitalistes européens mènent une politique (forcée pour la plupart) mais concertée. C'est une grande faiblesse de notre part, politiquement et syndicalement. Ici, c'est l'aspect internationaliste qui compte et qui peut s'opposer à la concurrence salariale par exemple.</p> </blockquote> élargir le combat de la classe ouvrière, sur des bases claires, au plan national 2017-06-02T22:10:48Z http://lepcf.fr/elargir-le-combat-de-la-classe-ouvriere-sur-des-bases-claires-au-plan-national#comment2474 2017-06-02T22:10:48Z <p>(suite)</p> <p><strong>Qui peut oser désarçonner l'empereur ?</strong><br class="autobr" /> Compte tenu du fait que les uns et les autres ont tous arboré le drapeau tricolore, on n'y comprend rien si on s'en tient à la « défense de la nation ». Les contradictions des classes sont les causes réelles des transformations dans l'histoire. Si on les étudie on peut comprendre et transformer la société. C'est ce qu'il faut essayer.</p> <p>Pourquoi « classe contre classe » ? D'autres classes s'opposent aussi aux monopoles, parce qu'elles sont exploitées ou paupérisées, prolétarisées. Certains sont des alliés naturels de la classe ouvrière et le comprennent. D'autres méprisent ce qu'ils considèrent comme un déclassement, mais ils ne peuvent pas diriger la révolution même si c'est leur intérêt au fond : le socialisme ou le néant.<br class="autobr" /> Par exemple la commission Attali – dont Macron était rapporteur – prévoyait de supprimer le <i>numerus clausus</i> des professions réglementées : notaires pharmaciens, huissiers, taxis…On comprend très bien que pour le grand capital il faut mettre fin à ces niches d'un autre âge et salariser tout ce beau monde. Leur combat est celui d'une économie précapitaliste, il est voué à l'échec. Est-ce que ces classes peuvent diriger la révolution ?<br class="autobr" /> Est-ce que des petits patrons qui réclament la suppression des charges (la baisse des salaires), peuvent diriger la révolution ? Non, bien qu'ils soient opprimés par le grand capital.<br class="autobr" /> « Classe contre classe » parce que la classe ouvrière – notamment les plus exploités - est la seule classe capable de diriger le renversement et le remplacement de l'Etat bourgeois. C'est une grande leçon du mouvement contre la loi travail.<br class="autobr" /> Personne parmi nous ne s'oppose à un front du peuple. La question est qui dirige ce front ? Mélenchon, des économistes atterrés, des sociaux démocrates frondeurs, des gaullistes, l'ordre des médecins, la confrérie des TPE et des PME, les éleveurs intégrés, ou bien un parti révolutionnaire de la classe ouvrière ?</p> <p><strong>Nation et nazisme</strong><br class="autobr" /> Je ne discute pas ce point, nous sommes d'accord pour dire que la nation recouvre des aspects opposés. Dans une société partagée en classes, la nation se décline en fonction des intérêts de chacune d'entre elles, qui brandit son drapeau « national » au nom de tous. <br class="autobr" /> Que les nazis aient utilisé des prétextes racistes pour justifier leurs exactions, et pour habiller les intérêts du grand capitalisme allemand, ne nous dispense pas de chercher des explications factuelles. Le nazisme est aussi un produit de la punition humiliante des alliés après 14-18, de la perte des colonies et de la terrible crise économique. Si on veut éviter son retour, des causes identiques devraient être évitées, c'est peut-être pour cette raison que les chinois accompagnent « en douceur » la fin de règne des USA.</p> <p>(à suivre - 3e partie)</p> élargir le combat de la classe ouvrière, sur des bases claires, au plan national 2017-06-02T22:08:18Z http://lepcf.fr/elargir-le-combat-de-la-classe-ouvriere-sur-des-bases-claires-au-plan-national#comment2473 2017-06-02T22:08:18Z <p>Bonjour Jean-Claude, à moi aussi de saluer ton esprit ouvert et ta recherche sincère de la vérité dans les faits.</p> <p><strong>La dialectique matérialiste et la dialectique formelle</strong><br class="autobr" /> Je crois sans trahir sa pensée que Gilbert Remond parle de la dialectique matérialiste et non de la dialectique idéaliste hégélienne. Rien de byzantin ni de mystérieux là-dedans : tous les ouvriers qui se sont opposés à la loi travail défendaient leurs intérêts de classe contre ceux de la bourgeoisie. C'est la dialectique matérialiste.<br class="autobr" /> Dans le même mouvement ils ont pu mesurer la vacuité de l'opposition « gauche – droite », une dialectique formelle derrière laquelle les intérêts de la bourgeoisie sont foncièrement les mêmes (sauf les querelles de groupuscule politiciens).</p> <p>Nous n'avons pas été les seuls à le comprendre ainsi. En avril 2016 Gattaz critiquait les « zigs et les zags » des allers-retours parlementaires, des motions de censure et des amendements interminables, tandis que l'opposition gauche-droite ne faisait plus recette dans le public. Bref une démocratie et une alternance de façade rejetées par les masses et finalement plutôt contraignante pour appliquer des lois anti sociales. C'est à ce moment et pour mettre fin à ce simulacre qu'il a désigné le futur président Macron.</p> <p><strong>Le FN et les causes perdues</strong><br class="autobr" /> Prenons un autre exemple. Tu as bien fait de soulever la question du FN. Je dois dire que j'avais souvent désigné l'opposition entre le FN et l'UMPS comme une contradiction « au sein de la bourgeoisie », mais tes observations sont plus fines. <br class="autobr" /> Il faut noter que le FN pleure les subsides des monopoles, comme Mélenchon a pleuré un poste de premier ministre de la super finance. Historiquement le père Le Pen a été propulsé par Poujade et son fond de commerce électoral c'est entre autres le petit commerce ruiné par les grandes surfaces et non les grands actionnaires. <br class="autobr" /> Toutefois à la différence de Nicoud en son temps, les rangs du FN sont toujours infestés de vrais fascistes et de vrais racistes. Marine Le Pen a bien dit <a href="http://bfmbusiness.bfmtv.com/france/marine-le-pen-s-en-prend-aux-syndicats-1154512.html" class="spip_out" rel='nofollow external'>entre les deux tours</a> <i>« je veux libérer les syndicats, je veux qu'il y ait de nombreux syndicats qui soient représentatifs »</i> : en somme la CFT version 2017. Dans ma province, ils ont effectivement forcé les mairies UDI à refuser l'hébergement d'une poignée de réfugiés, avec des arguments crapuleux. La « dédiabolisation » recouvre une réalité plutôt disparate, mais ce sont au fond des réactionnaires et leur idéologie est néo fasciste.<br class="autobr" /> Il reste que le FN n'est pas le parti des monopoles industriels, commerciaux et financiers. Les intérêts de classe qu'il représente sont – jusqu'à ce jour – contradictoires, sur ce point tu as raison. Le fascisme vient des monopoles : lorsque leur dictature cesse d'être démocratique et devient ouvertement terroriste.<br class="autobr" /> Je dirais que Le Pen a eu les yeux plus gros que le ventre en voulant racoler à la fois les ouvriers licenciés, les sous traitants plumés par les donneurs d'ordre, et le CAC 40. Et ce nœud de contradiction a finalement explosé lors du débat avec Macron. <br class="autobr" /> Une cause perdue d'avance, un combat d'arrière garde.</p> <p>(à suivre)</p>