A Mantes-la-Jolie, la municipalité de droite a célébré le 8 mai 1945, square Brieussel, là où un monument a été érigé « (...)
Elections régionales décembre 2015
Nous n’en serons pas !
Point de vue de la section de l’ouest-biterrois
Plus le parti communiste perd le soutien populaire plus sa direction l’enlise dans la recherche d’accords aux sommets entre organisations politiques très peu représentatives, plus il s’éloigne de son électorat traditionnel.
De l’union de la gauche à la gauche plurielle, des CUAL au front de gauche, du front de gauche à la gauche…élargie, le parti communiste ne semble pas avoir tiré les leçons de ses échecs, pas plus de ceux en Europe, dont les belles promesses se sont fracassées, tel Syriza, sur la réalité de la lutte de classe.
Mais quel besoin le parti communiste a-t-il de se saborder ?
Nous voilà repartis en Languedoc-Roussillon-Midi Pyrénées dans une énième mouture de ces rassemblements de formations politiques groupusculaires, à vocation essentiellement électorale qui conduisent soit à l’isolement à la gauche de la gauche soit au ralliement à la social-démocratie, à coup sûr à la liquidation du parti communiste et à l’éloignement de l’alternative révolutionnaire qu’il a vocation à porter.
Et pourtant la France n’a jamais été autant infectée par le capitalisme. Un capitalisme mondialisé dont les convulsions entrainent notre pays dans une irréversible crise globale.
Un capitalisme qui irradie toutes les sphères de l’activité humaine même les plus intimes jusqu’au sommet de l’Etat.
Sur ce terreau là, peuvent naître les pires aventures si n’est pas portée avec urgence la nécessité d’une alternative à ce système.
Or le capitalisme est un système de classe. Les rapports sociaux y sont régentés par des rapports d’exploitation et de domination.
Tout projet à visées émancipatrices qui occulterait cette réalité est voué à l’échec. (voir ici : pour une nouvelle république populaire et sociale)
Construire des rassemblements en dehors ou à côté de ces rapports de
classe ne peut déboucher que sur de nouvelles déceptions. (voir ici : quel rassemblement pour quoi faire ?)
Avec l’épisode des chemises d’Air-France la lutte de classe a ressurgi et les masques sont tombés. Chacun a pris sa place : la droite, le FN et le parti socialiste du côté du patronat, le parti communiste du côté des travailleurs. Et la même chose sur le plan syndical.
La lutte de classe doit être au cœur du rassemblement que les communistes doivent initier. Les communistes doivent mettre toutes leurs forces à aider à rassembler le salariat sur ses intérêts de classe pour mener avec lui la lutte politique jusqu’à son terme.
Au contraire s’enfermer dans une opposition droite/gauche c’est porter essentiellement la bataille politique sur le terrain électoral où la bourgeoisie a déjà tout verrouillé, c’est se couper d’une partie importante du monde du travail qui ne s’y reconnait plus, c’est passer à côté de la réalité des rapports sociaux et ne pas permettre des rassemblements à la hauteur des enjeux.
Quant à l’opposition aux politiques dites d’austérité dont on veut faire le cœur du rassemblement, elle souffre de plusieurs ambigüités : d’abord celle de ne pas dire ce que l’on fera à la place, celle de laisser croire qu’il suffirait de changer de majorité parlementaire pour régler la situation mais surtout celle de qualifier « politique d’austérité » ce qui n’est que soutien à l’accumulation capitaliste et donc d’occulter l’affrontement de classe qu’elles portent.
Projeter les espoirs de changements prioritairement sur le terrain électoral dans une « démocratie » complètement verrouillée peut devenir une erreur tragique dont les Grecs mais aussi les Français et tout récemment les Portugais ont fait l’expérience.
Quand les votes sont bafoués et les peuples méprisés chaque fois que le
résultat du scrutin met en cause les intérêts des puissances d’argent n’est-ce pas cautionner un simulacre de démocratie que de jouer le jeu électoral ? Alors que l’on sait que le résultat qui en sortira produira toujours les mêmes politiques au service des mêmes intérêts.
Ce n’est pas vrai pour les élections locales ?
Eh bien la réforme des collectivités territoriales se charge d’y remédier. Déjà le cadre, les compétences et les moyens financiers ont été mis en place par le pouvoir socialiste pour mieux répondre aux besoins d’accumulation capitalistes. (Attractivité des territoires comme ils disent). Il ne reste plus qu’à décider de la couleur des murs. On peut faire confiance au mode de scrutin pour qu’il n’y ait pas de faute de gout.
Ainsi se met en place un réaménagement de nos territoires pour les livrer aux appétits des banques et des multinationales et les soumettre à concurrence dans une Europe où le capitalisme fait la loi. Après la nation, c’est tout le tissus des collectivités de proximité : communes, départements et maintenant régions qui échappent aux décisions des citoyens.
Alors faut-il accepter de concourir à ceux qui seront les meilleurs gérants d’une telle situation ? Ou faire croire à la possibilité de changer les choses de l’intérieur ?
Il est temps d’arrêter les hypocrisies. Il est temps de dire clairement la vérité aux citoyens.
Beaucoup de nos électeurs ont déjà compris cela qui ont déserté le chemin des urnes.
Faut-il abandonner le combat électoral ? Non mais le subvertir. Des exemples ne manquent pas comme celui des candidats communistes aux cantonales de 2011 à Capestang !